L'auteur démontre pourquoi la thèse de l'allergie de la société française face au fascisme n'est pas une interprétation historique tenable.
La thèse de l'immunité française par rapport au fascisme, qui a été énoncée dès les débuts des années 1950, a dû son succès initial à la possibilité qu'elle offrait de tourner la page de Vichy et de "laver" les composantes des droites autoritaires de toute parenté avec les fascismes authentiques (italien et allemand). Cette thèse a serci de nouveau pour rendre compte de l'émergence du Front national.
Les Italiens originaires de Cavriago, dans la Reggio Emilia (Emilie-Romagne), ont commencé à émigrer à la fin du XIXe siècle vers le sud de la France, en Alsace et en Lorraine, à Pforzheim dans le grand-duché de Baden, en Argentine ou dans les bassins sidérurgiques de Pennsylvannie. Depuis le début, cette émigration a eu une dominante rouge, modelée d'abord par le socialisme, puis par le communisme et l'antifascisme, très anticléricale. Avec la montée du fascisme en Italie, le centre d'attraction devint Argenteuil et ils s'installèrent dans le quartier de Mazagran. Immigrés politisés, ils investirent très vite l'espace politique français. L'ouvrage analyse la trajectoire migratoire de ces immigrés italiens, leur insertion économique et sociale, leurs luttes politiques et antifascistes, leur identité sociale et culturelle. Il s'agit donc d'une histoire et d'une mémoire collective d'une communauté qui, par le biais des réseaux sociaux et par la mise en place d'une chaîne migratoire spécifique, s'est formée et transformée à 2000 km de son pays d'origine.
Témoignage de Damira Titonel Asperti, femme d'origine italienne partie d'Italie avec sa famille en 1925 et arrivée à Monclar, Lot-et-Garonne. Le récit se compose de deux parties distinctes : dans la première l'auteur relate son engagement dans la Résistance, sa déportation, la fuite exténuante hors d'une Allemagne en débâcle et le difficile retour à une vie normale. Elle livre ainsi une approche historique de l'engagement des Italiens antifascistes et communistes dans la Résistance, ici en Agenais, engagement qui bien que non négligeable n'en demeurait pas moins méconnu. Dans la seconde partie, ce sont les souvenirs de la petite italienne. Ces récits répètent des caractéristiques de l'immigration déjà décrites par d'autres témoignages mais en révèlent également des facettes plus particulières qui permettent de porter un regard plus nuancé sur la communauté concernée.
Moyens utilisés par les fascistes italiens à l'étranger dans la "fascisation" des émigrés italiens et à la question de la défense de la langue et de la culture italienne en Grande-Bretagne, en se concentrant sur la période qui va de la prise de fonction de l'ambassadeur Dino Grandi à Londres à l'année précédant la guerre d'Ethiopie. Le but principal des fascistes était d'apparaître à la communauté italienne de Londres commeun défenseur des traditions et de la transformer en petite Italie fasciste.
A partir de 1984, le discours antiraciste, tributaire d'un antifascisme historique, s'est redéfini comme une lutte contre l'extrême-droite. Cet antilepénisme radical, pétri d'indignation morale correspond au discours d'une élite qui condamne le sentiment national des classes populaires et réclame des sanctions judiciaires pour protéger la démocratie. Le recours à la législation ou à la répression judiciaire n'empêche pas le racisme refoulé d'occuper un espace politique vacant et de se répandre de manière plus subtile dans l'opinion publique. Ceci implique de définir pour les militants d'autres formes d'action.
Biographie de Gina Pifferi, femme italienne antifasciste immigrée en France à 28 ans, qui assuma, entre autres, des charges politiques pour le Centre étranger du Parti communiste italien, et qui resta exilée en France jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, après être retournée en Italie, elle reviendra en France où elle deviendra, en particulier, présidente de la Fratellanza Reggiana et représentante de la Fédération italienne des travailleurs émigrés et de leurs familles.
Mise à jour du rapport annuel sur les extrémismes en Europe, tout en combinant l'approche géographique traditionnelle par pays (environ quarante pays européens) et l'approche thématique (islamisme et Europe sociale, racisme envers les gens du voyage). Les idéologies extrémistes abordées sont le plus souvent celles appartenant au groupe des droites radicales et, dans une moindre mesure, celles des mouvements communistes non réformés d'Europe centrale et orientale. En fait, en Europe, c'est l'extrême-droite qui est la plus menaçante pour la démocratie car elle remporte des succès électoraux qui la mettent en position d'influencer le débat démocratique même. Ce texte présente les idées, les leaders, leurs interrelations et l'influence en termes d'opinion publique ainsi que le poids électoral respectif des mouvements racistes, antisémites et intégristes.
Etude du rôle des représentants du travail (agissant pour l'Organisation Syndicale Espagnole, syndicat officiel du régime franquiste), dans l'émigration vers les pays d'Europe entre 1952 et 1961. Trois aspects sont mis en relief : leur contribution à la création d'un cadre juridique de l'émigration (participation aux négociations pour les accords internationaux); leur intervention, sous forme d'aide et de conseils, pour faciliter l'insertion des émigrés dans les sociétés d'accueil; leur action de contrôle et de répression envers ceux qui prendraient part à des activités politiques antifranquistes depuis l'étranger.
Ce dossier sur l'idéologie de l'extrême droite dans les pays européens, fait état de ses succès électoraux et des comportements discriminatoires ou criminels envers les étrangers. Quelques particularités sont présentées : l'histoire du FN en France, la quête de respectabilité du leader autrichien du parti xénophobe, les agressions contre les étrangers et les opinions de jeunes néo-nazis allemands, les succès de l'Alliance Nationale en Italie, la virulence du nationalisme en Roumanie, l'aspect multiforme de l'extrême droite russe.
Le journaliste anarchiste Luigi Fabbri est arrivé en Uruguay en 1929, pays où il lutta pour ses idéaux anarchistes et contre le fascisme jusqu'à sa mort, en 1935. Son journal, "Studi Sociali", outre le fait de traiter des sujets philosophiques, politiques et culturels, est devenu un forum de débat avec d'autres publications antifascistes des exilés italiens dans le monde entier. Il fut intimement lié avec le mouvement "Giustizia e Libertà", et son intervention fut décisive dans le rapprochement de ce mouvement avec l'anarchisme.
Etude de la politique franquiste instaurée à partir des années 1955, à l'égard des exilés espagnols en France, dans un souci de réhabilitation internationale du régime de Franco et d'intégration aux nouvelles institutions européennes. Les objectifs visés (entre autres, la neutralisation des organisations socialistes de l'exil) et les mesures employées (campagnes de propagande, dialogues avec les responsables de formations politiques, syndicales et internationales) sont étudiés.
Comment, pourquoi le Front national a-t-il pu s'implanter dans le "monde des travailleurs" ? L'envers des mutations technologiques et sociales en cours, selon l'auteur, c'est le chômage, la réduction de l'emploi ouvrier, la paupérisation, l'éclatement urbain, la mise à l'écart des jeunes et des plus de 50 ans... Les mouvements néo-fascistes en France et ailleurs captent les électorats victimes de ces mutations tout en invoquant le rejet de l'étranger. Mais au-delà de ce constat, l'auteur propose de nouveaux enjeux à la politique pour régénérer la démocratie, la ville, le travail et sortir du repli identitaire.
Cette bibliographique analytique retrace sur 10 années, la littérature sur le racisme en France, en trois chapitres : racisme; antisémitisme-fascisme; discrimination. Elle comporte plus de 430 références, extraites de la base de données bibliographique de REMISIS, classées, indexées et localisées.
Après avoir exercé une certaine influence en faveur du fascisme au sein des entrepreneurs italiens installés à Saõ Paulo, le consul fasciste italien Serafino Mazzolini arrive à Montevideo où il développe une action politique intense tant dans la reconversion des institutions italiennes d'enseignement que dans les centres d'adoctrinement fascistes, ainsi qu'une action diplomatique en vue d'éviter l'adhésion de l'Uruguay aux sanctions prises contre l'Italie suite à la campagne italienne en Ethiopie. L'existence d'un groupe de notables de tradition maçonique et libérale parmi la communauté italienne de Montevideo ne lui a pas permis, comme à Saõ Paulo, de compter avec l'appui d'une élite entrepreneuriale.