Quatre sujets sont abordés dans ce chapitre : le projet de construction de la Grande Mosquée de Marseille (composante du projet, aspects culturels) ; la présence des mosquées en France (bref historique, causes de l'absence des jeunes à la tête des mosquées ; le développement des lieux de culte musulman à Créteil (position du député-maire en faveur de l'émergence d'un islam français) ; la formation des cadres religieux musulmans en France (état des lieux, présentation de quelques initiatives privées en cours et projet de création d'un cursus de théologie musulmane à l'université Marc-Bloch de Strasbourg).
Dans le cadre d'une approche approfondie des questions scolaires et d'intégration appliquées aux enfants issus de l'immigration, la langue et la culture d'origine sont apparues comme des éléments clés : en effet, la maîtrise de sa propre langue est un facteur primordial pour l'apprentissage d'une langue étrangère. Cet article analyse le système d'enseignement allemand, les classes d'accueil destinées aux élèves étrangers, la situation des enfants turcs dans le système scolaire allemand, l'importance de l'enseignement professionnel, la formation initiale et continue des enseignants, l'enseignement de la langue et de la culture d'origine, le turc en tant que langue étrangère dans le système d'enseignement allemand, l'enseignement religieux dans les écoles et le danger de déculturation des deuxième et troisième générations.
En France, l'école de la République a exclu l'enseignement religieux de ses programmes. Or il faut bien se rendre à l'évidence : évacuer les questions religieuses de l'école laïque est impossible. Alors comment les aborder ?
Les trois communications qui composent ce chapitre font état de l'avancée des réflexions menées par des chrétiens, des musulmans et les pouvoirs publics sur la situation des musulmans en France. Les sujets traités sont le dialogue interreligieux (ses aspects, orientations, thèmes) ; l'enseignement de l'islam aujourd'hui (état des lieux, obstacles à l'efficacité de cette instruction dans une société pluraliste) ; la théologie de la minorité, proposée par le mufti de Marseille (distinction entre foi et théologie, statut de l'islam en France).
Les années quatre-vingt ont vu resurgir la question de la laïcité dans l'école. L'épisode du «foulard» en est la dernière illustration. Paradoxalement, durant la même période, se sont développées les vertus éducatives d'une culture religieuse. Cette dernière apparaîtrait susceptible de permettre une meilleure compréhension du monde et de ses symboles, de faciliter la tolérance et de faire émerger des principes moraux disparus. Faut-il donc réintroduire l'instruction morale à l'école. La culture religieuse, dans le cadre d'une école laïque, peut-elle le permettre. Qui doit alors en être responsable, sous l'autorité de qui. Autant de questions qui conduisent l'auteur à interroger le «modèle de laïcité» sur lequel fonctionne l'école aujourd'hui, afin de voir la place que pourrait avoir la culture religieuse dans la formation des jeunes.
Cet ouvrage présente de façon comparative les statuts de l'enseignement religieux en France, c'est-à-dire les instruments juridiques qui soutiennent la connaissance et la communication des convictions d'une religion dans le système scolaire public ou, le cas échéant, hors de ce cadre. Le rapport entre l'enseignement religieux confessionnel et les écoles publiques est complexe. Protégé par le principe de la liberté de religion, cet enseignement est caractérisé par une multitude de statuts. Signalons un chapitre intitulé «L'islam dans les cours de langue et culture d'origine», par Françoise Lorcerie.
Travail collectif pour refaire (parce que déjà traité en 1990) le point sur le débat concernant une pratique religieuse très controversée actuellement en France : le port du voile. Les auteurs veulent, d'une part, clarifier les termes du débat pour éviter que sous couvert de soutien à la laïcité, ne soit fait l'amalgame intégrisme-islam pour servir la lutte contre l'islam. La deuxième partie concerne le débat dans le contexte scolaire et traite de l'enseignement religieux, présente des témoignages, et des analyses des avis du Conseil d'Etat et de la circulaire du ministre de l'Education.
Après avoir recensé les informations disponibles, l'article tente de décrire, du point de vue de la place qu'ils font à l'islam, les cadres normatifs et systèmes d'attentes qui déterminent, par hypothèse, la mise en oeuvre concrète du dispositif d'Enseignement des Langue et Culture d'Origines (ELCO). Six aspects sont passés en revue : les systèmes juridico-politiques des pays d'origine, les normes institutionnelles des pays d'origine, les politiques des pays d'origine relatives à leur émigration, les normes politiques et institutionnelles françaises, les attentes des populations cibles, et les attentes des élèves, en essayant de tenir compte, dans la mesure des informations disponibles, des différences entre pays concernés. Leur superposition limiterait à peu de choses la présentation de l'Islam dans les cours de ELCO, même si l'environnement était moins hostile.
L'enseignement de la religion et le statut du culte : deux problèmes politiques et juridiques auxquels les pouvoirs publics, fédérés et fédéraux, cherchent des solutions en Allemagne.
Quelques points statistiques montrent une prégnance de l'échec scolaire en éducation initiale pour les générations issues de l'immigration. Pour prévenir, guérir (ou accentuer) ces difficultés d'insertion scolaire, quel est le rôle des enseignements religieux, enseignement des langues et culture d'origine. Institué à partir des années 70, comment ces enseignements se définissent-ils en Belgique : divergence ou convergence des objectifs entre soutien scolaire et socialisation. Comment s'organisent-ils dans le système éducatif avec ses disparités régionales et quels en sont les acteurs.
Divers courants militent aujourd'hui en faveur d'une introduction de l'histoire des religions dans l'enseignement. L'école non seulement peut assurer cet enseignement religieux, mais elle le doit car le retrait laïc laisse vacant le champ du savoir et de l'enseignement sur ces phénomènes. Or la laïcité authentique est l'ouverture totale à la connaissance.
Les principaux conflits entre l'institution religieuse et l'Etat en Argentine ont porté au XIXème siècle (et même de nos jours), sur l'éducation le divorce, la législation du travail (comme réponse à l'anarchisme et au socialisme), l'armée et les coutumes. Cet article analyse la façon dont le catholicisme essaya d'affirmer sa suprématie sur d'autres religions, réclamant l'appui de l'Etat argentin qui, pour sa part, résistait à aller plus loin que l'appui établi par la constitution nationale. L'auteur montre en outre, le rôle de l'Eglise face aux immigrés en Argentine (Italiens, Irlandais, Syriens, Libanais, Espagnols, Français, protestants, Juifs) et le problème de l'enseignement religieux.
Notre société prend conscience que sa propre histoire, sa propre culture, deviennent difficilement intelligibles à ses jeunes sans aucun repère réligieux. La solution à la question de la place du fait religieux dans la culture scolaire ne saurait-être la simple adjonction d'une heure d enseignement religieux en France. C'est bien plutôt vers une révitalisation, des divers disciplines déjà enseignées qu'il faut s'orienter.
L'ouverture d'une école islamique en septembre 1989 en Belgique (Bruxelles), par le Centre Islamique et Culturel, à suscité beaucoup de remous, tant au nord qu'au sud du pays. Les passions se sont déchainées devant cette école suspectée de propager une forme d'intégrisme, d'autant plus que le pouvoir organisateur ne pouvait cacher sa dépendance vis-à-vis de l'Arabie Saoudite, comme pour son interprétation égoïste de l'Islam. On brandissait la menace de ce que le fanatisme et l'intolérance religieux pouvaient représenter pour la démocratie. L'auteur fait le tour des faits et des questions touchant aux relations entre la communauté musulmane et l'Etat belge.
Depuis la rentrée scolaire 1989, la Belgique a été le théâtre d'une vive polémique sur l'Islam et l'école. Lancé par l'ouverture à Bruxelles de la première école libre islamique, le débat a pris des formes complexes, se déplaçant du problème de l'enseignement religieux, aux querelles sur le port du foulard, oscillant entre réflexions sociologiques sur l'intégration des immigrés et les subtilités juridiques relatives à la représentation officielle de l'Islam. La première partie présente un compte-rendu des événements et des différentes prises de position. La seconde partie propose une vue panoramique sur l'ensemble des textes réglementaires qui sous-tendent le débat sur l'Islam et l'école.