Si bien la lutte contre les discriminations occupe désormais une place centrale dans le débat public français, force est d'admettre que la dénonciation des discriminations touchant les gens du voyage et/ou les Tsiganes reste encore problématique tant du point de vue des associations antiracistes traditionnelles que des institutions républicaines. De fait, les préjugés anti-Tsiganes relèvent d'un quasi-consensus entre les élites et la population, induisant la déshumanisation, sinon la dénationalisation d'un groupe social. Après avoir fait le constat que les Tsiganes sont exclus de l'imaginaire social, l'auteur s'attache à analyser le racisme municipal qui est à la base de la fabrication local du préjugé, devenant par la suite un préjugé d'Etat avec la caution officielle des élites républicaines.
Le Conseil national des villes (CNV) travaille depuis six ans sur les questions de démocratie participative. Il s'intéresse en particulier aux moyens qu'il faudrait mettre en oeuvre pour renforcer les capacités des habitants et l'animation des espaces de débat : comment la participation peut-elle être prise en compte et être développée ? Qu'est-ce que cela nécessiterait en termes de formation mais aussi de renforcement des capacités de chacun ? Par ailleurs, le CNV a organisé à Mulhouse en octobre 2003 avec l'Association des maires des grandes villes de France un colloque intitulé « Démocratie locale et décision » qui a notamment permis de poser un certain nombre de questions sur les services, le rôle des habitants, les intermédiaires, l'animation, et la place des élus. Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et président de la Communauté d'agglomération Mulhouse Sud-Alsace avouait qu'ils y avaient des idées sur les concepts mais qu'ils s'interrogeaient surtout sur la manière de faire. Il reconnaissait qu'ils tâtonnaient et qu'ils devaient inventer au fur et à mesure des processus. Il a donc semblé intéressant de travailler et d'approfondir la question de la pratique des élus en interrogeant différentes villes.
Cette thèse, produit d'une enquête sociologique réalisée à Genevilliers, en banlieue parisienne, met en évidence le bouleversement des conditions d'accès au territoire des populations immigrées après la seconde guerre mondiale et certains des enjeux sociaux et politiques qui se sont structurés autour des "Arabes".
La relation "banlieue-immigration" n'apparaît jamais officiellement et les dispositifs qui s'y réfèrent ont des difficultés à se nommer et à se définir dans une géographie politique. L'action des pouvoirs publics dans les banlieues s'adresse aux individus et se place sur le terrain de l'intérêt général, ce qui la déconsidère. Son mot d'ordre est le traitement "discret" des questions, mais peut-on éviter d'entendre les récriminations des électeurs, particulièrement ceux du Front National alors que le couplage "banlieue-immigration" est devenu implicite.
Cette étude, réalisée à partir d'une enquête menée dans six sites en Ile de France et en province s'est attachée à - analyser la formation du discours politique sur une période de cinq ans 1991-1995 et les pratiques effectives en matière d'intégration dans les actions publiques, ordinaires et contractualisées ; - déterminer les liens entre les discours et les pratiques des élus locaux ; - examiner d'une manière transversale la place des jeunes sur la scène politique et associative locale et le mode de construction des catégories de population concernées par les discours sur l'immigration et par les actions menées au titre de l'intégration. En annexe, une monographie sur les sites étudiés.
Classification des origines ethnoraciales des députés canadiens du 35e Parlement afin d'évaluer le degré de pluralisme ethnique généré par les élections de 1993 au Canada. L'approche adoptée inclut l'utilisation de variantes telles que l'analyse biographique et l'analyse des noms de famille, le tout couplé avec un sondage. Il en ressort que les députés ont de multiples racines ancestrale et que, en général, la proportion des parlementaires issu des minorités ethniques correspond à leur incidence dans la population canadienne dans son ensemble, mais que les minorités visibles restent clairement sous-représentées. Les élections de 1993 ont été témoins d'un accroissement du nombre des minorités accédant au Parlement canadien.
L'auteur tente de dresser le bilan de six années, entre 1989 et 1995, de mandat des conseillers municipaux d'origine maghrébine. Il analyse d'abord la manière dont ceux-ci sont perçus par les collectivités maghrébines sur le plan local. Il étudie ensuite leur capacité à engendrer de nouvelles formes de sociabilité. Il s'interroge, enfin, sur la relation entre pluralisme politique et pluralité culturelle.
Commissions consultatives spécifiques, conseillers municipaux associés, participation à des structures transversales (conseils de quartiers, etc.) ou encore droit de vote local... quelles formules sont-elles possibles et souhaitables afin de permettre aux immigrés de participer à la vie locale ? La première partie de ce livre éclairent sur différents aspects de la question. Dans la deuxième partie, les auteurs dressent un état des lieux des expériences des quelques villes qui ont mis en place, auprès de leur conseil municipal, un système de représentation des étrangers par des élus. D'autres exemples d'association de ces populations à la vie de la cité y sont également présentés.
Sont rassemblées ici les contributions de trois élus qui, selon des approches différentes, abordent la question de la participation des étrangers à la vie locale. Françoise Jullien, maire de Mons-en-Baroeul (1989-1995), retrace le contexte, sur sa commune, de mise en place de la première expérience française d'élection d'étrangers associés à un conseil municipal et en fait le bilan. Aziz Sahiri, maire-adjoint de Grenoble (1989-1995), tout en relatant son parcours d'élu indique la façon dont sont perçus les jeunes issus de l'immigration quand il s'agit de leur faire prendre place sur une liste en vue d'élections municipales. Gilles De Robien, député-maire d'Amiens, préconise quant à lui l'association des étrangers à la vie locale par des actions concrètes dans les quartiers.
L'analyse, dans cet article, est centrée sur les élections d'étrangers associés aux conseils municipaux qui se sont déroulées dans diverses villes en France. Les auteurs font le point sur ces actions, s'intéressent à leur mise en place et au fonctionnement de ces dispositifs. Des fiches indiquent ensuite, pour chaque ville, les principales caractéristiques des élections et l'identité des élus.
Ancien député centriste, l'auteur plaide pour une politique forte de coopération internationale en faveur de la création d'emplois dans les pays en voie de développement, seul moyen de réduire la pression migratoire. Concernant la politique d'immigration menée par la gauche, il approuve sa période réaliste mais refuse l'excès d'un droit à la différence susceptible de déboucher sur du communautarisme. Pour lui, l'intégration est avant tout une réalité sociale qui ne renie pas les origines, les cultures et la religion des immigrés. L'Islam tolérant, moderne et laïc doit avoir ses lieux de culte. Pour combattre la démagogie du Front National, il faut une pédagogie dans la durée qui rassure l'ensemble des Français appartenant à une France unie et démocratique.