Ce numéro explore un nexus sémantique, organisationnel, technologique et de pratiques quotidiennes qui associe sécurité, contrôle des frontières à distance, détention, immigration et asile. Il se situe dans le prolongement de recherches précédentes sur la biopolitique et le gouvernement des populations, les frontières, les dispositifs de marquages, disputes et logiques de passage et les mécanismes de suspicion et d'exception, ainsi que les pratiques de détention qui leur sont associées. Il fait le lien avec les différentes facettes de l'insécurité et la mise à l'écart des étrangers, et ce de manière transversale, en montrant ce qui connecte ces différentes thématiques à travers des « objets » particuliers.
Ce numéro explore un nexus sémantique, organisationnel, technologique et de pratiques quotidiennes qui associe sécurité, contrôle des frontières à distance, détention, immigration et asile. Il fait le lien avec les différentes facettes de l'insécurité et la mise à l'écart des étrangers et ce de manière transversale, en montrant ce qui connecte ces différentes thématiques à tranvers des « objets » particuliers.
Dans ce rapport l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), raconte, après trois mois d'observation, le parcours d'étrangers débarquant en France, depuis les zones d'attente jusqu'au tribunal correctionnel.; Des demandeurs d'asile qui réclament un examen plus approfondi de leurs dossiers et refusent d'être expulsé sont renvoyés par la police aux frontières, devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Dans ce cas " au lieu de réexaminer la demande, les juges procèdent à une justice d'abattage, ne restent en moyenne que dix minutes sur chaque cas, face à des étrangers souvent privés d'interprète et parfois d'avocat ". Ils sont généralement condamnés à trois mois de prison, assortis d'une interdiction de séjour pendant trois ans et finissent par être expulsés.
L'anafé publie le guide 2006 des procédures en zone d'attente. Ce guide est destiné aux associations qui se chargent des demandeurs d'asile et des étrangers maintenus en zone d'attente. Il traite les points suivants :; 1- Qu'est ce qu'une zone d'attente ? ; 2- Qui peut être maintenu en zone d'attente ?; 3- Les mineurs en zone d'attente ; 4- Maintien en zone d'attente : procédures et droits; 5- Les différents lieux de la zone d'attente; 6- Les demandeurs d'asile à la frontière; 7- Le contrôle du juge; 8- La sortie de zone d'attente; 9- Les ports français
La mise en visibilité du racisme au travail est le sujet des analyses présentées ici. Tout d'abord, un état des lieux des pratiques raciales dans deux domaines différents : Les responsables des chambres consulaires avec Olivier Noël et les syndicalistes avec François Vourc'h, Véronique De Ruder et Simona Tersigni. Estelle Carde étudie pour sa part les pratiques de discrimination dans l'accès aux soins. Marc Bernardot et Fatima Outaghzafte-El Magrouti montrent, à partir de l'univers de la détention, comment le racisme est au centre d'une idéologie défensive de métier. Laura Frader, historienne américaine, clôt le dossier, avec un exemple des nombreuses et célèbres études sur les opératrices du téléphone.
Analyse de la question de l'Islam dans les prisons. En effet, si l'Islam est la deuxième religion de France, c'est la première religion carcérale. L'auteur présente donc la situation des musulmans en prisons : leur vie quotidienne, la signification de la religion pour eux, le respect des prescriptions et des interdits. Enfin, cette recherche démonte les processus de construction et de déconstruction de soi des détenus pour lesquels l'Islam devient une source essentielle d'espoir et de survie.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la " pensée unique sécuritaire " qui sévit aujourd'hui partout en Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d'une mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d'un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de la société de marché.
La présente étude vise à interroger les liens entre les banlieues ou les "cités" et la prison à travers le prisme de l'ethnicité. Nombre de personnes détenues sont issues de l'immigration, notamment du Maghreb - près de 50 pour cent dans certains établissements pénitentiaires - et résident dans des quartiers dits de "relégation". Cette corrélation entre lieu de résidence, ethnicité et incarcération est l'objet de plus d'un débat dans un contexte médiatique et politique qui se cristallise sur la notion d'insécurité fréquemment associée à la délinquance des jeunes. Qu'en est-il de sa réalité sociologique sur la communauté urbaine de Lyon? Nous avons souhaité analyser ce fait social à travers différents angles. Nous interrogeons les rapports entre les jeunes détenus issus de quartiers défavorisés et les institutions représentant une autorité (institutions judiciaire et policière notamment). Comment chacun perçoit et ressent le sens de la sanction pénale et quel est le sens donné par les uns ou les autres à des actes qui transgressent les lois ou les normes? La perception de la transgression oriente-t-elle la perception de la sanction ou du contrôle social?
Plaidoyer visant à souligner l'horreur vécue par les étrangers sans papier placés dans les zones d'attente et dans les centres de rétention
Afin de répondre aux idées reçues qui veulent que délinquance et immigration soient liées, les auteurs proposent une analyse des mécanismes menant à une surreprésentation des étrangers en prison et à la production d'à priori sur le sujet. Ils montrent comment inégalité sociale se transforme en inégalité pénale. La première partie s'arrête sur l'analyse des conditions de vie des populations vulnérables, les raisons de l'exclusion de certaines catégories de populations. La seconde s'intéresse aux mécanismes d'exclusion déjà en oeuvre au XIXème siècle.
Après la défaite de 1940, près de 70 000 prisonniers coloniaux sont détenus dans les Frontstalags en France.
"L'observatoire international des prisons a deux axes de revendication : le respect du droit en vigueur, mais aussi la nécessité urgente de vider les prisons des trop nombreuses personnes qui n'ont rien à y faire et dont l'incarcération ne sert ni la société, ni la victime, ni la personne détenue [...] la prison fourre-tout sert à sanctionner des infractions administratives (les étrangers sans papier), des infractions au code de la santé (les toxicomanes), des infractions au code de la route (les chauffards) et même des infractions au code de la famille..." (Catherine Erhel, présidente de la section française de l'OIP)
Partant du constat que le phénomène de la toxicomanie au sein de la population maghrébine de seconde génération était en augmentation, les auteurs ont mené uen recherche auprès de 30 toxicomanes détenus afin de mieux comprendre la psychologie de cette population