Les articles rassemblés ici étudient la transversalité et la transcendance des frontières au sein des religions et croyances. Cette circulation peut se produire suite à des mouvements de populations dus à la migration, au commerce, ou suite à l'évangélisation, ou encore grâce aux nouveaux liens technologiques et réseaux numériques.
Les Gitans sont des nomades, les Gitans vivent des allocations, les Gitans sont des voleurs, les Gitans sont très croyants...mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. Rejetés encore aujourd'hui, les Gitans inquiètent...
Depuis le début des années 90, la laïcité est redevenue en France l'objet de débats passionés, les religions s'étant profondément transformées tout comme notre regard sur elles, et la société française ayant évolué dans ses moeurs s'ouvrant vers de nouvelles demandes de libretés individuelles ou de reconnaissance collective des cultures et des mémoires minoritaires.; Ce sont ces évolutions que l'auteur étudie ici en analysant tour à tour la place des religions vers une convergence des valeurs avec une société sécularisée, le passage de la religion-croyance à la religion-identité, la place de l'islam de France et, enfin, l'individualisme, le pluralisme et les mutations des constructions identitaires.
Le culte des ancêtres constitue le fondement de la structure familiale traditionnelle du Vietnam. C'est un facteur de cohésion sociale et familiale.
Les discours ethnopsychiatriques, axés sur la différence et la distinction ethnique réduisent le migrant à sa seule dimension culturelle faisant fi de sa subjectivité et de son adhésion aux croyances de sa propre culture
A partir de l'étude de deux termes en créole martiniquais pour désigner les fontanelles (espace cartilagineux permettant la croissance du cerveau), l'un d'origine française, l'autre lié à la croyance d'une voie d'accès des nourritures terrestres et spirituelles, on constate qu'à l'intérieur de systèmes symboliques issus de la culture européenne vivent des représentations relevant d'autres composantes du métissage antillais (amérindiens, africains).
Au début des années 70 est apparue en Europe une vaste mouvance de groupes religieux désignés sous le terme générique de Nouveaux Mouvements Religieux qui regroupe outre des groupes complètement neufs la diffusion des religions étrangères à l'Occident ainsi que des groupes très lâches, plus ou moins directement de la contre-culture, mêlant souvent références psychédéliques, religieuses ésotériques. Pour l'auteure, c'est dans le sens historiquement inédit renvoyant à des groupes formés en dehors de la matrice chrétienne qu'elle parle de nouveaux groupes et qu'elle a rassemblé les recherches qui concernent en priorité des groupes qui se sont développés dans les années 70 mais aussi des groupes qui se sont constitués à partir de la fin du 19e, le spiritisme, l'antoinisme, la science chrétienne et dont l'histoire continue aujourd'hui.
En France existe une attirance pour des spiritualismes religieux importés d'Asie ou bien dérivés des mouvances alternatives nées à la fin des années soixantes. On désigne souvent cet ensemble comme un "nouvel Orient". Simultanément s'installe une attitude quasi officielle de méfiance sinon de stigmatisation à l'égard de groupes de croyance qualifiés ou plutôt stigmatisés en tant que sectes. A travers l'expérience d'un groupe thérapeutique se muant en secte, on tente d'identifier ce qui motive l'engagement vers des formes renouvelées de croyances ou de savoirs ainsi que les frustrations et les désillusions qui serviront à alimener le discours légaliste d'ostracisme à leur égard.
L'auteur se propose d'explorer l'un des nombreux aspects de la causalité qui régit la pensée raciste. Si le racisme semble indéracinable, c'est peut-être parce que ses racines sont peu visibles : elles se plongent jusque dans les discours dont les auteurs souhaitent combattre la pensée de l'exclusion. D'où le choix d'une mise en parallèle de la pensée de l'exclusion et de la pensée de l'inclusion. Deux cas précis, légèrement décalés par rapport au terrain où se déploient les discussions sur le racisme, sont ici analysés. En premier lieu, l'auteur examine l'histoire récente des classifications des Hominidés fossiles, où ceux-ci étaient tantôt répartis entre de multiples taxons, tantôt réunis dans la même grande famille humaine. En deuxième lieu, il reprend les débats actuels concernant les grands singes avec l'objectif de les inclure dans la "communauté d'obligations fraternelles". Les conclusions portent sur les rapports causals entre les conceptualisations de la différence et la décision soit d'inclure un groupe d'êtres à la communauté d'égaux, soit de l'en exclure.
Nombre d'anthropologues considèrent que, dans leur grande majorité, les groupes auxquels on est confronté sont des constructions sociales, chaque culture créant son propre système de représentations de la diversité humaine. Cette posture peut sous-estimer le rôle de la cognition dans la construction des formes culturelles, y compris des formes artificielles telles que la race. Selon l'auteur les anthropologues sous-estiment le rôle que les enfants jouent dans la formation et dans la transformation des traditions culturelles. Cet essai examine la construction d'une convention culturelle spécifique, sous ses aspects cognitifs et dans ses liens avec le développement des individus - convention que l'on rencontre en Amérique du Nord et dans certaines zones d'Europe sous le nom de "règle de la goutte de sang" et qui détermine l'identité raciale. Le simple apprentissage de cette règle ne suffit pas à expliquer de quelle manière cette convention s'acquiert et s'interprète. Au contraire, ces opérations reflètent une relation complexe et dynamique entre les environnements culturels, les processus cognitifs et d'adaptation à la vie sociale.
Après avoir passé en revue les différentes études de sociologie religieuse après la Deuxième Guerre mondiale, l'auteur analyse la place du religieux dans la vie des sociétés contemporaines laïques (sous des formes différentes) et où l'adhésion croyante est présentée comme une affaire privée et individuelle. L'ouvrage tente de fournir quelques repères afin d'éclairer le phénomène de la fin des identités religieuses "héritées". L'appartenance religieuse semble de plus en plus "bricolée". Empruntant au christianisme, au judaïsme, à l'islam, au bouddhisme et au taoïsme, chacun semble s'inventer sa croyance, indépendamment de sa tradition familiale. L'auteur examine les figures du pèlerin et du converti dont l'identité mobile l'emporte aujourd'hui sur celle du pratiquant régulier. Enfin, pour ce qui est de l'Hexagone, la question religieuse est étudiée sur le plan politique. La République, confrontée à la prolifération des croyances et des communautés, apparaît privée de ses interlocuteurs institutionnels habituels. C'est pourquoi la sociologue propose un aggiornamento de la laïcité en terme de médiation et de refondation du lien social.
Ces deux communications, conclusion du colloque sur les relations islamo-chrétiennes, posent les enjeux, pour la première, en terme de justice, de participation sociale, de droits de l'homme et de dignité nationale, que chaque communauté doit s'employer à faire prévaloir, et, pour la seconde, en terme d'identité, d'altérité et de réformisme musulman, que reflètent les efforts déployés pour la réhabilitation de la foi, des institutions religieuses et des valeurs spirituelles.
Dossier d'une quinzaine de pages consacré aux musulmans en Europe. D'origine turque, maghrébine, pakistanaise ou convertis, ils vivent dans des sociétés de tradition chrétienne avec, selon les pays, une référence plus ou moins marquée à la laïcité. R. Benzine propose un petit guide historique, géographique et ethnique afin d'illustrer les diverses origines, les courants théologiques et les différentes attitudes de l'islam en France. Enfin, l'on retrouve les témoignages des figures charismatiques de l'islam contemporain dans l'Hexagone.
L'auteur aborde la question des phénomènes religieux dans les quartiers, à partir des mots "quête de sens", "corps", "émotion", "guérison", "identité" et "communauté". Selon lui, ces phénomènes s'expliquent notamment par le fait que les sociétés modernes ne répondent pas aux questions sur le sens, le sens de la vie, la liberté, le bonheur et sur ce qui fait valeurs.