L'analyse minutieuse des archives du Comité spécial d'experts de la SDN révèle que les experts ont procédé à des opérations intellectuelles pour fabriquer de toutes pièces un fléau en manipulant chiffres et documents afin de prouver l'existence de réseaux criminels de prostitutions de femmes étrangères. Leur fin était de mettre en place une politique liberticide de répression et de surveillance.
La criminalisation des migrants combine les deux processus d'ethnicisation et de construction de la déviance pour produire une problématique sociale qui lie immigration et insécurité.
Etude de l'émergence progressive du thème de la sécurité comme enjeu politique et de l'évolution du partage traditionnel entre droite et gauche des valeurs sécuritaires.
Montre qu'avec l'arrivée au premier plan des problèmes de société de la délinquance, la criminalmité est considérée comme un risque de masse à contrôler. Désormais la délinquance est appréhendée en termes de sécurité d'où l'interrogation sur la mesure du risque, sur le sentiment d'insécurité entre peur et préoccupation et sur le couplage délinquance/insécurité.
Catégorie majeure du débat social, la violence et les crimes constituent néanmoins un phénomène difficilement mesurable du fait de l'hétérogénéité des homicides. Ils font l'objet de peu d'études scientifiques. L'auteur étudie successivement les profils des auteurs d'homicides, les victimes et leurs relations, puis les circonstances des crimes avant de s'interroger sur l'existence d'une culture de la violence dans les pays occidentaux.
En 1900, Chicago est la troisième ville des Etats-Unis pour la population : arrivée en masse de migrants américains ou étrangers. Ceci explique que les recherches menées à l'université de Chicago donnèrent naissance à un grand courant de sociologie urbaine. L'homogénéité de l'Ecole de Chicago réside non seulement dans ses méthodes sociologiques mais aussi dans les sujets de ses travaux, principalement l'immigration et la criminalité.
Ce texte a pour but d'analyser le lien existant entre le conflit en ex-Yougoslavie et le développement de la criminalité dans la région des Balkans.
En juin 2000, à Douvres (Angleterre), les douaniers découvrent à l'arrière d'un camion près d'une cinquantaine de migrants chinois clandestins pour la plupart morts asphyxiés. Les filières de passeurs clandestins furent montrées du doigt et en l'occurrence ici la filière chinoise. C'est ainsi que l'auteur débute le récit de son enquête à travers vingt grandes villes d'Europe. Son objectif est de démontrer l'existence d'un réseau de criminalité organisée chinoise opérant en Europe et ne reculant devant aucune activité illicite. On trouvera les différents moments de la présence, de l'organisation et des ramifications de ce que l'auteur qualifie de mafia.
La très forte sur-représentation des étrangers dans les prisons d'Europe (comparable, sinon supérieure à celle des Noirs dans les pénitenciers d'Amérique), la multiplication des centres de rétention pour migrants en situation irrégulière, la redéfinition de l'immigration comme un problème de "sécurité", la diligence et la sévérité spéciales avec lesquelles la police et la justice traitent les personnes de type "non-européen", l'amalgame croissant, dans le discours politique et médiatique, entre immigration, illégalité et criminalité : la convergence de ces phénomènes autorise à parler d'un processus de criminalisation des immigrés en Europe, processus qui fait de l'étranger un "ennemi commode" - à la fois symbole et cible de toutes les anxiétés sociales (comme le sont les afro-américains des ghettos américains). La prison et le marquage qu'elle effectue participent activement à la fabrication d'une catégorie transeuropéenne de "sous-blancs" taillée sur mesure pour justifier une dérive vers la gestion pénale de la pauvreté qui tend à s'appliquer à l'ensemble des couches populaires minées par le chômage de masse et par l'emploi flexible. L'évolution des pratiques policières et de l'emprisonnement des étrangers, immigrés et assimilés offre ainsi un indicateur avancé du degré auquel l'Union européenne résiste ou se conforme à la politique américaine de pénalisation de la misère comme complément de la généralisation de l'insécurité salariale et sociale.
Au cours de ces dernières années, dans presque toutes les sociétés européennes, les problèmes sociaux ont été perçus et traités de plus en plus souvent comme des questions d'insécurité et attribuées de plus en plus systématiquement à l'immigration dite "clandestine" ou aux jeunes d'origine étrangère. Afin de rendre compte de ce processus, il faut le rapporter à une tendance globale à la criminalisation de l'immigration, tendance due elle-même aux politiques étatiques. La crise du modèle traditionnel du côté des immigrés et de leurs sociétés d'origine s'accompagne ainsi d'un consensus de plus en plus favorable à la criminalisation de l'immigration au sein des sociétés européennes.
Tentation de la Grèce d'amalgamer la hausse de l'immigration clandestine et celle de la criminalité. Sont particulièrement visés les Albanais qui deviennent une sorte d'ennemi social.
L'ouvrage commence par une analyse des fondements structurels de la violence à la suite desquels a émergé une société différente où se posent les questions de l'intégration des immigrés et de la place des jeunes ; tous les deux considérés commes les " nouvelles classes dangereuses".La seconde partie présente d'abord deux exemples de services publics affectés par la montée de la violence : la R.A.T.P. commanditaire du travail collectif et l'école, choisie parce qu'elle est lieu de convergence des acteurs du défi à relever.Dans cette partie, sont ensuite développés quatre exemples de politiques de la ville à Strasbourg, dans les banlieues lyonnaises, à Saint-Denis en Région Parisienne et au Havre.La troisième partie présente les conclusions et dégage des perspectives d'action.
Ensemble de contributions sur la violence des jeunes en France. Sont successivement abordés par les différents auteurs l'évolution de la délinquance et de la criminalité à partir de 1975, les caractéristiques des délinquants et le poids des générations issues de l'immigration dans les banlieues, ou dans l'émergence de bande de jeunes laquelle obéit à une logique de territoire et de revendication consumériste. Suit une analyse des violences à l'école, phénomène social accru par la massification du système scolaire et sa perte de légitimité aux yeux des élèves. Le numéro s'achève par les réponses à apporter à l'insécurité dans les stades et à la violence transmise par la télévision. Deux tableaux présentent les dernières mesures gouvernementales.
Après de brèves considérations sur les droits de l'homme (citoyens, étrangers, apatrides) et sur le phénomène de l'immigration actuelle en Italie, cet article analyse le lien qui existe entre migration et criminalité : il examine d'une part la situation de l'étranger au regard de la justice pénale à la lumière de la nouvelle loi italienne sur l'immigration (loi n° 40-1998), d'autre part les problèmes rencontrés par l'étranger en prison. Enfin, des propositions et des expériences en faveur des prisonniers étrangers tant au niveau national qu'international sont avancées.