Ce numéro propose de s'intéresser aux pratiques de frontière - en distinguant passages, parcours et relations sociales - que celles-ci soient institutionnalisées ou non :frontières des Etats comme frontières d'espaces culturels et sociaux définis et délimités par différentes modalités d'organisations...
Ce numéro propose de s'intéresser à la traçabilité migratoire qui est le fil conducteur de ce dossier. Sans être évoquée explicitement, elle est présente comme méthode d'analyse dans chacune des études présentées dans ce dossier. Chaque contribution est l'occasion d'une lecture critique d'usages des traces numériques dans les études migratoires
Dans le domaine des migrations, la Méditerranée est vue depuis ses rivages du nord, comme un péril constant. Les crises politiques et sociales sont dès lors révélatrices d'une inquiétude obsidionale dont la rationalité est problématique. Ce fut récemment encore le cas, à l'occasion des événements qui ont bouleversé la Tunisie et la Libye : confrontées à un flux de migrants Nord-Sud, les politiques migratoires des pays européens et de l'Union européenne n'ont pas varié et ont continué à se fonder sur des critères de « maîtrise des flux » et d'externalisation des contrôles, y compris en ce qui concerne les réfugiés.
Les politiques anti-migratoires et l'émergence de la figure du sans-papier ou du clandestin sont interprétées à la lumière des anciennes guerres de capture d'esclaves afin d'expliquer l'apparente contradiction entre les besoins avérés de main-d'ouvre et les politiques migratoires.
Le renforcement de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique a un effet direct sur ceux qui tentent de la franchir. Face à un passage rendu de plus en plus difficile, les migrants n'ont d'autres choix que de traverser des zones dangereuses. Pour contourner cette politique de dissuasion, ils risquent leur vie. La police des frontières américaine est en première ligne de ce dispositif. Derrière, c'est toute une bureaucratie qui semble rester sourde aux conséquences tragiques de sa politique migratoire.
L'émigration mexicaine en direction des Etats-Unis pourrait bien être arrivée à saturation. Le Mexique en pleine explosion démographique constituait pourtant une réserve de main-d'oeuvre pour son puissant voisin du Nord. Désormais, la circulation migratoire entre le Mexique et les Etats-Unis se heurte à une frontière de moins en moins perméable. Depuis plusieurs années, la perception négative des migrants mexicains sur le territoire américain se conjugue à une politique dissuasive censée répondre à la crise économique.
La place du Mexique dans une dynamique migratoire globale est abordée dans ce dossier à travers une multitude de questionnements. Les articles explorent tous les aspects d'un pays d'émigration devenu depuis plusieurs décennies un pays de transit vers les Etat-Unis, principal pôle d'attraction des migrations. Ce prisme mexicain permet de mieux comprendre d'autres réalités migratoires comme celles du Sud méditerranéen.
Ce numéro explore un nexus sémantique, organisationnel, technologique et de pratiques quotidiennes qui associe sécurité, contrôle des frontières à distance, détention, immigration et asile. Il se situe dans le prolongement de recherches précédentes sur la biopolitique et le gouvernement des populations, les frontières, les dispositifs de marquages, disputes et logiques de passage et les mécanismes de suspicion et d'exception, ainsi que les pratiques de détention qui leur sont associées. Il fait le lien avec les différentes facettes de l'insécurité et la mise à l'écart des étrangers, et ce de manière transversale, en montrant ce qui connecte ces différentes thématiques à travers des « objets » particuliers.
Rapport réalisé en commun par le Gisti et l'Anafé. Il rend compte de missions d'observation à la frontière franco-italienne effectuées en deux temps en avril dernier. Les contrôles discriminatoires, et/ou non conformes aux règles de Schengen, observés durant ces missions, amènent à la question posée en sous-titre du rapport : "vers une remise en cause du principe de libre circulation dans l'espace « Schengen » ?"
Par le biais de campagnes d'informations destinées à décourager les migrants potentiels et lutter contre les filières clandestines de passeurs. Ainsi les méthodes traditionnelles de contrôle des flux migratoires, comme la surveillance des frontières, sont complétées par des tentatives de convaincre les migrants de rester chez eux.
La communauté européenne développe par rapport aux migrants une stratégie sécuritaire qui va à l'encontre de la volonté de nombre d'entre eux de ne pas privilégier un pays particulier pour s'y installer définitivement. L'utilisation des immigrés dans le cadre de besoins électroniques précis conduit l'Europe et les Etats membres à construire des « frontières intelligentes » permettant de repérer les personnes considérées à risque autour d'un « Visa Information System ».
Débat sur l'immigration au travers des questions actuelles : immigration et insécurité vont-elles de pair ? Est-il possible de dissocier entre rapprochement familial et immigration économique ? Un immigré coûte-t-il plus qu'il ne rapporte à la soicété d'accueil ? La fuite des cerveaux est-elle une chance ou un handicap pour les pays du Sud ? Deux experts internationaux s'expriment sur le sujet.
Ce numéro démontre la continuité des passages illégaux aux frontières et l'ordinaire des transgressions, malgré des dispositifs frontaliers dotés de mécanismes de contrôle et de surveillance de plus en plus élaborés et l'édification de barrières physiques visant l'étanchéité absolue de la séparation