Cet article montre qu'aujourd'hui la migration des jeunes indiens ne répond pas seulement à une logique économique, mais traduit également l'existence de « besoins subjectifs » liés à la recherche, tant d'un nouveau style de vie permettant la mobilité spatiale et sociale, que de modèles de relations de couple et de famille plus ouverts.
Les relations entre l'activité commerciale et les mobilités sont interrogées à travers 4 thématiques : la mobilité des consommateurs, le commerce et les lieux de transit, les modes de transport et les politiques publiques. Les analyses portent sur des exemples français et étrangers (Turquie, Pérou, Afrique), illustrant la diversité des choix des consommateurs et des pratiques d'achat.
La dernière vague migratoire des Espagnols qui arrivent en France au cours des années 60-70 est abordée ici sous l'angle du projet migratoire d'origine qui configure les modalités d'installation de cette population dans la société française. Après avoir étudié le contexte historique, l'auteur analyse tour à tour le profil socio-économique des immigrés, leur projet migratoire, les stratégies déployées dans la sphère professionnelle, leurs conditions de vie dont le logement, l'alimentation et les dépenses sur le poste habillement, les loisirs, les vacances (où l'on constate un changement des conduites économiques) et les achats compensatoires, l'épargne et les investissements, les achats en France et les investissements immobiliers en Espagne.; Quels que soient les stratégies et leurs résultats, la réalisation du projet migratoire ne se fera pas sur le court terme : malgré le mythe du retour, l'immigration espagnole est devenue une migration d'installation.
L'auteur de l'ouvrage observe la consommation des populations asiatiques et maghrébines à Paris. Elle met en évidence les formes d'approvisionnement et sa consommation au quotidien et lors d'événements festifs tels que Nouvel an et mariage.
Pour analyser les formes de consommation identitaires, l'auteur part de l'existence de véritables centralités commerciales minoritaires (Barbès, le Triangle de Choisy ou Petite Asie de Paris) dont la fonction économique n'a d'égale que la fonction emblématique : ceci étant valable pour l'ensemble des Parisiens en ce qu'elle assure la capitale du statut de ville-monde comme pour les minorités urbaines d'origines maghrébines ou asiatiques. Pour ces derniers, ces centralités peuvent constituer autant des lieux d'attraction que de répulsion. Ils sont valorisés en tant qu'ils sont garants de l'authenticité de marchandises qui participent des grands rites de passages (naissances, circoncision et surtout mariages); ils sont dépréciés en tant que leur fréquentation ordinaire trahit un manque d'intégration à la culture urbaine nationale et locale.
Cet article est centré sur les pratiques alimentaires de groupes familiaux hmong originaires du Laos, l'auteur restitue les matériaux collectés auprès de six familles pendant une semaine (82 repas) lors d'une enquête en milieu urbain français. Ces pratiques alimentaires s'organisent autour de plusieurs pôles culturels. Le pôle hmong relativement prédominant et stable avec la présence structurelle d'un équilibre "sauté" "bouilli, le riz et le piment comme éléments les plus récurrents, certains "légumes hmong" du potager et l'usage régulier de la cuillère. Le pôle asiatique pour les repas festifs avec des plats vietnamiens, laotiens ou chinois. Le pôle "moderniste" avec l'enrichissement en protéines, la commensalité mixte et l'apparition de certains comportements alimentaires individualistes. Ces pratiques illustrent ainsi certaines tendances de la culture matérielle contemporaine marquée par le polycentrisme (plusieurs sources culturelles) et les syncrétismes (mélange accidentel ou construit de ces sources).
Présentation du projet venant du partenariat Centre Coopératif de la Consommation et de Solidarité Socialiste avec le soutien des Communautés Européennes. Ce projet a pour but de promouvoir les échanges et l'acceptation de modèles éducatifs socio-culturellement différents, de développer le sens critique vis-à-vis des habitudes de consommation des parents et des éducateurs. Concevoir un matériel accessible à des publics socio-culturellement en difficultés. Vient ensuite la présentation du travail réalisé : vidéo sur le bain, exposés sur les pratiques de maternage de mères turques et une animation-jeu pour enfants en présence des mères dans un quartier multiculturel, et enfin des animations de groupes.
Inscrite dans une vieille tradition nationale, l'émigration rurale connaît une importance croissante dans les vallées inter-andines de Bolivie. Les crises contemporaines que vit le pays et les politiques d'immigration des pays d'accueil favorisent le maintien des flux vers l'Argentine et font apparaître de nouvelles destinations : les Etats-Unis et, plus récemment Israël et le Japon. Dans ces campagnes boliviennes, le revenu de l'émigration constituent le principal moteur des économies familiales et sont à la source de dynamiques de développement de l'espace local. En même temps, l'émigration fragilise le système alimentaire familial et augmente les risques nutritionnels des populations qui restent en marge du système migratoire. A ces mutations s'ajoutent une forte destructuration socioculturelle qui affecte la cohésion communautaire des sociétés locales.
Une fraction de jeunes congolais et zaïrois vivent en France, sans carte de séjour, en situation illégale. Pour lutter contre leur exclusion de l'univers légal, ils inventent un monde parallèle dans lequel les nganda tiennent une place prépondérante. Les nganda sont des débits de boissons ou des restaurants clandestins. Ils appartiennent à des femmes, sont gérés par des femmes, mais sont fréquentés par des hommes qui y dépensent avec beaucoup d'ostentation, de l'argent illégalement gagné. Ceci afin de renforcer leur identité individuelle et sociale en fonction de leur propre système de valeurs.
Après avoir présenté les points de vue divergents des théoriciens sur la définition qu'ils donnent du lien entre la culture et l'identité nationale, l'auteur étudie les mécanismes concrets qui servent à objectiver, transmettre et diffuser la culture : la langue vernaculaire, l'imprimé et l'école, les biens de consommation en tant que vecteurs d'intégration sociale, le rituel collectif, facteur d'identité sociale, la radio-télévision qui intègre et modifie les rituels collectifs, pour démontrer que la résistance à l'hégémonie est aussi fréquent que le consensus. Selon l'auteur, il est permis de douter que la culture soit un facteur d'intégration essentiel dans l'Etat-nation.
Le système de représentations de l'immigré dans la publicité est le domaine privilégié de stéréotypes qui évoluent au fur et à mesure que l'on peut se servir de la négritude comme un sujet possible de consommation. A l'image du tirailleur sénégalais, véhiculée par Banania, a succédé celle du jeune black, héros momentané de la culture hip-hop.
Aux Etats-Unis, la croissance de l'investissement étranger est notable et elle inclut celle des petits créateurs d'entreprise dans les services de haute spécialisation (finance, immobilier par exemple) en particulier à New York et en Californie, espaces transnationaux par excellence. Les entreprises expatrient leur production et leurs services localisés dans les grandes villes américaines, réimportent les produits manufacturés. L'intersection de ces espaces transnationaux, créateurs de petites entreprises donne une image renouvelée de la centralisation qui opère sous forme de réseaux territorialement dispersés à travers des réseaux multiples. Les métropoles ("cités globalisantes") demeurent au centre de contrôle et de coordination de ces réseaux financiers et administratifs complexes mais les formes non bancaires de financement en constituent l'innovation principale. C'est dans ce contexte transnational que les petites entreprises étrangères jouent un rôle décisif.
Les deux dernières décennies ont été marquées par la recherche de sensations fortes et le développement de modes de consommation démesurées. L'excès paraît désormais surgir au sein même de l'abondance. Non pas le luxe aristocratique, la dilapidation ostentatoire, ni la rage destructrice nourrie de frustrations, mais la consommation compulsive. Cerner les manifestations, les significations et les enjeux de ces excès exigeait de croiser les approches anthropologique, économique, historique et sociologique. (4e de couverture)
Le mode de consommation regroupe les formes d'approvisionnement (rythme de fréquentation des pôles commerciaux, motivation, d'achat, division du travail par sexe et âge), et les formes de consommation proprement dites. La consommation alimentaire de Maghrébins se caractérise par une certaine adaptation à la cuisine "à la française", l'interdit de la viande de porc et la prédilection sur celle de mouton, la prohibition du repas au restaurant.
Analyse des résultats d'une enquête menée en 1987 auprès de cinquante chefs de famille (43 hommes et 6 femmes) dominicaines émigrées au Venezuela. Présentation des objectifs de l'étude. Exposé des divers facteurs analysés : données générales et historiques sur les migrations des Dominicains, organisation familiale (division et recomposition de l'unité familiale avant et après la migration, mobilité des groupes familiaux), stratégies de subsistances individuelles et familiales (situation économique, revenu, consommation familiale, réseaux d'entraide), degré d'intégration dans la société d'accueil.