Aux mépris des droits fondamentaux, les instances européennes appellent « immigration choisie » les quotas de migrants à expulser. Elles nient l'impact positif de certaines régularisations massives sur les économies. Pourtant, par delà les frontières, des initiatives et des échanges démontrent sur le terrain que les capacités d'accueil ne sont pas mortes. Chaque jour, des migrants peuvent faire la preuve de la plus-value qu'ils apportent...
Les centres fermés en Belgique et en Europe, sont l'expression d'une violence institutionnelle à l'égard de personnes qui n'ont pourtant commis aucun délit, si ce n'est celui de ne pas être en possession du titre de séjour requis. La Belgique compte quatre centres fermés et deux zones de transit. Au total, six lieux d'enfermement où environ 8 000 personnes sont détenues annuellement.
Centres et locaux de rétention, centres d'accueil pour demandeurs d'asile, zone d'attente, prisons... En France, comme ailleurs en Europe, la mise à l'écart des étrangers dans des lieux d'enfermement ou de résidence provisoires est devenue de plus en plus courante...
Les soins aux étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention administrative. Il revient aux équipes médicales d'évaluer l'état de santé du retenu, en vue soit de la levée de la rétention pour raisons médicales, soit de la reconduite dans son pays d'origine.
Durant les six mois qui ont précédé l'incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin 2008, les retenus ont multiplié les actes de résistance, refusant de manger, d'être comptés, déchirant leurs cartes, brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de lutte collectives au cours desquels nous n'avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le récit de leurs révoltes (extrait de la quatrième de couverture).
Les Centres de Rétention pour immigrés (CPTA) accueillent les étrangers en situation irrégulière selon les lois italiennes sur l'immigration. À partir d'une expérience de visite dans un CPTA et des documents recueillis, l'auteur analyse la dynamique institutionnelle et son interaction avec l'extérieur.
De l'été 1999 à fin 2002, plus de 76 000 étrangers en situation irrégulière transitent par le Centre d'accueil et d'urgence humanitaire de la Croix-Rouge française à Sangatte. Cette porte, sur le sable de la Manche, figure une sorte de camp ouvert où se gère quotidiennement une situation d'exception : le passage répété de chercheurs d'asile pour qui la France ne représente qu'une étape migratoire. Ce travail interroge donc la vie quotidienne d'hommes reçus dans un camp humanitaire et tente de comprendre les agencements relationnels et matériels qu'ils mobilisent afin de réaliser leur projet d'exil...(extrait de la quatrième de couverture).
Bilan de la situation des Droits de l'Homme en France notamment en ce qui concerne les migrants.
Enquête clandestine effectuée dans la zone d'attente de Roissy, "zapi 3". L'auteur y a travaillé six mois en tant que médiatrice de la Croix-Rouge et témoigne de la situation des personnes qui y sont retenues.
Parmi les espaces d'internement destinés aux étrangers qui se multiplient aujourd'hui en Europe, les centres de rétention administrative présentent la particularité de se trouver directement au contact des sociétés occidentales, mais aussi de leurs espaces publics. Ces centres s'insèrent alors dans un dispositif plus général de détection des étrangers présents irrégulièrement sur le territoire des Etats Schengen. Ils doivent à ce titre permettre de prélever sur eux une information favorisant leur éloignement du territoire ou tout au moins leur "traçabilité". A travers l'exemple d'un centre de rétention français, cette contribution s'efforce d'analyser l'organisation de ce prélèvement de l'information, mais elle envisage également la manière dont cette organisation est infléchie voire déjouée par la possibilité d'un contact non formalisé et non maîtrisé des étrangers retenus avec l'espace public dont ils ont été retranchés, notamment à travers le transport de l'information par les équipiers de la Cimade présents au centre. (résumé de la revue)
La République de Malte, située à mi-chemin entre le continent européen et l'Afrique, est depuis toujours à la croisée des circuits migratoires. Avec l'élargissement du 1er mai 2004, Malte est devenue une des portes d'entrée de l'Union européenne pour des centaines de personnes qui échouent par choix ou plus souvent par hasard sur ses plages. Pour faire face à ce phénomène, les autorités maltaises ont mis en oeuvre une politique d'enfermement systématique des étrangers qui arrivent irrégulièrement, y compris lorsqu'il s'agit de demandeurs d'asile. Les conditions matérielles de détention ne répondent pas aux standards minimums en matière d'hygiène et de respect de la vie privée. Ceux qui sollicitent l'asile sont soumis à un régime incompatible avec les normes internationales. Par ailleurs, même si Malte accorde un certain nombre de permis de séjour à caractère humanitaire, la sortie des "camps" ne se traduit pas par une intégration du pays, où aucune politique d'accueil des réfugiés n'est organisée. La plupart d'entre eux rejoignent donc d'autres pays de l'UE où ils ont vocation à devenir sans-papiers. Mais c'est bien de l'Union européenne que dépendent les solutions pour éviter que Malte ne transforme sa politique de contrôle des frontières en machine répressive aux seules fins de dissuader les réfugiés. (résumé de la revue)
L'évolution politique de l'Europe, les politiques anti-migratoires des Etats européens et celles dites de "justice, liberté et sécurité" (JLS) conduites par l'Union européenne pèsent de plus en plus lourdement sur les pays du Maghreb. L'Europe impose à ses voisins par voie de coopérations et de partenariats dominés, la sous-traitance des tâches de traque, dissuasion et éloignement des migrants. Avec aussi un intérêt financier à collaborer, le Maroc, comme d'autres pays limitrophes, devient un terrain d'expérimentation avancée des logiques de répression et d'enfermement de ceux qui s'exilent vers l'Europe. Les relations euro-méditerranéennes se trouvent ainsi orientées essentiellement par cette lutte contre l'immigration. (Résumé de la revue)
Contrairement aux discours officiels qui les banalisent, les centres pour étranger sont à proprement parler des camps, c'est-à-dire des lieux de maintien sous contrôle de groupes d'humains indésirables. Ils ne sont pas pour autant comparables aux camps de déportation ou d'extermination propres aux régimes totalitaires : leurs fonctionnement et fonctions en diffèrent énormément. Parallèlement voire en opposition à leurs fonctions officielles (limiter les flux migratoires et organiser le rapatriement des étrangers non admis), les camps pour étrangers effectuent une série de fonctions officieuses ou d'effets de pouvoir qui se situent davantage à l'extérieur qu'à l'intérieur des camps. Ces fonctions sont d'ordres symbolique, politique, policier et économique. L'ensemble du dispositif de contrôle des flux migratoires contribue à confiner l'étranger dans l'image, la place et le rôle que lui réservent nos sociétés : il n'est plus question de discipliner une masse de travailleurs immigrés mais de gérer les effets indésirables de la mondialisation des échanges et d'utiliser la précarité de l'immigration irrégulière pour expérimenter ou asseoir davantage les appareils répressifs, la dérégulation du rapport salarial et la flexibilisation fonctionnelle ou numérique du travail. De sorte que le fonctionnement réel et symbolique des camps s'inscrive dans un schéma de société plus global : le néolibération sécuritaire. La société de contrôle sécuritaire succède à la société disciplinaire de Foucault : les mécanismes sécuritaires sont à la mondialisation et à la production post-fordiste, ce que les disciplines étaient à l'intégration nationale et à la production fordiste. La peur qui façonne de nouvelles réalités, justifie et fait fonctionner automatiquement le pourvoir sécuritaire en constitue le diagramme . (résumé de la revue)