1992 : l'usine Renault de l'île Seguin ferme ses portes. Événement symbolique dans l'histoire industrielle et dans l'histoire sociale de la France. Renault-Billancourt a marqué la mémoire collective des luttes ouvrières et de l'aventure de l'automobile. Retracer, aujourd'hui, cette histoire, c'est redonner la parole à des hommes, souvent venus de loin, qui demandent à témoigner de la dignité de leur combat.
Présentation du travail effectué de 1997 à 2001, par les chercheurs de l'URMIS en partenariat avec la CGT. L'originalité de ce travail tient à son objet, qui n'est pas en soi le racisme et la discrimination dans l'entreprise, mais la manière dont cette question est traitée dans et par une organisation syndicale.
La France est le deuxième pays d'accueil des Turcs qui représentent environ aujourd'hui 400 000 personnes. Arrivés depuis 1970, c'est une population jeune, renouvelée par le regroupement familial, majoritairement employée dans le bâtiment-travaux publics ou l'industrie automobile et aujourd'hui tentée par la création d'entreprise à caractère artisanal. Concentrés dans certaines régions, ils se regroupent de manière à affirmer leur visibilité et préservent leur identité par la généralisation des mariages endogamiques, ce qui contribue avec l'absence de maîtrise de la langue française à retarder leur intégration.
L'auteur revient sur une recherche effectuée entre 1984 et 1986, dernière recherche d'envergure dans l'industrie automobile, qui s'appuyait sur près de 500 entretiens. L'article revient sur les conditions de son élaboration et de son déroulement, jusqu'à la restitution du produit final, de son utilisation et de sa diffusion.
Compte rendu d'une expérience de requalification menée dans une filiale de Renault dans le Nord-Pas-de-Calais auprès d'ouvriers de faible niveau de qualification.
Synthèse d'une recherche visant à suivre, à travers les archives du personnel des usines Renault la présence d'immigrés italiens. L'auteur a choisi un échantillon significatif des Italiens embauchés chez Renault entre 1919-1962. Il en ressort un schéma complexe, mettant en évidence des échanges constants et des relations utilitaires, qui apportent quelques données sur le fonctionnement des courants migratoires au long du siècle et sur les modalités d'insertion de ces immigrés dans la capitale française.
Cette recherche s'intéresse à la population migrante ouvrière d'origine maghrébine aux usines Renault de Boulogne-Billancourt, en situation d'exclusion par la perte d'emploi. Deux moments forts ponctuent cette étude : une première enquête qui renvoie les sentiments de ces OS au moment du licenciement, et une seconde enquête, effectuée deux années plus tard, qui tente de repérer leurs devenirs socio-professionnels. Spoliés de leur légitimité identitaire en tant que "travailleur", ils avancent des déterminations diverses, entre autres familiales qui rendent leur retour à la société d'accueil impossible et qui permet d'avancer l'existence d'une forme d'intégration sociale spécifique où la revendication culturelle n'est pas absente.
Intéressante analyse documentaire qui montre comment une catégorie au départ professionnelle (OS) a pu être transformée en catégorie sociale (les OS immigrés). Cette analyse associée à une recherche de terrain (les OS de la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) montre que l'association de la notion de travailleur non qualifié et celle d'étranger ou d'immigré est très ancienne. Elle révèle aussi les thèmes dominants qui sous-tendent les préoccupations des décideurs et chercheurs pendant ces quarante dernières années. Elle débouche enfin sur une réflexion sur les effets sociaux de ces classifications.
La situation des travailleurs immigrés face aux mutations de l'appareil de production en France. Rappel historique du rôle économique de l'immigration entre 1945-1987, de sa fonction dans les entreprises de bâtiment-travaux publics et l'industrie automobile. La crise économique révélatrice des nouvelles réalités migratoires (stabilisation, regroupement familial, présence des jeunes) et de nouvelles conditions d'emploi pour les immigrés dues à la restructuration économique et au chômage. Les politiques de gestion de la main-d'oeuvre immigrée menées par l'entreprise dans le contexte de la crise : les stratégies de mobilisation des compétences, l'introduction de la modernisation, l'insuffisance des actions de formation.
Les étrangers en France, depuis le milieu du XIXème siècle, sont en majorité des ouvriers. Leur insertion dans la société française s'opère au sein du milieu ouvrier, dans lequel ils connaissent des phases de rejet et d'intégration. Leur destin individuel et collectif est ainsi fortement lié aux évolutions qui affectent le travail industriel et les conditions d'existence de la classe ouvrière. La répartition des étrangers dans cette classe ouvrière est très contrastée : ils sont concentrés dans certains emplois, branches et régions, situation qui les rend vulnérables à la crise économique. L'auteur aborde la dialectique de l'attitude à l'égard des étrangers en recherchant les fondements objectifs des relations interethniques au travail et hors-travail. Pour ce faire, elle s'appuie sur une partie historique, indispensable à la compréhension de la situation contemporaine. Par la suite, elle présente des recherches empiriques dans des entreprises et des quartiers ouvriers, qui viennent compléter la première partie, plus descriptive et macro-sociale.
Deux militants syndicalistes de la Régie Renault de Billancourt s'expriment sur la place des immigrés et la situation de l'emploi dans l'entreprise. Ils évoquent les inégalités des travailleurs étrangers face au licenciement, à la retraite, à la promotion sociale, au logement, aux conditions de travail. Ils traitent également de la discrimination, des rapports entre syndicats et immigrés et de la participation syndicale.
A partir du rôle des migrants ruraux dans les conflits industriels intervenus entre 1969-1980 à l'usine Fiat en Italie (Turin) et l'interprétation de ces luttes ouvrières (considérées comme liées aux caractéristiques culturelles des migrants et à leur revendication d'une reconnaissance identitaire), un parallèle est établi avec la situation et l'avenir des immigrés dans les entreprises en France. L'accent est mis sur la restructuration industrielle (entreprise ethnique, PME,...), sur les relations sociales, et le marché du travail.
Réflexion sur l'habitat, en tant que révélateur des ségrégations sociales, à partir de la situation exemplaire en France (Yvelines, Chanteloup-les-Vignes, ZAC La Noé). Analyse des divers aspects de la "logique de la différence" conduisant à une situation de crise, et des divers paramètres de l'exclusion : 1) populations immigrées (Maghrébins, Asiatiques du Sud-Est, Africains, Français non-métropolitains, etc.) et économiquement défavorisées; 2) gestion incontrôlée de l'Office Interdépartemental de la Région Parisienne (OIRP); 3) crise des usines Talbot. La réponse des partenaires sociaux et économiques (décision, en 1982, de réhabilitation de l'habitat de cette ZAC, sélection des locataires, mobilité professionnelle) et les risques de ghetto.
Le rapport politique du peuple à la démocratie : l'analyse que propose l'Organisation Politique et les Comités Populaires de la démocratie, considérée comme relevant d'une problématique de la politique et comme révélatrice des différences. Quelques exemples de traitement des différences par le gouvernement socialiste en France : l'opération de régularisation des immigrés sans-papiers (1988) aboutissant à la partition entre réguliers et clandestins, la différence culturelle à l'usine ou lors de conflits dans l'industrie automobile avec la partition entre islamistes et non-islamistes, la marche pour l'égalité et contre le racisme et la partition au sein des familles immigrées entre Beurs et primo immigrés.
Etudes des caractéristiques démographiques, sociales, économiques des migrants Yéménites aux Etats-Unis entre 1971-1984, utilisant les statistiques fournies par l'Immigration and Naturalization Services (INS) et les recensements. Examinant le taux de naturalisation, le niveau d'études et la connaissance de l'anglais, les secteurs d'activité et les revenus, l'auteur s'interroge sur la transformation d'une migration temporaire en une migration permanente.