Explore l'engagement militaire et économique des étrangers (soldats coloniaux, immigrés...), mais aussi la situation des réfugiés et des apatrides durant la Première Guerre mondiale.
...Pour la première fois en France, deux politologues ont été autorisés à mener une vaste investigation dans l'armée, au ministère de la Défense et auprès de Français issus de l'immigration entrés dans le métier des armes. Les témoignages qu'ils ont recueillis ébranlent bien des idées reçues : alors que l'armée entend leur offrir une "seconde chance", les militaires issus de l'immigration sont souvent assimilés à un groupe à part. Ethnicisés, mis à distance par leurs homologues et leur encadrement immédiat, ils sont victimes de discriminations sociales, ethniques, religieuses ou sexuelles. (Extrait de la quatrième de couverture).
Histoire de l'armée française d'Afrique pendant la Seconde guerre mondiale. Cette armée, composée de Français de métropole et des colonies, fut extrêmement efficace dans la lutte contre l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie. Mais une fois la victoire assurée, les libérateurs africains furent victimes de discriminations qui suscitèrent des révoltes annonciatrices des guerres de décolonisation.
Le principe d'indifférenciation postulé par l'institution militaire répond à des objectifs fonctionnels et se traduit par des logiques de subordination au collectif des individus qui le composent. La socialisation professionnelle permet ainsi aux nouveaux militaires d'acquérir une culture commune, de devenir un membre de ce groupe et de s'y identifier. Dans le même mouvement, elle permet de se différencier de celui qui n'est pas membre du groupe de part et d'autre d'une fontière symbolique. Or, un travail d'imposition et d'entretien de la frontière s'effectue non seulement entre membres et non-membres, mais également entre co-membres et sur le même territoire.; C'est sur la base d'une enquête dont la population est constituée de jeunes Français issus de l'immigration ayant décidé d'embrasser la carrière des armes et recrutés par concours que l'auteur analyse la socialisation et l'indifférenciation postulée ou l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement, la culture commune et la différenciation dans l'institution militaire, l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement à l'épreuve des effets socioculturels de la professionnalisation, pour enfin, nous livrer des paroles d'"étrangers".
Sur la base de deux recherches, l'une portant sur 200 dossiers de la Commission nationale de déontologie de la sécurité depuis sa création, en juin 2000, jusqu'à la fin 2004, l'autre étant une enquête qualitative auprès de 62 militaires issus de l'immigration réalisée en 2004, l'auteur cherche à savoir si l'on peut parler de discrimination institutionnelle dans les relations que des institutions d'autorité ont avec les migrants et les populations issues de l'immigration.; Dans les deux cas le public des "jeunes des quartiers" est la population cible : comme victimes d'atteintes à la déontologie sécuritaire et comme militaires nourrissant à l'égard de leurs pairs un sentiment de discrimination, et dans les deux cas la personne n'est pas considérée comme un individu citoyen, mais comme le membre d'un groupe inassimilable, le discours sur la mise en ordre (approche sécuritaire dans la police, rappel des valeurs dans l'armée) n'en devenant que plus légitime.
Analyse des critiques parues dans la presse, tant en France qu'en Algérie, sur le film Indigènes, du réalisateur Rachid Bouchareb. Les débats suscités par ce film reflètent l'ambivalence française à l'égard du fait colonial et, plus généralement, des populations post-coloniales vivant en France, la relation à l'altérité passant par la commisération ou son expression politique, le paternalisme, sentiment qui prend souvent le dessus sur celui de la co-appartenance.
Que sait-on au juste des militaires issus de l'immigration ? Leur proportion dans l'armée est mal connue car on n'a pas le droit, dans les recensements, de distinguer des Français selon des catégories ethniques. On ne peut donc en avoir une évaluation chiffrée. Quant à leur religion, elle est longtemps restée une question encombrante quand il s'agissait de l'islam (ceux qui se déclaraient musulmans pratiquants étaient largement réformés du temps des conscrits et certaines affectations leur auraient été refusées par le passé). On connaît peu les raisons de leur engagement, la nature de leur identification à l''rmée, leur vécu dans l'institution, les valeurs qui les animent, le déroulement de leur carrière...A partir d'une enquête réalisée entre mars et juillet 2004 auprès de personnels militaires français issus de l'immigration, ce rapport fait le point sur ces questions et soumet les identités culturelles et religieuses dans le contexte des armées françaises à la pour permettre de comprendre les enjeux et les défis qu'une société désormais multiculturelle et multiconfessionnelle pose aux institutions de la république.
La contribution des troupes coloniales à la défense de la France au cours de la Première Guerre mondiale. Cette étude est consacrée à la présence de l'Armée coloniale composée de Malgaches, d'Indochinois et de populations des possessions françaises du Pacifique (excluant les Nords-Africains) dans les camps d'acclimatation et de transit de Fréjus et Saint-Raphaël (Alpes-Maritimes) entre l914-1919. L'auteur étudie le rôle des camps, l'organisation de la vie quotidienne, la fragilité physique des recrues et les décès, ainsi que l'incidence économique et sociale de la présence des soldats sur la commune.
L'immigration est de plus en plus perçue comme une question, un problème de sécurité tant par les hommes politiques que par les policiers et ceci aussi bien en France ou en Allemagne qu'en Italie ou qu'aux Etats-Unis. L'article s'interroge sur les raisons de ces convergences en décrivant les rationalités et les pratiques des univers policiers et militaires. Il insiste aussi dès l'introduction sur la responsabilité des universitaires dans ces processus de sécurisation de l'immigration et sur la nécessaire réflexivité de l'analyse en matière de sécurité.
Réflexion sur les représentations suscitées par la Méditerranée, ressentie comme "déchirement", chez les déracinés provisoires ou définitifs. Trois groupes de population contraints de quitter l'Afrique du Nord au 20e siècle sont examinés : pour les deux premiers, la Méditerranée est la mer du malheur, pour l'autre, elle est mer d'errance. Il s'agit 1) des appelés du continent et des harkis; 2) des rapatriés ou pieds-noirs ; 3) des migrants - images liées à la traversée pour la survie et à la thématique de l'exil dans la littérature mghrébine.
La politique française de coopération militaire en Afrique a pour mission d'appliquer les accords bilatéraux passés avec 23 pays (17 anciennes colonies françaises, 6 pays extérieurs à l'ancien Empire) dans deux domaines : une coopération technique et une mission théorique d'aide aux armées locales africaines en cas d'agression externe. L'objectif initial de la coopération militaire française était d'aider les Etats africains nouvellement indépendants à encadrer, former et équiper leur armées nationales. En 1990, Mitterrand trace une nouvelle mission : l'aide à la démocratisation. Cette contribution analyse les liens existants entre la démocratie, la sécurité et le développement des pays africains.
En 1962, Marseille incarne, symboliquement, la fin de l'existence militaire des Harkis. C'est cette phase d'accueil et d'installation en France des anciens harkis et de leurs familles qu'expose l'auteur, en utilisant le support monographique que constitue l'histoire de la demi-brigade de fusiliers marins de Nemours installée à Largentière, dans la basse Ardèche.
Après 1870, l'immigration massive a entraîné des changements majeurs en Argentine. L'intégration des immigrés (Italiens, Espagnols, Français...) a rencontré l'opposition farouche des élites locales. Cet article s'intéresse d'abord aux flux migratoires et à leur ampleur, puis il évoque les caractéristiques de l'attitude des Argentins à l'égard des immigrés. Dans une troisième partie, l'auteur indique comment se sont intégrés les Italiens en dépit de cette attitude de rejet. Pour finir, un cas particulier est présenté en relation avec l'intégration des immigrés et de leurs descendants dans l'armée argentine.
Cette étude d'un groupe de jeunes noirs américains, qui durant la guerre de 1812, a fui l'esclavage pour s'installer à Trinidad comme fermiers libres et indépendants, révèle une page commune à l'histoire coloniale britannique et à celle de l'esclavage tant britannique qu'américain. Ces membres (six cents) du Corps de la Marine Coloniale, ignorés par les rapports américains sur l'esclavage, et en avance de deux siècles sur l'émancipation, ont conservé leur foi baptiste d'origine américaine et ont formé une communauté indépendante existant encore aujourd'hui.