Les Italiens originaires de Cavriago, dans la Reggio Emilia (Emilie-Romagne), ont commencé à émigrer à la fin du XIXe siècle vers le sud de la France, en Alsace et en Lorraine, à Pforzheim dans le grand-duché de Baden, en Argentine ou dans les bassins sidérurgiques de Pennsylvannie. Depuis le début, cette émigration a eu une dominante rouge, modelée d'abord par le socialisme, puis par le communisme et l'antifascisme, très anticléricale. Avec la montée du fascisme en Italie, le centre d'attraction devint Argenteuil et ils s'installèrent dans le quartier de Mazagran. Immigrés politisés, ils investirent très vite l'espace politique français. L'ouvrage analyse la trajectoire migratoire de ces immigrés italiens, leur insertion économique et sociale, leurs luttes politiques et antifascistes, leur identité sociale et culturelle. Il s'agit donc d'une histoire et d'une mémoire collective d'une communauté qui, par le biais des réseaux sociaux et par la mise en place d'une chaîne migratoire spécifique, s'est formée et transformée à 2000 km de son pays d'origine.
Témoignage de Damira Titonel Asperti, femme d'origine italienne partie d'Italie avec sa famille en 1925 et arrivée à Monclar, Lot-et-Garonne. Le récit se compose de deux parties distinctes : dans la première l'auteur relate son engagement dans la Résistance, sa déportation, la fuite exténuante hors d'une Allemagne en débâcle et le difficile retour à une vie normale. Elle livre ainsi une approche historique de l'engagement des Italiens antifascistes et communistes dans la Résistance, ici en Agenais, engagement qui bien que non négligeable n'en demeurait pas moins méconnu. Dans la seconde partie, ce sont les souvenirs de la petite italienne. Ces récits répètent des caractéristiques de l'immigration déjà décrites par d'autres témoignages mais en révèlent également des facettes plus particulières qui permettent de porter un regard plus nuancé sur la communauté concernée.
A partir de 1984, le discours antiraciste, tributaire d'un antifascisme historique, s'est redéfini comme une lutte contre l'extrême-droite. Cet antilepénisme radical, pétri d'indignation morale correspond au discours d'une élite qui condamne le sentiment national des classes populaires et réclame des sanctions judiciaires pour protéger la démocratie. Le recours à la législation ou à la répression judiciaire n'empêche pas le racisme refoulé d'occuper un espace politique vacant et de se répandre de manière plus subtile dans l'opinion publique. Ceci implique de définir pour les militants d'autres formes d'action.
Biographie de Gina Pifferi, femme italienne antifasciste immigrée en France à 28 ans, qui assuma, entre autres, des charges politiques pour le Centre étranger du Parti communiste italien, et qui resta exilée en France jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, après être retournée en Italie, elle reviendra en France où elle deviendra, en particulier, présidente de la Fratellanza Reggiana et représentante de la Fédération italienne des travailleurs émigrés et de leurs familles.
Etude du rôle des représentants du travail (agissant pour l'Organisation Syndicale Espagnole, syndicat officiel du régime franquiste), dans l'émigration vers les pays d'Europe entre 1952 et 1961. Trois aspects sont mis en relief : leur contribution à la création d'un cadre juridique de l'émigration (participation aux négociations pour les accords internationaux); leur intervention, sous forme d'aide et de conseils, pour faciliter l'insertion des émigrés dans les sociétés d'accueil; leur action de contrôle et de répression envers ceux qui prendraient part à des activités politiques antifranquistes depuis l'étranger.
Le journaliste anarchiste Luigi Fabbri est arrivé en Uruguay en 1929, pays où il lutta pour ses idéaux anarchistes et contre le fascisme jusqu'à sa mort, en 1935. Son journal, "Studi Sociali", outre le fait de traiter des sujets philosophiques, politiques et culturels, est devenu un forum de débat avec d'autres publications antifascistes des exilés italiens dans le monde entier. Il fut intimement lié avec le mouvement "Giustizia e Libertà", et son intervention fut décisive dans le rapprochement de ce mouvement avec l'anarchisme.
Cette bibliographique analytique retrace sur 10 années, la littérature sur le racisme en France, en trois chapitres : racisme; antisémitisme-fascisme; discrimination. Elle comporte plus de 430 références, extraites de la base de données bibliographique de REMISIS, classées, indexées et localisées.
Cet article entend contribuer à la restitution de la culture de l'exil à travers l'étude du "Boletin" (Bulletin) de l'Union des Intellectuels Espagnols paru entre 1944-1948. Après une description de ses caractéristiques générales et de ses contributeurs, l'auteur étudie les prises de position antifascistes et antifranquistes du journal et sa dénonciation de la répression franquiste envers l'"exil intérieur" (des opposants intellectuels républicains) sous le contrôle phalangiste des institutions scolaires, de l'école primaire à l'Université.
Omero Schiassi était le leader le plus important de la résistance antifasciste en Australie. Né en 1877 près de Bologne, il fut victime de la persécution fasciste, et en 1924 il fut contraint d'émigrer en Australie, s'installa à Melbourne où il fonda en 1928 la Concentration antifasciste d'Australie, et en 1943, le mouvement "Italie libre", en préconisant le renversement du régime fasciste et la restauration de la démocratie en Italie.
Cet article fait état d'une courte expérience (1926-1928) d'accès à l'information sur le pays d'origine et d'expression politique vécue par les réfugiés politiques italiens, les «fuorusciti», en France (Alpes-Maritimes, Nice), à travers la «Pagina italiana», insérée dans le quotidien «La France de Nice et du Sud-Est», créé en 1926 par un niçois. L'auteur attribue à la faible politisation des immigrés, le modeste succès de cette tentative d'insertion des Italiens à la société française et d'organisation d'une force d'opposition à l'antifascisme, en exil.
Si la littérature sur le racisme est considérable, l'antiracisme semble avoir été négligé par les historiens et les philosophes. L'auteur retrace la généalogie de ce qui tend à devenir un nouveau conformisme. Prenant au sérieux les exigences morales et les contenus métaphysiques, voire religieux, de l'antiracisme, il en définit les diverses traditions, en évalue les idéaux et les finalités, en montre aussi les contradictions. Il tente, enfin, de poser les bases d'un autre antiracisme.
De l'étude des militants d'origine italienne dans le "Maitron", "Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français", il ressort qu'ils s'inscrivent au sein de la communauté italienne entre les deux guerres. Malgré son faible nombre, cette immigration peut être considérée comme politique et économique. Les engagements syndicaux, politiques et «militaires» de ces militants en témoignent. Si on les retrouve dans les rangs de l'antifascisme, celui-ci ne semble pas être le moteur principal de leurs activités qui relèvent avant tout d'un intérêt à la vie politique et syndicale du pays d'accueil et, partant, d'une volonté de s'y intégrer.
L'auteur analyse l'enjeu politique et social des sociétés d'assistance aux émigrés italiens en France durant l'entre-deux-guerres. Les divers organismes d'assistance furent poussés à l'époque à se ranger soit dans le camp fasciste soit dans celui antifaciste. Tandis que l'un tentait de rallier les émigrés italiens à l'idéologie en cours au pays d'origine, l'autre tendait à accélérer l'intégration dans le pays d'accueil.
L'auteur retrace l'histoire de l'Union Populaire Italienne (UPI), organisation périphérique du Parti Communiste Italien, en France. Cette organisation, s'appuyant sur les structures militantes de l'antifascisme en exil et inscrite dans une stratégie de soutien aux démocraties occidentales, avait pour objectifs d'intégrer et de rapprocher les émigrés italiens du pays d'accueil.
Brochure commémorative en l'honneur de la 35ème brigade FTP-MOI, à l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de son chef d'origine polonaise Marcel Langer, exécuté en 1943. L'action de cette brigade d'origine immigrée, engagée dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale s'est illustrée par des attentats et des sabotages contre les allemands et mérite, en raison de son courage, d'appartenir à la mémoire collective et à l'histoire de l'antifascisme.