Si les rapports sur les flux migratoires publiés chaque année par le SOPEMI constituent un instrument de travail indispensable, l'auteur critique l'ancienneté des données statistiques qui y sont publiées, ce qui lui fait perdre de son efficacité. De plus, les exemples qui servent de support au scénario général auraient trait à des situations anciennes, et les cas des pays présentés ne seraient pas toujours les plus significatifs : c'est le cas du Bassin méditerranéen, et de l'Italie en particulier. Dans cet article, l'auteur fait une mise au point sur la politique migratoire en Europe, la présence des immigrés dans l'Union européenne, l'évolution des flux migratoires, l'insertion professionnelle et l'impact démographique des immigrés.
Analyse critique d'une oeuvre en euskera (basque) centrée sur une réflexion autour de la perception du monde que la littérature basque a de l'émigration outre-Atlantique (notamment en Amérique) au cours du XIXe et du XXe siècles. L'auteur, fort de ses connaissances en la matière, a élaboré un discours bipartite où il utilise l'aspect poétique pour illustrer les divers aspects de l'émigration qu'il décrit.
Cette bibliographie analytique porte sur les concepts et la terminologie dans le domaine des migrations et les relations interethniques. Elle contient près de 300 références extraites de la base de données bibliographiques de REMISIS depuis 1980. Elle recense la littérature permettant de clarifier les notions les plus souvent utilisées. Les auteurs de cette littérature remettent en question les idées reçues et s'attachent, à travers les définitions, à permettre une meilleure communication entre les acteurs de ce champ de recherche.
Le recensement ne dénombre pas seulement les minorités, selon les critères, les classifications et les termes qu'il utilise, il peut donner une existence à un groupe et influer sur sa taille. Des changements de catégories et des fluctuations d'effectifs à première vue incompréhensibles s'expliquent, selon l'auteur, ainsi par les enjeux politiques associés aux résultats du recensement. Les Etats balkaniques qui se sont longtemps disputés territoires et populations constituent un terrain de prédilection pour saisir ces enjeux. Sont examinées ici dans ce but les classifications linguistiques des recensements grecs.
L'auteur, au travers des recensements effectués depuis le début du 18ème siècle, analyse les catégories de construction de l'"ethnique" et du "national" en Russie. Selon lui, le cas russe, en raison de l'important développement des principes de classification statistique en matière de nationalité, témoigne de la fragilité des catégories, nationales ou ethniques, de leur profonde dépendance à la conception et l'organisation de l'Etat russe puis soviétique, et à sa fonction coloniale.
Après avoir noté l'importance de l'enquête Mobilité Géographique et Insertion Sociale (MGIS) qui a pris pour objet les «immigrés», l'auteur en fait l'analyse critique notamment sur la notion d'ethnie, qui est fréquemment employée dans l'enquête sans toujours prendre la distance nécessaire à l'utilisation de ce terme. Il rappelle les définitions des différents auteurs qui appréhendent cette notion en terme de processus sociaux et psychosociaux. Son analyse se porte également sur les résultats globaux de l'immigration africaine, sur les biais méthodologiques : 1) l'âge de l'échantillon africain (20-39 ans), alors que pour les Algériens et Portugais, l'échantillon porte sur les 20-59 ans; 2) la répartition géographique qui pour des raisons de charge de travail sur-représente volontairement la province au détriment de la région parisienne. En définitive l'enquête occulte partiellement les populations africaines engagées dans le premier cycle migratoire (1965-1975).
Après avoir retracé les articulations théoriques qui se sont opérées entre l'anthropologie et la psychologie, l'auteur propose une analyse critique de des approches de Tobie Nathan en psychologie transculturelle.
Existe-t-il une clinique interculturelle ? L'interculturalité a-t-elle une consistance telle au plan du sujet, de ses difficultés, de ses malaises, de ses souffrances voire de sa structure, qu'elle requière une clinique spécifique ? Telles sont les questions analysées par cet article.
En comparant les sources nominatives du pays de départ (registres d'émigration des Pays-Bas) et du pays d'accueil (listes d'embarquement des passagers entrés aux Etats-Unis), l'auteur met en évidence une sous-représentation du nombre d'immigrés et un écart avec les statistiques sur les migrations internationales. Dans les registres du pays d'arrivée qui n'ont pas pu être croisés avec les registres du pays de départ prévalent les jeunes célibataires de sexe masculin appartenant à la classe ouvrière, ce qui correspond probablementt à l'émigration clandestine typique. Néanmoins, sur d'autres aspects, les listes de passagers demeurent une source fiable.
Dans cette synthèse des travaux les réflexions des différents contributeurs sont mis en perspective autour de la notion de citoyenneté selon deux axes : d'une part en fonction des ses aspects politiques et sociaux et, d'autre part, en fonction des dimensions individuelle et collective.
Pour le numéro anniversaire de la revue, les auteurs nous livrent un bilan critique de onze années de publication (1985-1995). Ils examinent d'abord la place qu'occupent les pays, les populations et les disciplines dans les différentes contributions. Ils analysent ensuite les thèmes qui ont jalonné le parcours éditorial de la REMI. Ils montrent enfin quels sont les problématiques et les concepts qui orientent de façon privilégiée la compréhension et l'explication des phénomènes migratoires. Ils mettent ainsi en évidence les logiques scientifiques et normatives qui traversent la construction de l'objet «migration».
A l'intersection du juridique, du politique et de l'imaginaire national, la représentation statistique de l'immigration représente un enjeu qui dépasse la seule épistémologie des sciences. L'auteur, après avoir examiné les catégories d'analyse, compare au travers des recensements britanniques et américains les questions portant sur les groupes "raciaux et ethniques". Pour ces deux pays, la description de la diversité socio-culturelle passe par des classifications notoirement différentes de celles en vigueur en France. Selon lui, le recours à des procédures d'auto-classification de l'ethnicité dans le cadre du recensement les distingue encore plus du cas français.
Cet article est une note critique de l'ouvrage collectif dirigé par Paul M. Sniderman, Philip E. Tetlock et Edward G. Carmines, intitulé "Prejudice, politics and the American dilemma". D'après l'auteur de cet article, l'ouvrage aborde le racisme dans une perspective interdisciplinaire - associant psychologues, démographes, politistes et sociologues - et comparative, confrontant le regard des Blancs sur les Noirs à celui que portent les Noirs sur les autres minorités et les Blancs en général. On y trouve également soulignés le caractère universel des modes de catégorisations et de domination raciale, la spécificité du racisme contemporain aux Etats-Unis et les effets pervers de la "discrimination positive". Pour l'auteur, cette entreprise novatrice sur le plan de la théorie et de la méthode illustre la fécondité d'une approche psycho-politique du phénomène, qui gagnerait à être développée en France.
Cet article est une analyse critique du livre de Haim Avni, "Argentina and the Jews : a History of jewish Immigration", publié à Londres par University of Alabama Press en 1991. A partir de la fin du XIXe siècle, l'Argentine a été le pays d'accueil le plus important d'Amérique latine pour les émigrés juifs. Bien que peu appréciés des élites argentines, ils n'ont pas été rejetés comme les noirs, et avec le temps ils se sont bien insérés dans la société d'accueil.