Lors de la construction du chemin de fer au Congo, durant l'époque coloniale, la France a dû recruter outre les populations locales, des travailleurs d'autres pays d'Afrique.
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
Les interventions regroupées dans ce chapitre traitent de la spécificité des relations chrétiens-musulmans dans les pays considérés. Elles font état de la coexistence des religions, de la cohabitation des communautés, du statut social des minorités religieuses et également des problèmes identitaires, des discriminations. De façon générale, elles mettent l'accent sur les efforts de dialogue et les diverses actions entreprises en vue du rapprochement des communautés et de leur entente.
Cette monographie analyse les expériences des femmes réfugiées tchadiennes durant l'exil et après leur retour au Tchad. Les auteurs, au travers des témoignages recueillis, n'observent pas de différences importantes dans les comportements relatifs à la vie quotidienne entre les réfugiés et les personnes qui on été déplacées à l'intérieur du pays. L'exil, ajoutent-ils, contribue cependant à l'émancipation des femmes qui, munies d'autres valeurs, revendiquent une amélioration de leur rôle et conditions dans la société.
Un ensemble de textes présente des fêtes ou explicite des coutumes telles qu'elles sont pratiquées dans les pays d'origine, ou, les évolutions qu'elles ont connues au sein de la population immigrée. On découvre la Vallja, danse traditionnelle d'une communauté albanaise du sud de l'Italie et les rites funéraires au Tchad. On s'initie à la gestuelle de politesse de Turquie. Le lecteur participe à la traditionnelle fête du Baci du Laos, l'art de la cour dans ce pays avant d'être invité à un mariage cambodgien traditionnel. Des récits traditionnels du monde arabe sur le célibat des jeunes filles et les récits fondateurs de la fête hindoue «Maha Shivaratri» concluent le dossier.
Conséquence de la présence des Français et des Libyens au Tchad, 1897-1914, sur la Confrérie Sénoussie qui contrôlait le commerce transsaharien : le retrait du Tchad des Sénoussis et le déclin du trafic caravanier lié à la colonisation française. L'aventure spirituelle, économique et politique des Sénousis analysée dans le contexte du renouveau des confréries musulmanes, au 19ème siècle, provoqué par la confrontation de l'islam à la pénétration européenne. Le fanatisme et les attitudes anti-européennes des Sénoussis dénoncés par les autorités françaises.
Après avoir été dans le passé un pays d'accueil pour de nombreux immigrants venus du Mackrech et de l'Afrique du Nord, le Tchad redevient aujourd'hui l'un des pays de l'Afrique centrale le plus touché par le phénomène d'émigration. On estime à plus de trois millions, le nombre des populations d'origine tchadienne dans les pays voisins (Nigéria, Soudan, Cameroun, RCA). Les causes de cette émigration massive sont liées d'une manière ou d'une autre à la domination impérialiste en Afrique de façon générale et au rôle spécifique assigné au Tchad par l'impérialisme français, en particulier.