L'auteur s'est efforcé de montrer comment les communautés ethniques peuvent être manipulées par les Etats afin de justifier leurs politiques de domination ou en situation de contestation du découpage étatique qui leur est imposé. A cet effet Roland Breton mène un double état des lieux. Il expose une "hiérarchie" de peuples plus ou moins reconnue et inspirée de leurs traditions politiques : les peuples disposant d'un Etat-nation, les peuples sans Etat, les nations émergentes, les ethnies "minorisées" ou non reconnues. De plus, la création des territoires politiques, des Etats ou des entités subétatiques est présentée sur le plan historique. La dynamique croisée des Etats, des peuples, de leurs cultures propres et de leurs civilisations communes aide alors à dessiner les configurations humaines et territoriales distictes à l'origine de nombreux tensions et conflits.
Bref tour d'horizon des manifestations d'antisémitisme dans quelques pays : Tchécoslovaquie, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Japon, Inde. L'évolution du phénomène pour la période 1945-1993 y est étudiée en relation avec les deux événements historiques majeurs qui l'ont marqué (à savoir le nazisme et la création de l'Etat d'Israël) et avec les représentations liées aux juifs prévalant dans chaque pays examiné.
En Europe Centrale, les migrations forcées (déportation, exil, rapatriement...) constituent une grande partie du mouvement migratoire dans l'histoire moderne. Cet article présente l'information de base sur ces migrations, en Europe centrale, dans les deux cents dernières années (XIXème siècle, première guerre mondiale, deuxième guerre mondiale, périodes d'après-guerre...), en insistant sur la première moitié du XXème siècle, surtout sur la "décennie noire" (1939-1949), apogée des migrations forcées. Plusieurs facteurs connus des mouvements passés qui ressurgissent dans l'Europe centrale d'aujourd'hui, et qui pourraient avoir un impact sur les migrations futures sont présentés.
Analyse des résultats d'enquêtes menées en 1992 en France sur la migration des Tsiganes originaires de l'Europe de l'Est, plus particulièrement sur le fonctionnement des pratiques d'accueil de ces réfugiés et sur le comportement des familles ou des individus demandeurs d'asile. Présentation des données sur le flux migratoire et la situation des Tsiganes dans les pays d'origine. Etudes des stratégies liées à la demande d'asile : 1) le statut juridique des postulants (droit d'asile, Accord de Schengen, convention internationale spécifique); 2) le dispositif d'accueil et ses aléas; 3) les réalités de l'assistance (l'utilisation des services sociaux, leurs faiblesses, la multiplication des sous-statuts). En conclusion : la lutte contre la discrimination des Tsiganes, une priorité internationale.
Le droit constitutionnel a une double fonction didactique et juridique. Du côté de la conscientisation une Constitution porte les marques d'une mémoire collective et traduit une identité nationale. Le mot race, est porteur de valeurs culturelles historiques (esclavage, colonisation, Vichy, nazisme...), il traduit une conception spécifique de la communauté nationale. Du côté du juridique, la Constitution implique et motive le droit civil notamment le droit pénal et elle est en situaton d'interdépendance avec le droit international public, convention(s) internationales légiférant entre autres les droits de l'homme. Une modification de la Constitution française portant sur la suppression ou la substitution du mot race doit donc envisager cet infra droit et ce droit comparé sur un mode à la fois diachronique (sources du droit) et prospectif; Quelles ont été les modalités d'introduction du mot race dans les législation, réglementation et textes fondateurs en vigueur; Quels seraient les effets symboliques et pénal d'une suppression en politique intérieure et relations internationales, en justice, (pénalisation des actes et propos racistes).
Ce panorama des mouvements migratoires en Europe centrale et de l'est met l'accent sur l'ampleur du phénomène, 1945-1990, en relation avec la situation économique et politique. Les causes des migrations, les principaux pays d'origine des migrants (Bulgares, Tchèques, Allemands de l'Est, Hongrois, Polonais, Roumains) et de destination (Europe occidentale essentiellement mais aussi URSS, Allemagne RD., Tchécoslovaquie, Bulgarie) sont examinés. Enfin l'éventuelle influence des migrations est-ouest sur les migrations nord-sud est évoquée ainsi que leur récente extension liée aux conflits ethniques régionaux.
Analyse des conséquences du Traité de Maastricht sur le droit d'asile, les minorités et les immigrés. Après avoir donné une vue d'ensemble du traité, l'auteur s'interroge sur les questions de la citoyenneté, de la libre circulation des ressortissants des Etats tiers dans la Communauté Economique Européenne (CEE) et sur la politique d'asile qui en résultera. Les accords d'association passés par la CEE avec la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie, ainsi que l'accord sur l'Espace Economique Européen passé avec l'Association Européenne de Libre Echange (AELE), sont aussi étudiés.
Les accords de Munich, l'invasion par l'Allemagne et l'éclatement de la Tchécoslovaquie ont provoqué le départ d'une grande partie de la classe politique et de l'armée tchécoslovaque en France. Ainsi les régiments tchécoslovaques reconstitués en exil, dès octobre 1939 participeront aux côtés des Alliés à la bataille de France. Après la défaite de 1940 les plus motivés de ces combattants rejoindront la Grande-Bretagne ou la Résistance.
L'aspect récent des mouvements migratoires en provenance des pays d'Europe Centrale et d'Europe de l'Est provoque, outre un manque de recul dans l'analyse, de graves carences dans la connaissance sur ce domaine. Pourtant, les bouleversements politiques intervenus dans les pays dits du socialisme réel ont levé les entraves longtemps mises à la libre circulation des personnes, mouvement d'ailleurs accentué par les désordres économiques consécutifs au passage brutal et non maîtrisé à l'économie de marché. Ce rapport analyse en profondeur les causes et conséquences de ces nouvelles pressions migratoires aux frontières de la CEE et présente, en annexe, les principaux scénarios envisageables, en termes de niveau de vie, d'emploi et de mouvements migratoires, quant aux futures situations économiques des pays de l'est de l'Europe. En outre, des données statistiques sur la période 1980-1988 sont apportées sur les déplacements des ressortissants de ces Etats, leur taux d'implantation dans les principaux pays de la CEE ainsi que sur les principaux indicateurs du niveau de vie concernant ces populations avant et après émigration.
Les trois auteurs spécialistes tchèques du monde tsigane recueillent depuis de nombreuses années des récits en langue romani auprès des Rom Slovanes sédentarisés depuis plusieurs siècles en Tchécoslovaquie. L'extrait présenté est le récit d'une tsigane de soixante-quatorze ans, mariée à quatorze ans, qui a eu quinze enfants : témoignage d'un mode de vie, d'une organisation sociale, d'une pratique culturelle.
Ce dossier consacré aux minorités ethniques des pays de l'Europe de l'Est, étudie pour chacune d'elle son histoire, son statut juridique et social, sa situation économique, numérique, identitaire, ses relations interethniques avec la population dominante, ses perspectives d'avenir. Les groupes minoritaires examinés sont : les Hongrois et Allemands en Roumanie, les Roumains en Hongrie, les Hongrois en Tchécoslovaquie, les Turcs en Bulgarie, les Kurdes en Turquie, les Sami en Suède.
A l'occasion du 4ème Congrès mondial tsigane tenu à Varsovie en 1990 la revue présente un dossier traitant trois aspects de la vie de Tsiganes d'Europe : 1) la découverte de portraits de tsiganes peints par une portraitiste juive en 1943-1944 à la demande des autorités nazis à des fins politiques; 2) la création de l'Union Générale des Rom de Roumanie et la tsiganité dans le cadre de la l'idéologie communiste de lutte contre la discrimination raciale; 3) la création d'un parti politique Rom en Tchécoslovaquie intitulé «l'Initiative Civique Rom».
Après avoir rappelé dix siècles d'histoire des Tsiganes ce dossier étudie la structure sociale, le métier, la scolarisation, la réglementation des groupes Tsiganes. Il décrit ensuite les conditions de vie des Rom dans différents pays : France, Espagne, Roumanie, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie, URSS, Tchécoslovaquie
Bibliographie de publications sur les Tsiganes parues en Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie entre 1945-1980, ainsi que des ouvrages parus en URSS jusqu'en 1930.
Importante bibliographie sur les migrations est-ouest. La deuxième partie distingue les pays de départ et les pays d'accueil. Soit successivement l'Albanie, la Bulgarie, la Chine, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, l'ex URSS, l'ex Yougoslavie et les populations tsiganes et pour les pays d'immigration, l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, Israël, l'Italie, la Suisse et la Tchécoslovaquie.