Le Liban et la Syrie deviennent pays d'accueil pour un nombre croissant de migrants et de réfugiés venus essentiellement d'Irak, de Somalie et du Soudan, trois pays marqués par des conflits qui s'installent dans la durée. Ces populations migrantes d'origines de plus en plus diverses s'installent de façon durable dans les quartiers périphériques des grandes villes libanaises et syriennes et contribuent à la mutation de ces espaces.
Cet article se penche sur les politiques de gestion de l'immigration des réfugiés palestiniens que les pays arabes voisins d'Israël (la Jordanie, le Liban et la Syrie) ont adoptées depuis 1948. Plus précisément, il s'agit de déterminer comment ces politiques, élaborées par la Ligue arabe ou par les autorités hôtes, se sont reflétées sur le processus de construction nationale développé par ces dernières. Nous chercherons à montrer que loin de n'être que des réponses à des considérations externes liées au conflit israélo-arabe, ces politiques ont été intimement liées à des préoccupations locales et régionales ayant trait à la consolidation de l'identité nationale, ainsi qu'à la stabilité politique, sociale et financière des pays concernés.
Nationalismes, minorité, identité, communauté... Ces termes qui ont fait un retour en force dans les années 1990 prennent une résonance particulière en Méditerranée orientale, des Balkans à l'Egypte en passant par la Turquie et le Proche-Orient. Il s'agit là d'un espace traversé par trois dynamiques politiques majeures : affirmations nationales vigoureuses pour compenser une légitimité étatique souvent précaire, mobilisation de l'ethnicité à l'intérieur des ensembles politiques existants, organisation transnationale des identités à la faveur du développement des diasporas et de l'essor de l'immigration. Tous ces phénomènes redéfinissent insensiblement la place de l'Etat, les relations entre groupes, bref, les contours du nationalisme sur le flanc oriental du bassin méditerranéen.
La diversité des pays d'origine (Turquie, Irak, Iran, Syrie) rend difficile l'appréhension de la communauté immigrée kurde comme un ensemble, le terme même de communauté étant discutable. Statistiques difficiles à établir, absence d'interlocuteur institutionnel à la fois pour le pays d'accueil et les populations migrantes, cette situation est le reflet en Europe de la situation du peuple kurde au Moyen-Orient. Ce flou des liens d'appartenance dans les pays d'accueil rend plus difficile la construction identitaire.
Cet exposé traite de la dynamique de l'interaction de l'accroissement démographique et du développement, comme facteur déterminant de l'émigration dans les pays arabes du bassin méditerranéen et de la Turquie vers l'Europe. L'accent est mis sur la perception des disparités de bien-être et l'évolution des niveaux de vie entre pays de départ et de destination, conditionnant le potentiel d'émigration. L'examen des aspects socio-économiques de la période étudiée (1970-1990) et des perspectives à moyen terme (1990-2005) conduit l'auteur à conclure à une accentuation future des écarts et à la nécessité d'élaborer des solutions.
Peut-on analyser le fonctionnement d'une diaspora quand celle-ci n'est pas achevée ? Selon l'auteur, s'agissant des Palestiniens, la naissance d'une entité politique, foyer central où sera satisfaite leur aspiration à l'autodétermination, implique de porter un nouveau regard sur des communautés installées depuis 50 ans dans une psychologie du provisoire.
L'objet de cet article porte sur la représentation, entre 1918 et 1946, de la diversité des ethnies et confessions de la Syrie et du Liban à partir des collections photographiques du Ministère des Affaires Etrangères Français. De façon méthodique ou au gré de l'actualité politique, militaire, économique ou touristique, ces images vont cataloguer et authentifier ces particularismes ethniques et religieux autour desquels s'articule la politique française tout au long du mandat.
Histoire de la diaspora des Palestiniens depuis l'exode de 1948 jusqu'à l'accord de septembre 1993. En 1990, les Palestiniens étaient estimés à 5 millions de personnes, dont plus de la moitié vivant en dehors de la Palestine et particulièrement en Jordanie, dans les pays du Golfe Arabo Persique, au Liban et en Syrie. Les perspectives d'avenir ont radicalement changé depuis l'accord historique de 1993, mais tout dépend du statut personnel des Palestiniens, réfugiés ou non, déjà sur place ou non, de nationalité israëlienne ou non.
Histoire des chrétiens d'Orient et du schisme entre les catholiques et les orthodoxes, relevant plus de rivalités culturelles et politiques que de divergences religieuses. Situation au Liban, en Syrie, en Irak et en Israël (Jérusalem).
Histoire des Kurdes actuellement répartis entre cinq Etats (Irak, Iran, Turquie, et dans une moindre mesure Syrie et ex-Union Soviétique) : leur organisation, leur revendication et aussi leurs divisions.
Dans le processus complexe de formation de l'Etat moderne au Moyen-Orient, des minorités ethniques et surtout religieuses ont joué un rôle important. Il s'explique en partie par la forte solidarité des groupes minoritaires, mais il a été effectif parce qu'il répondait à un besoin, à une vision propres à la majorité que celle-ci ne voulait ou ne pouvait pas exprimer. Par exemple, les chrétiens ont été très actifs en Syrie dans la naissance de l'idéologie arabe nationaliste et anticoloniale. Ils ont proposé de fonder la « nation arabe » sur la communauté de langue, or l'arabe reste perçu par les masses comme la langue de l'islam. De même, la minorité alaouite peut assumer l'Etat dans la continuité tout en revendiquant pour lui des objectifs et des attributions nouveaux. Ainsi, la tradition est paradoxalement maintenue par ceux qui ont été marginalisés. (Résumé de l'éditeur)
Témoignage sur l'identité culturelle arabo-chrétienne d'une femme migrante intellectuelle et selon cet éclairage particulier, analyse et décryptage des relations interethniques ou relations avec le pays d'origine : au Moyen et Proche-Orient, la notion de frontière ou de nationalité ne s'applique que depuis le début du vingtième siècle (liée à la colonisation). Elle n'est donc pas utilisable pour étudier les relations internationales ou les situations de guerre. Les limites sont fondées pour une bonne part sur l'identité religieuse qui définit une mosaïque de minorités religieuses. Ce «confessionnalisme» a défini des situations d'équilibre ou de conflit, mais il n'est pas évident que la laïcité occidentale soit exportable.
Présentation des résultats de cinq enquêtes menées entre 1979-1986 en Syrie, Egypte, au Yémen sur les conséquences des migrations de retour, visant à répondre à la question de l'impact positif ou négatif de l'émigration sur le développement économique des pays arabes d'origine. L'utilisation de l'épargne et du transfert de fonds, les types d'investissements, et les secteurs de l'économie concernés (agriculture en Syrie, industrie de production et bâtiment-travaux publics en Egypte, construction au Yémen) sont étudiés.
Les auteurs, examinent, d'un point de vue méthodologique, les statistiques fournies par l'United Nations Relief and Works Agency for Palestine Regugees (UNRWA) entre 1966-1982 sur les Palestiniens réfugiés dans les pays du Moyen-Orient. Ils s'interrogent sur la fiabilité de données relatives à l'âge et au sexe des personnes recensées. Ils proposent une reformulation des statistiques utilisant d'autres approches démographiques.