Saisir les ressorts cachés des revendications identitairesqui s'expriment du Québec à la Catalogne en passant par la Flandre et la Corse. Elles répondent à des dynamiques socialesdont il s'agit de repérer les logiques d'intérêt précises. Au-delà, l'auteur s'attache à voir comment les sociétés modernes peuvent répondre au défi du pluralisme national. (Présentation de l'éditeur)
L'auteur aborde la question de l'appartenance multiple (serbe, vlah, yougoslave et roumaine) comme élément structurant des unités sociales du groupe roumain installé en Serbie. Cette étude sur les Roumains de Serbie montre dans quelle mesure les identités peuvent être multiples, notamment en fonction du contexte relationnel. Dans ce cas, les éléments d'identification qui classent l'individu dans un lignage, dans un village et dans l'ethnie sont exprimés en roumain. Car il s'agit de la langue de la sphère concernée. Par contre, la nationalité et la citoyenneté se déclinent de préférence en serbo-croate. L'identité serbe fonctionne alors dans une sphère serbe ou yougoslave, dont la langue correspondanate est le serbo-croate. Ces identités se conjuguent sur le plan syntagmatique et c'est cet agencement qui exprime l'identité dans sa globalité et dans son exclusivité. Cela sert à instaurer la différence avec l'autre.
L'auteur s'est efforcé de montrer comment les communautés ethniques peuvent être manipulées par les Etats afin de justifier leurs politiques de domination ou en situation de contestation du découpage étatique qui leur est imposé. A cet effet Roland Breton mène un double état des lieux. Il expose une "hiérarchie" de peuples plus ou moins reconnue et inspirée de leurs traditions politiques : les peuples disposant d'un Etat-nation, les peuples sans Etat, les nations émergentes, les ethnies "minorisées" ou non reconnues. De plus, la création des territoires politiques, des Etats ou des entités subétatiques est présentée sur le plan historique. La dynamique croisée des Etats, des peuples, de leurs cultures propres et de leurs civilisations communes aide alors à dessiner les configurations humaines et territoriales distictes à l'origine de nombreux tensions et conflits.
En Serbie, le nationalisme est venu combler le vide politique de l'après Tito. La création en avril 1992 de la République fédérale de Yougoslavie n'a pas résolu les conflits ethniques entre la Serbie et l'Albanie, concernant particulièrement le Kosovo.
Cet article examine les données démographiques disponibles sur la migration internationale à l'intérieur de et vers l'Europe, pour les périodes 1918-1939 et 1945-1993. Dans l'entre-deux-guerres, environ 9,2 millions de personnes quittent leurs pays d'origine, pour des raisons économiques ou géopolitiques. Dans l'immédiat après-guerre (1945-1950), quelque 15,4 millions de personnes s'enfuient ou sont déplacées à l'intérieur de l'Europe. La plupart d'entre elles migrent ou sont obligées de migrer vers l'Ouest. Entre 1950 et 1992, 14 millions de personnes supplémentaires migrent d'un pays de l'Europe Centrale ou de l'Est vers l'Ouest.
Avec la crise économique des années 80, l'émigration des universitaires diplômés a pris un nouvel élan dans la République de Serbie. En s'appuyant sur le recensement de la population de 1991, l'auteur estime qu'au cours des 25 dernières années, près de 20 000 diplômés sont partis, dont plus de 50 pour cent ayant un niveau de formation très élevé. Ce sont les universitaires de toutes les filières qui partent mais la part des jeunes scentifiques et professionnels de l'électronique, de la physique, des mathématiques et de la chimie est considérable. 60 pour cent des partants ont moins de 40 ans et 44 pour cent sont titulaires d'un doctorat ou d'une maîtrise. Les pays de destination sont, par ordre décroissant, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Union européenne. L'article analyse également les motivations de départ et les conséquences de cette migration qualifiée pour la Serbie.
Ce dossier est consacré aux minorités ethniques et nationales des pays d'Europe de l'Est plus particulièrement aux communautés de Hongrois vivant en Roumanie, Slovaquie, Voïvodine (province de Serbie), Ukraine et aux Tsiganes installés en Hongrie. La survie de ces groupes minoritaires face au bouleversement des frontières politiques et à la puissance du nationalisme est examiné; le maintien de leur identité culturelle, de leur langue d'origine, de leur droit à la différence ainsi que leur statut économique, remis en cause dans ces conflits ethniques, est souligné.
Loin des feux des médias, les réfugiés ex-yougoslaves en Serbie et au Monténégro ont une existence peu facile.
Analyse des différentes lois relatives à la citoyenneté et à la langue en Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovénie, Croatie et Yougoslavie (Serbie).