Cet article est le résultat d'une recherche comparative menée sur deux sites, Sarcelles-Lochères et Garges-La Muette, où s'opposent deux logiques de ségrégation, agrégation volontaire et captivité, deux parcours d'immigration, deux types de référence à la France et au pays d'origine (incluant l'origine mythique que représente la terre d'Israël). Le cas de la concentration des juifs à Sarcelles est exemplaire à bien des égards : organisation forte conjuguée avec un émiettement communautaire ; pôle d'attraction et territoire de l'identité. Ce dernier est le résultat de deux types de stratégies : celle des traditionalistes, qui construisent un espace de confiance, prolongement de l'espace d'intégration, et celle des orthodoxes, qui mettent en place un espace de séparation. Dans le quartier de la Muette à Garges-les-Gonesse, les vieux résidents compensent la captivité par leur réseau de connaissances et les jeunes, leur vécu d'un "parcage des immigrés", par des stratégies d'appropriation de l'espace, qu'elles passent par la création de bandes ou par l'entrée en islam.(résumé de la publication)
Cet article se propose de montrer comment les figures du religieux qui se déploient dans l'espace du grand ensemble de Sarcelles, espace de concentration d'une population juive importante et diversifiée, peuvent être analysées comme des figures politiques. Non seulement parce que la construction communautaire, favorisée par l'alliance des élus locaux et la mise en place de certaines orientations des politiques de la ville, est potentiellement porteuse d'un modèle du rapport des habitants aux autorités locales. Les diverses positions religieuses des sujets de l'enquête, si elles sont vécues comme des pratiques collectives de solidarité et de protection, peuvent aussi être analysées comme des réinterprétations des divisions sociales qui traversent le grand ensemble et la population juive.(Résumé de la revue)
Sarcelles, premier grand ensemble de la région parisienne, est aussi le site du développement de mouvements religieux juifs. La construction d'un nouveau lieu de l'utopie se produit dans un contexte de globalisation du religieux, de crise économique et de redéploiement des réseaux caritatifs internationaux de type privé. La figure singulière des juifs de Sarcelles est replacée dans une analyse globale de l'articulation entre politiques publiques, ethnicisation des rapports sociaux, nouveaux modes d'affiliation volontaire, productions symboliques.
En utilisant la méthode des génogrammes, l'auteur a étudié le fonctionnement des familles de jeunes issus de l'immigration maghrébine, âgés de 14 à 17 ans, et vivant à Sarcelles. L'objectif de cette étude était d'"explorer les modèles familiaux de ces jeunes afin de découvrir s'il existe des facteurs ou des problématiques qui rendraient cette institution incapable d'assurer au jeune des repères satisfaisants favorisant son identification aux figures parentales".
Le grand ensemble de Sarcelles accueillit, à la fin des années 1950, des juifs d'Afrique du Nord, rapatriés ou immigrés qui contribuèrent à la transformation de la ville. Pour expliquer cette transformation, les juifs de Sarcelles ont recours au mythe fondateur de l'Etat d'Israël conquis sur le désert. Sarcelles est ainsi devenue, peu à peu, le lieu où l'on a reconstruit, relais de l'intégration et bientôt producteur d'une identité urbaine spécifique. Cette visibilité revendiquée est un des atouts de l'affirmation ethnico-religieuse.
Cette recherche est une comparaison de deux sites, Sarcelles-Lochères et Garges-la Muette, où s'opposent deux logiques de ségrégation - agrégation volontaire et captivité - deux parcours d'immigration, deux types de référence à la France et au pays d'origine. Le cas de la concentration des juifs à Sarcelles est exemplaire à bien des égards : une organisation forte conjuguée avec un émiettement communautaire; pôle d'attraction et espace de l'identité. Le quartier de La Muette à Garges-lès-Gonesse a connu une évolution différente, avec sa composante musulmane et maghrébine. La ségrégation concerne des populations captives. Mais, pense l'auteur, la force de l'enracinement et le retour au religieux des jeunes contribuent à une revalorisation du quartier.
Trois études travaillant sur l"espace du racisme": En France (Val-d'Oise, Sarcelles) les juifs constituent une communauté originale qui tranche avec le mode de vie des autres juifs de France. En majorité sépharades, ils sont particulièrement pratiquants et disposent de nombreuses institutions créées localement. Bien que minoritaires (15 de la population) leur insertion sociale et politique est exemplaire, ce qui suscite de la part des autres communautés une forme de ressentiment et de jalousie mais qui n'a pas les caractéristiques d'un véritable antisémitisme. A partir des années quatre-vingt, les réfugiés du Sud-Est Asiatique se sont installés dans les tours et les galeries marchandes du 13ème arrondissement de Paris. Très intégrés économiquement les Asiatiques du Sud Est sont sur-représentés dans le commerce mais ceci ne crée pas de racisme à proprement parler. Il s'agit plutôt d'une mise à distance de leur différence, parfois perçue sur le mode folklorique, une sorte d'évitement mutuel qui ne crée pas d'hostilité. L'observation du racisme menée en Beaujolais où, à part les saisonniers pendant la période des vendanges, la proportion d'immigrés est faible, révèle un fort sentiment de rejet vis-à-vis des Maghrébins qui se traduit par un vote en faveur du Front National. Ceci s'explique davantage par les caractéristiques du milieu rural et viticole d'une région et les résistances d'un milieu traditionnel confronté à la modernité que par le taux de présence étrangère.
Sarcelles, considérée longtemps comme le paradigme de la "banlieue-dortoir" sans âme et sans avenir, a pris de l'âge. 40 ans après le début des travaux, on peut esquisser l'histoire du grand ensemble, en souligner les dynamismes et les permanences, mettre en lumière les transformations démographiques et sociales,.... autant d'éléments qui devraient permettre de comprendre pourquoi, dans l'univers troublé des banlieues, Sarcelles fait figure aujourd'hui de ville assez paisible.
Rencontre entre jeunes et animateurs du quartier des Rosiers à Sarcelles et points de vue sur l'école, les loisirs, le travail. Position délicate des animateurs, à la fois travailleurs sociaux et interface entre les jeunes et les institutions administratives.
L'Association des Femmes Africaines du Val d'Oise (AFAVO) et L'Association des Femmes Africaines de Sarcelles et des Environs (AFASE) sont deux associations de femmes d'Afrique Noire du Val-d'Oise, qui servent de relais entre la famille et l'école et organisent accueil, alphabétisation, information sur la polygamie, l'excision et même des colonies de vacances au pays d'origine, au Mali et au Sénégal.
La communauté des Juifs d'Afrique du Nord s'est implantée à Sarcelles de 1957 à 1967 et est à la fois un modèle d'intégration et un retour à la tradition de par l'importance de la religion qui assure également un rôle d'aide sociale.
A chaque élection, Sarcelles est au coeur du débat politique, à la fois creuset de cultures, lieu de francisation voire même d'intégration et mosaïque d'ethnies tentées par le repli et le ghetto.