Aujourd'hui le mot d'ordre de mixité se présente comme un mode de traitement de la présence immigrée dans la ville. L'objectif explicite de mixité sociale recouvre une visée sous-jacente de mixité ethnique alors même que le thème de l'ethnicité est contourné par les discours publics nationaux. La confrontation des trois terrains -les villes d'Evry, Mantes-la-jolie et Sainte-Eulalie- montre que les deux postulats de la mixité ethnique -dispersion spatiale et intégration sociale individuelle des populations immigrées- sont loin de rencontrer l'assentiment des partenaires locaux. Leur scepticisme se double d'une incapacité à formuler un diagnostic spatial concernant les regroupements résidentiels des immigrés. Les stratégies mises en oeuvre pour réaliser l'objectif de mixité sollicitent différents leviers d'action, mais les marges de manoeuvre des politiques publiques apparaissent réduites. L'analyse des pratiques locales permet de vérifier le déficit de transparence, l'importance des pratiques discriminatoires qui effectuent la gestion du logement des immigrés. (résumé de la publication)