Analyse du comportement matrimonial des immigrés et de leurs enfants sur la base de la nuptialité des Italiens et des Espagnols à Rosario (Argentine), entre 1895 et 1925. L'auteur soulève des questions qui reflètent la complexité des espaces sociaux, mettant en exergue l'articulation qui existe entre les trajectoires d'insertion aux nouveaux espaces urbains et la construction des stratégies différentielles à l'intérieur de la famille (selon le sexe et la place dans la fratrie) et des réseaux sociaux d'origine migratoire et post-migratoire.
Sur la base d'interviews réalisés auprès de deux groupes d'immigrés italiens arrivés en Argentine (Rosario) dans le deuxième post-guerre, cette étude analyse le degré d'insertion et démontre que les différences concernant l'emploi, la mobilité sociale, la mobilité professionnelle et les modèles d'installation entraînent différents types de contacts avec la société d'accueil. Les Italo-Albanais de Ginestra et leurs voisins non Albanais de Ripacandida se sont concentrés dans un quartier industriel avec l'aide des réseaux sociaux formés de compatriotes arrivés précédemment, et ils se sont incorporés à la main-d'oeuvre industrielle. Le groupe protégea son identité en limitant sa participation à la société argentine. Les immigrés de Ripalimosani (Molise) arrivèrent à Rosario par le biais d'une chaîne migratoire appartenant presque au «patronat», d'où le fait qu'ils se soient installés à leur compte en tant que boulangers. Cette activité leur a permis de se disperser dans la ville et leur a accordé également une mobilité sociale.
L'étude de deux groupes d'immigrés italiens arrivés à Rosario (Argentine) après la Seconde Guerre mondiale montre que les différences relatives à l'emploi, à la mobilité sociale et à la mobilité professionnelle créent des contacts différents avec la société d'accueil. Des Italiens, d'origine albanaise en provenance de Ginestra, se sont logés dans un quartier industriel situé près d'une aciérie, sont devenus ouvriers d'industrie et ont protégé leur identité en limitant leur participation à la société locale. D'autres, en provenance de Ripalimosani (Molise) également paysans, sont arrivés à Rosario par le biais d'une chaîne migratoire et se sont établis en tant que boulangers, activité qui les a dispersés en ville mais qui leur a offert une mobilité sociale.
Analyse du comportement matrimonial des Italiens immigrés en Argentine (Rosario) entre 1870-1914, à travers deux perspectives : la première part d'un centrage générique sur les Italiens, analysant les structures démographiques et résidentielles tant du groupe immigré que des Argentins; la deuxième découle de la première par la constatation de la multiplicité des comportements matrimoniaux à l'intérieur du groupe italien. La confrontation de modèles de mariage (endogamique ou mariage mixte) des Piémontais et des Siciliens révèle la nécessité de réexaminer la question du choix matrimonial dans le cadre des réseaux sociaux déjà constants comme des réseaux créés à partir de l'expérience migratoire et ceux développés localement.
Diverses observations sur la présence des Italiens en Argentine (Rosario) dans la conduite de l'administration de la ville, ainsi que la participation politique de la communauté italienne dans les élections municipales.