Le principe de l'égalité des droits de la femme et de l'homme est inscrit dans la constitution de l'Inde indépendante. Pourtant, si le rôle de la femme indienne dans la société a changé, son statut n'a guère évolué au cours de l'histoire. Les jeunes Pondichériennes en sont une illustration. Elles ont reçu une éducation indienne dans leurs familles et une éducation française à l'école. Une fois arrivées au terme de leur formation (au lycée français ou au centre français de formation professionnelle), celles que nous avons rencontrées n'ont qu'un désir, échapper au mariage arrangé et gagner la France. La France est à leurs yeux le pays de la liberté, qui leur permettra d'accéder au plein exercice de leurs droits de femmes, choisir leur métier et déterminer librement leur existence. C'est là l'une des raisons majeures qui les poussent à émigrer.
Le nombre des suicides a beaucoup augmenté ces dernières années en Inde parmi les jeunes filles franco-pondichériennes. Le sujet étant tabou, il est difficile d'obtenir une estimation précise. La contrainte sociale, les règles d'une tradition tout à fait à l'opposé du monde occidental explique un malaise diffus et général.