A partir de l'expérience de mixité sociale vécue par des enfants gitans sédentaires ou en migration (Perpignan, Toulouse, Barcelone) et des enfants marocains de familles ayant récemment immigré en France, l'auteur cherche à identifier les processus de déscolarisation de ces enfants dans des contextes communautaires où l'école ne peut leur assurer seule la transmission des compétences culturelles et sociales requises dans la société française pour acquérir l'autonomie adulte et citoyenne.
Les violences urbaines de mai 2005 à Perpignan ont cruellement mis en lumière la concentration des problèmes socio-économiques et « communautaire » dans le centre de la cité catalane. Pivot historique de la carte électorale de la droite municipale, le quartier est depuis plusieurs années au coeur de vastes mouvements de restructuration. Ceux-ci s'expriment simultanément dans le champ ethnique (progression de la population maghrébine), social (déliquescence des structures claniques gitanes traditionnelles), urbanistique (programme de renouvellement urbain d'un quartier insalubre) et aussi politique. En effet, symbole d'une forme de pouvoir politique local, le quartier aiguise, depuis les élections municipales de 1993, les appétits de la gauche départementale qui entend investir ce bastion aux mains de la droite depuis plus de cinquante ans.
Ce texte fait le point sur l'usage des langues au sein de la communauté des Gitans de Perpignan. Le catalan est devenu au fil des ans la langue interne quotidienne de ces Tsiganes, au détriment du dialecte Kalo'. Si l'usage de l'occitan est aujourd'hui tout à fait secondaire, l'espagnol est bien préservé dans le domaine musical et le français reste l'outil de communicationindispensable avec le monde extérieur. L'exemple de ces Gitans qui perdent progressivement l'usage d'un dialecte propre n'est pas exceptionnel. Nombre d'autres voyageurs vivent des situations similaires, en France comme ailleurs dans le monde. C'est en tout cas ce qui apparaît à la lecture de cet article et des quatre témoignages qui clôturent le dossier.
L'ouvrage porte sur un thème d'actualité locale et internationale à partir d'une recherche menée en 1998 pour le compte de L'observatoire Français des Drogues et Toxicomanies en liaison avec le Groupement de Recherche CNRS Psychotropes, Politiques et Sociétés.
L'observation anthropologique des gitans comme catégorie de l'action des pouvoirs publics ou d'une politique sociale visant à réduire leur altérité s'accompagne de représentations quant à leur identité culturelle nomade ou à leur statut de minorités culturelles menacées. Cette identification d'un groupe social à une culture spécifique, menaçant l'ordre social est à l'origine d'une politique culturelle de discrimination positive qui permet d'accompagner leur sédentarisation locale grâce à la valorisation de leur musique. L'exemple de la réussite musicale des Tehamlli, fruit d'une action culturelle dans un quartier de France (Perpignan) met à jour une logique d'intégration paradoxale de normalisation par l'appropriation de la différence.
L'auteur nous fait part de sa rencontre avec les Tsiganes et de la naissance de son engagement aux côtés de cette communauté qui l'ont conduit à mener des études anthropologiques sur la minorité gitane en France et en Espagne. Il décrit l'itinéraire d'une jeune gitane qu'il a guidée dans l'écriture d'un témoignage sur son expérience personnelle sous-tendu d'une interrogation sur le sort de la société gitane dans son ensemble ("Mossa, la Gitane et son destin; témoignage d'une jeune Gitane sur la condition féminine et l'évolution du monde gitan" publié par les éditions l'Harmattan en 1992).
Enquête qualitative menée dans 79 entreprises oeuvrant en général dans le commerce international : 196 entretiens eurent lieu, en majorité auprès de cadres afin de définir leurs représentations de l'interculturel. En contre-point le témoignage de travailleurs migrants; le regard d'une réalisatrice de cinéma sur un réseau communautaire réticent face à l'«intrusion».
Enrayer la ségrégation par l'habitat, tel est l'un des objectifs de l'actuelle politique de la ville en France. L'important dispositif juridique, financier et fiscal existant doit nécessairement, pour gagner en efficacité, être relayé par une réelle volonté politique des collectivités locales et par la mobilisation des acteurs institutionnels et associatifs sur le terrain. Ce dossier présente les outils juridiques de la politique urbaine, des points de vue de sociologues sur les processus de relégation urbaine et un panorama des initiatives multiformes de rénovation de l'habitat et de désenclavement des quartiers qui émergent au plan local.