Histoire comparée du monde de la confection du quartier du Sentier à Paris et de la 7e avenue à New York. L'industrie du vêtement pour dames est l'un des derniers secteurs manufacturiers des grandes villes. Pendant un siècle dans les deux capitales, l'industrie du vêtement a assuré du travail aux Françaises, aux immigrés hommes et femmes d'Europe centale, portoricains, italiens, chinois, arméniens et turcs. Elle a employé à New York un quart de la main d'oeuvre industrielle, à Paris 38,5 pour cent des emplois industriels. L'industrie du vêtement s'est aujourd'hui déplacée vers l'Ouest en Californie et pour la France, la fabrication est faite en Roumanie, à l'île Maurice, en Asie du Sud-Est. La confection féminine est un cas d'école de l'économie urbaine et une "industrie de passage" qui a vu se succéder des vagues d'immigrés.
Ce deuxième volet s'intéresse à l'insertion des Indiens (Inde), Pakistanais et Sri Lankais en France, et tout particulièrement dans la capitale et sa proche banlieue. Historiquement, c'est autour d'un quartier à Paris, quartier du Sentier, que se sont regroupées les communautés - maîtrisant mal le français le plus souvent, ils occupent des emplois non qualifiés - ouvrir un commerce est un idéal largement partagé, cette promotion sociale symbolisant une intégration réussie. Un voyage dans une «little India» souvent méconnue.
Ce dossier révèle les pratiques d'entreprises textiles très connues qui emploient en France des travailleurs clandestins dans la plus totale illégalité.
Etude des logiques de marché qui rassemblent des entreprises familiales constituées de groupes ethniques homogènes et une main-d'oeuvre mobile et malléable. Quelques rappels historiques évidents permettent de voir que ce paradigme productif exprimé par des modes d'organisation ethnique est bien porté par l'atavique exigence de survie et porteur de nouvelles conditions territoriales, sociales et productives. Panorama de structures socio-économiques singulières caractérisées entre autres par la fraude fiscale, l'éviction de toute expression syndicale, la concurrence «sauvage» qui conjugue main-mise économique et antipathies ethniques, structures parallèles qui, en termes de coûts sociaux, semblent décharger largement l'Etat.
Analyse socio-économique de la complexité propre au processus de production en France (Paris, quartier du Sentier. En quoi ce modèle est-il inimitable, intransplantable, irreproductible. Il semble que son enracinement dans le tissu urbain parisien et son organisation, résultat d'un amalgame de cultures et de populations diverses en soient les raisons essentielles. Comment le Sentier propose-t-il une redéfinition du concept d'entrepreneur. Y-a-t-il un futur pour le Sentier. Comment une logique de modernisation semble s'imposer dans le secteur de l'habillement notamment par l'évolution du monopole de la communauté asiatique sur la communauté juive.
Reportage, entretiens visant à supprimer le stéréotype relatif à l'argent des immigrés. Aspects traités : flux financiers et circuit de l'argent de l'immigration, comportement financier selon le pays d'origine, rôles des tontines chinoises et africaines, les Maghrébins supplantés par les Chinois en France (Paris, quartier Belleville), chinois et juifs dans l'imaginaire collectif du business, les marchands de sommeil et le logement insalubre, les Pakistanais du Sentier organisés en coopérative, les commerçants immigrés, les marabouts. La situation au Royaume-Uni : les Caribéens et le «black business».
La présence indienne en France est composite. Les différences de provenances géographiques, de pratique religieuse et de systèmes politiques des pays d'origine n'ont pas empêché leur concentration au coeur d'un secteur d'emploi caractérisé par le travail clandestin : l'industrie de l'habillement au Sentier. Ce pôle d'emploi, explique l'émergence d'un «territoire ethnique indien» dans le Xème arrondissement de Paris, où se multiplient commerces ethniques et réseaux associatifs. Les musulmans en provenance du sous-continent indien constituent une «élite religieuse» de l'Islam en France consolidée par des bases d'appui en Grande-Bretagne. Ils donnent de l'immigration indienne l'image d'un Islam militant. Cependant, la majorité des immigrés du monde indien reste hindouiste. Les Tamouls, originaires des ex-comptoirs français en Inde et des DOM-TOM ont la nationalité française. Ils sont majoritairement dans la fonction publique et pratiquent un mélange d'hindouisme et de christianisme. Les Tamouls de l'Ile Maurice, pour leur part, sont parmi les pratiquants les plus actifs de l'hindouisme.
Le travail noir en Europe. Analyse des rouages de l'économie parallèle, son volume, son lien avec le chômage, le recours aux travailleurs étrangers clandestins. A titre d'exemple les Turcs et Pakistanais employés dans l'industrie vestimentaire en France (Paris, quartier du Sentier).
Les structures traditionnelles de l'industrie textile en France (Paris, quartier du Sentier) et le rôle qu'y jouent les immigrés : recherche portant sur une vingtaine d'entreprises ayant pour patrons des immigrés Turcs et Yougoslaves. Les caractéristiques de l'industrie de l'habillement (flexibilité, petites unités, etc.) convenant parfaitement à la main d'oeuvre étrangère composée de femmes, réfugiés, clandestins. Le fonctionnement en entreprise et sous-traitance et la nature des liens qui unissent employés et employeurs.
Bilan de la coopérative «Coopération et Emploi» créée en 1983 dans le sentier à Paris qui poursuit une double activité économique de prestations de service en débardage et d'insertion sociale de travailleurs Pakistanais.
Expérience de lutte contre le travail clandestin menée par la confédération française du travail (CFDT) et l'Association pour une Solution au Problème Clandestin (ASPEC) avec des travailleurs Pakistanais dans le quartier du Sentier, capitale du prêt-à-porter à Paris, en créant la SCOP Coopération et Emploi.