Les relations interethniques figurent au coeur des problématiques sociales actuelles. Qu'elles mettent en scéne des communautés ou des individus, elles font l'objet de représentations fortement stéréotypées qui nourrissent des perceptions situées sur un large spectre, du racisme vulgaire à l'apologie du cosmopolitisme. Cet article se propose de détailler le déroulement des discours sur l'altérité, tels qu'ils sont formulés dans le quartier cosmopolite de Belleville à Paris. Réputé pour l'harmonie entre les nombreux groupes ethniques et sociaux qui composent sa population, le quartier n'en connaît pas moins des tensions et des conflits récurrents dont la résolution dépend d'une efficace gestion des différences. L'identité de quartier apparaît comme l'instance de régulation venant unifier l'extrême éclatement des affiliations. La pacification des relations interethniques passe, dans le cas bellevillois, par une certaine réserve dans les transactions sociales, ce qui s'oppose à la représentation idéalisée du mélange des cultures, à laquelle s'ajoute un respect constant de la différence.
L'auteur aborde le processus de territorialisation du religieux en prenant pour exemple le quartier de Belleville qui est devenu depuis les années 1960, un espace de référence pour les juifs tunisiens. La singularité du développement du "territoire tune" tient à son installation dans un quartier doté d'une forte identité populaire qui a précédé l'arrivée des juifs tunisiens, tout en prenant la succession de l'ancienne communauté yiddish. Ruptures et continuité caractérisent donc la présence juive à Belleville.
Cet article éclaire sur les pratiques alimentaires d'une population juive originaire de Tunisie, installée en milieu urbain, dans le quartier de Belleville à Paris depuis une quarantaine d'années. L'auteur retrace la réalité des pratiques alimentaires dans leur rapport à plusieurs pôles culturels. Le pôle tunisien, avec une prédominance de plats "traditionnels" lors des repas de fête, le pôle français catégorisé comme cuisine légère et moderne. Le pôle juif qui oppose les générations quant à l'observance des règles de la cacherouth (cascher), et un pôle plus "exotique" qui témoigne de la capacité de cette population à adopter certaines pratiques alimentaires de ses voisins. Ces pratiques illustrent la difficulté de parler d'essentialisme identitaire, au profit d'identités culturelles aux multiples facettes.
A partir de la visibilité de la religion dans l'espace urbain d'un quartier multiethnique en France (Paris, Belleville), l'auteur dégage les stratégies d'implantation de l'islam, du judaïsme et du catholicisme et l'importance des régulations sociales sur un territoire. Celles-ci s'exercent autour des lieux de culte, mosquées, synagogues, églises, des commerces, des lieux intermédiaires comme le marché et déploient des sociabilités manifestes jusqu'à inscrire leur rite dans l'espace public lors des fêtes religieuses. Mis à part les Loubavitch, repliés sur leur communauté, la pratique religieuse s'affiche comme l'attribut d'une mixité sociale revendiquée comme telle.
Etude de l'implantation de la communauté juive dans la quartier de Belleville à Paris. L'historique, le processus de reproduction de l'organisation sociale d'origine, les emprunts, les conditions de vie, l'hétérogénéité de la communauté, les pratiques religieuses, la conscience identitaire, les évolutions prévisibles de la vie communautaire et l'avenir des juifs tunisiens sont abordés.
Entre Couscousville, à la périphérie de Douala, et les hauteurs bigarrées de Belleville, la route est longue, pavée d'embûches, de petites joies et de grandes tragédies. Saïda va mettre longtemps à la parcourir, avec pour seule richesse son inaltérable confiance en la race humaine et son honneur qu'elle ne veut pas perdre. Cet «honneur», c'est aussi celui de toutes les femmes, qu'elles soient riches, jeunes, belles ou tout le contraire, qu'elles soient blanches ou noires, servantes ou maîtresses, catholiques ou musulmanes.
Conçu à la suite de deux expositions présentées en 1992 et 1993 à la Maison de la Villette ("Belleville, Belleville" et "Visa-Villes"), cet ouvrage réunit des récits de vie issus d'entretiens avec des habitants de Belleville, ainsi que des photographies. En contrepoint se lisent des textes de synthèse écrits par des spécialistes - historien, sociologue, écrivain, compositeur - qui développent d'autres visions urbaines.
La cohabitation sur le même territoire de populations aux appartenances sociales et ethniques extrêmement différenciées demande des stratégies d'occupation de l'espace et de gestion des relations sociales particulièrement sophistiquées. Ce sont ces stratégies que l'on a observées à Belleville, dans un contexte historique marqué par l'achèvement d'une opération de rénovation urbaine, amenant un important renouvellement de la population, et l'apparition de classes moyennes et supérieures. L'auteur a identifié une forme originale de régulation des différences qui s'appuie sur l'élaboration d'un "mythe des origines", attribuant à chaque groupe une place et une fonction particulières dans l'ordre social bellevillois et l'identité collective.
La cohabitation sur le même territoire de populations aux appartenances sociales et ethniques extrêmement différenciées demande des stratégies d'occupation de l'espace et de gestion des relations sociales particulièrement sophistiquées. Ce sont ces stratégies que l'on a observé à Belleville, dans un contexte historique marqué par l'achèvement d'une opération de rénovation urbaine. Elles débouchent sur une forme originale de régulation des différences qui s'appuie sur l'élaboration d'un "mythe des origines", attribuant à chaque groupe une place et une fonction particulières dans l'ordre social bellevillois et l'identité collective.
L'espace urbain est choisi comme terrain d'analyse du métissage et de l'unification linguistiques. Après avoir passé en revue différentes théories qui éclairent le rapport entre situations urbaines et situations linguistiques, l'auteur en donne des illustrations : la ville de Dakar, les marchés du Mali, le quartier de Belleville à Paris. Dans cet ouvrage, la sociolinguistique est présentée comme une des voies pour étudier le problème de l'intégration des migrants dans la ville.
Rappel de l'histoire du quartier de Belleville, avec l'arrivée des Juifs, Grecs et Arméniens, puis après la Deuxième Guerre mondiale une présence accrue de musulmans, Espagnols, Portugais, Yougoslaves, Maghrébins. Puis, la réhabilitation de l'habitat a entraîné le départ de bon nombre d'immigrés; le processus de succession de population s'est accéléré avec la hausse du coût du foncier.
Les originaires de Chine (Wenzhou) constituent la première communauté de Chinois, de plus en plus nombreux à s'installer en France (Paris, quartier Belleville). Ils travaillent dans les secteurs d'activité tels le travail du cuir, l'hôtellerie-restauration, l'habillement. Une troisième vague migratoire s'est produite au milieu des années 80, au moment de la Révolution culturelle chinoise.