Sur la base de 33 interviews ethnographiques mixtes réalisés auprès des femmes immigrées grecques au Canada (Ontario), cet article présente l'approche théorique et les données d'un projet qui examine les relations du genre, de l'ethnie et de la classe sociale dans l'expérience de la vie quotidienne pendant le processus migratoire de quatre groupes de générations de ces femmes, et ce, de leur point de vue.
Au cours des dernières années, l'Etat ontarien a augmenté les dépenses tant au niveau de l'éducation de langue française que des services sociaux à la population francophone de Ontario : cet engagement progressif de l'Etat se situe dans une perspective historico-politique qui remonte à plus de cent ans. Cet article tente de démontrer que cet engagement n'est pas gratuit, mais qu'il fait partie d'une stratégie de récupération de la minorité francophone de Ontario.
Cet article traite des expériences de travail (rémunéré ou non) des femmes immigrées originaires de l'Asie du Sud en Colombie britannique et en Ontario, et fait une exploration théorique de leur relation avec les processus plus vastes de main-d'oeuvre capitaliste. Les discussions théoriques sont engagées pour clarifier les relations et les contradictions qui existent entre la classe sociale et l'immigration, entre les sexes et la classe sociale, entre la race et la classe sociale ainsi qu'entre les sexes, la race et les classes sociales.
Les programmes d'action positive ou de «discrimination à rebours» soulèvent des controverses quant à leur utilité et à la justification morale qui les sous-tend dans des sociétés démocratiques et libérales. Principes de justice distributive et de justice réversible, contrat intergénérationnel sont autant de modes d'interprétation de ces politiques. En examinant le cas canadien, à partir d'une enquête réalisée à Montréal et à Toronto, les auteurs soutiennent que ces programmes sont une forme particulière de gestion de la tension inter-ethnique au sein d'un État consociationnel. Ils répondent aussi à une logique implicite de la justice intergénérationnelle, mais ont des effets pervers en catégorisant indûment ceux qui sont nommés minorités visibles tout en les plaçant sous la protection juridique de l'État.
La communauté juive du Canada (Toronto) comprenait presque exclusivement des Juifs d'origine européenne (Ashkénazes) jusqu'aux années 50. Par la suite, un grand nombre de Juifs originaires d'Afrique et d'Asie (Sépharades) ont émigré à Toronto où ils forment aujourd'hui environ le tiers de la population juive. Dans cet article, l'auteur décrit le programme monoculturel ashkénaze des institutions éducationnelles juives de la ville pluriculturelle de Toronto, il en analyse les raisons et les circonstances et il souligne le manque d'intérêt de la communauté juive vis-à-vis de cet aspect spécifique de son héritage culturel très varié.
Depuis leur arrivée au Canada (Ontario) à la fin des années 70, les réfugiés hmong du Laos, un groupe traditionnellement animiste, se sont convertis à la foi mennonite. Pour les Hmong, le processus de changement de pratique religieuse a été moins caractérisé par le désir de plaire à leurs hôtes mennonites que par les transformations complexes de la structure sociale et de l'identité de groupe. Bien que les chercheurs aient isolé de nombreux indicateurs dans l'analyse de l'adaptation des réfugiés, les facteurs tels que l'appartenance religieuse sont restés inabordés. Cette étude correspond à un essai de compréhension du processus de changement religieux, plus précisément les conséquences de la conversion au christianisme sur la dynamique de la direction de groupe, du rang social et des systèmes de croyance originaire.
Le premier objectif de cet ouvrage est d'étudier le lien qui unit migration et capitalisme canadien, à travers une analyse des modes d'incorporation et de racialisation des migrants Européens et caribéens dans l'industrie des fruits et légumes au Canada (Ontario) entre 1947-1965. Son second objectif est de mettre en évidence les limites de l'approche des migrations basée sur l'économie politique telle que la présentent CASTLES (S.) et KOSACK (G.). L'auteur propose une critique de leurs ouvrages : il souligne le rôle de l'Etat et des relations politiques et idéologiques dans la structuration des migrations placées dans un mode de production capitaliste.
Analyse des résultats d'une étude (1987-1988) des conditions de vie et de traitement sur leurs lieux de travail et au sein de leur communauté des travailleurs agricoles Antillais et caribéens employés, depuis 1966, deux à sept mois par an, dans des exploitations agricoles du Canada (Ontario) dans le cadre d'un programme migratoire gouvernemental. Attitudes et représentations des migrants face à leur nouvel environnement, à la culture d'accueil, perception des relations sociales, liens d'amitié et communication avec les Canadiens. Conséquences des migrations (sociales et économiques) sur les communautés locales. Perception de cette migration alternante par la presse populaire et les fermiers employeurs.
Cet article traite de l'adaptation et de l'identité ethnique des immigrés Polonais au Canada (Ontorio, Toronto), au cours des années 80. Dans le cadre de son travail d'étude et d'observation, l'auteur a mené 18 entretiens avec des informateurs clés et 35 entretiens avec des Polonais récemment émigrés. Les résultats laissent supposer une adaptation relativement facile des sujets étudiés, adaptation favorisée par la vigueur de l'économie torontoise. En ce qui concerne l'identité ethnique, les relations intra-communautaires se sont limitées au minimum, ils se perçoivent différents des Canadiens, tout en reconnaissant un déclin graduel de leur identité polonaise.
L'appartenance ethnique persiste au Canada car les membres de différents groupes ethniques minoritaires ont imaginé des techniques variées pour maintenir leur identité ethnique et leur identité culturelle. Dans le présent article, l'auteur étudie les techniques que les Italiens originaires d'Italie (Sicile) installés au Canada (Ontario, Hamilton) ont mis en oeuvre pour s'identifier au sein d'une communauté ethnique particulière. L'importance et le rôle que joue la pratique religieuse dans le procédé d'identification au sein du groupe. Plus précisément, l'usage de symboles religieux permet aux individus d'exprimer leur identité culturelle et, par là, de s'identifier eux-mêmes comme canadiens-siciliens.