Issue d'une thèse, cette étude aborde les relations d'affaires franco-nigérianes. La méthode d'enquête relève de la pluridisciplinarité de l'analyse, qui porte sur les aspects anthropologiques, sociologiques, économiques et politiques.
Etude de la circulation migratoire en tant que forme de migration.
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
L'auteur montre que dans un contexte de discrimination envers les personnes ayant le VIH au Nigéria, les infirmiers continuent à assurer la prise en charge des malades. La réticence à effectuer des soins n'est pas nourrie par des a priori envers les malades, ni par la perception de la maladie comme une juste punition de comportements indignes, mais elle vient d'une peur de la transmission. Cette peur est rationnelle lorsque les obstacles matériels sont tels que la protection vis-à-vis du VIH ne peut-être suffisamment assurée.
Etude du flux migratoire des populations du Togo, Bénin, Ghana et Nigéria par l'observation sur le terrain des espaces-frontières. La carte d'identité suffit pour franchir la frontière mais une alphabétisation très faible et la marginalisation des migrants en font un titre encore rare. Les passages aux frontières sont devenus une source de corruption (racket des personnes sans documents administratifs) mais aussi source d'information non négligeable sur le nombre et la fréquence des passages aux espaces-frontières, qui complètent les informations provenant du recensement ou d'études scientifiques.
Panorama du flux migratoire des seize pays de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) : Bénin, Burkina-Faso, Cap-Vert, Côte-d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Difficulté de comptage (clandestins, réfugiés). En 1990, cinq millions de réfugiés et une population déplacée évaluée à 12 millions de personnes. Etude des relations nord-sud, la France est le premier pays d'accueil pour la CEDEAO, suivie par l'Italie. Panorama des flux sud-sud, surtout de la migration temporaire due à la guerre, à la crise économique, à la sécheresse. Le Sénégal constitue le centre de gravité de ces migrations sud-sud.
Sur la base des données provenant des échantillons concernant plus de 60 femmes et hommes Nigérians d'origine rurale et urbaine dans trois sites du Sud du Nigéria, les non-migrants, les immigrés qui sont retournés et les immigrés qui sont restés, sont comparés sur la base des antécédents relatifs à l'éducation, l'emploi, l'âge de la première et de la dernière migration. L'article montre que la plupart des retours se font avant l'âge de la retraite plutôt qu'à un âge avancé, comme l'avaient suggéré les études précédemment faites sur les intentions de retour. Le logement est le problème majeur des personnes âgées à charge, et la maison en propriété à l'étranger ou au pays est par conséquent un facteur important dans la trajectoire migratoire, dans la décision de rester un immigré permanent ou de retourner.
L'immigration au Nigeria des ressortissants des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Ouest Africain (ECOWAS) connut un bond rapide au lendemain de la ratification, en 1980, du protocole sur la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Cette période coïncide avec le développement économique du boom pétrolier nigérian. Cependant, le flux migratoire connut une interruption brutale avec les décrets d'expulsion de janvier 1983 et avril 1985. L'auteur suggère que, même si le protocole participe de finalités louables en tant que telles, la mobilité spatiale des populations requiert d'être soigneusement dirigée, tandis qu'il convient de délimiter clairement en ce domaine la souveraineté des Etats.
L'auteur analyse ici les caractéristiques socio-économiques des migrants et leur comportement en matière de transfert de fonds, l'importance du don en nature entre les migrants et leur famille ainsi que l'usage des envois d'argent par les familles au Nigeria.
Description de l'exode rural au Nigeria et du développement du chômage dans les villes du à l'incapacité du secteur industriel à créer les emplois nécessaires pour absorber cette émigration.
Etude longitudinale concernant les effets de l'exode rural au Nigéria portant sur des personnes vivant dans les quartiers à forte densité démographique de la métropole de Port Harcourt ou qui sont employés de bureaux, petits commerçants et jeunes venant de quitter l'école, enfin d'ouvriers. Pour chacun de ces groupes ont été étudié les problèmes concernant le logement, les soins de santé et services sociaux et l'emploi.
Analyse du problème des minorités en Afrique qui se constitue sur un plan culturel et ethnique, relayée ensuite éventuellement par l'idéologie. Les raisons du séparatisme et la gravité des conflits : guerre civile qui tourne souvent au génocide de certaines ethnies.
Replaçant ces deux cas dans les causes et les effets de la migration interafricaine de travail, l'auteur aborde les expulsions de travailleurs au Nigéria et en Lybie. Soulignant pour chaque pays, la nécessité économique invoquée, il différentie nettement la Lybie du Nigéria par l'attitude plus politique de la Lybie, attitude qui s'inscrivait dans la stratégie globale de sa politique extérieure.
Cette note résume les bases légales du contrôle des migrations au Nigeriaet le champ du protocole établi par la Communauté Economique d'Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEEAO) en 1975 sur la libre circulation des personnes, le droit à la résidence et à l'établissement, puis effectue une analyse critique de la nature et du champ des différentes sources statistiques.