Installation dans les années 70 d'une centaine de familles hmong dans le Maine-et-Loire. Reconstitution de lignées claniques dispersées par l'exil. Habitat HLM, reprenant les structures des villages laotiens, persistance du sens de la collectivité dans la vie quotidienne comme dans les cérémonies festives. Un témoignage personnel. (résumé de la revue)
Cet article est centré sur les pratiques alimentaires de groupes familiaux hmong originaires du Laos, l'auteur restitue les matériaux collectés auprès de six familles pendant une semaine (82 repas) lors d'une enquête en milieu urbain français. Ces pratiques alimentaires s'organisent autour de plusieurs pôles culturels. Le pôle hmong relativement prédominant et stable avec la présence structurelle d'un équilibre "sauté" "bouilli, le riz et le piment comme éléments les plus récurrents, certains "légumes hmong" du potager et l'usage régulier de la cuillère. Le pôle asiatique pour les repas festifs avec des plats vietnamiens, laotiens ou chinois. Le pôle "moderniste" avec l'enrichissement en protéines, la commensalité mixte et l'apparition de certains comportements alimentaires individualistes. Ces pratiques illustrent ainsi certaines tendances de la culture matérielle contemporaine marquée par le polycentrisme (plusieurs sources culturelles) et les syncrétismes (mélange accidentel ou construit de ces sources).
Entre 1940 et 1945, sont internés dans un camp situé à Montreuil-Bellay des républicains espagnols, des clochards, des civils mais surtout des Tsiganes, dans des conditions particulièrement difficiles. L'auteur a recueilli le témoignage de certains survivants, internés ou habitants du village, afin de préserver la mémoire de ce lieu.