Pendant les premiers jours de novembre 1993, Melun, paisible préfecture de Seine-et-Marne, moitié cité-dortoir, moitié ville résidentielle, est brutalement tirée de sa torpeur par une émeute éclatant dans ses quartiers nord. Nul ne prévoyait cette flambée et les Mézereaux n'étaient pas recensés parmi les 1300 quartiers déclarés officiellement « difficiles ». Pourtant, une banale intervention de la police suffira, la rumeur aidant, à embraser, une semaine durant, une jeunesse délaissée, plongeant les autorités dans la perplexité et irritant les « bons Français ». Prévisibles ou non, les événements de ce type défraient de plus en plus la chronique. Heure par heure, les auteurs racontent cette explosion inattendue, mettent en scène les acteurs - jeunes, policiers, élus, journalistes - et tentent de comprendre pourquoi et comment, au coeur de nos villes, un quartier, un pâté de maisons, un immeuble parfois, s'enfoncent lentement dans le sous-développement.
La loi du 31 mai 1990 sur "le logement des plus démunis" n'apporte aucune amélioration au droit de stationnement et conditions de vie des nomades en France, l'article 28 autorisant les municipalités à interdire de façon absolue le stationnement hors des aires prévues. L'analyse de diverses opérations urbaines (relogement, réhabilitation de l'habitat, centre d'accueil, cité de sédentarisation, autant d'actions ignorant le mode de vie des gens du voyage et leur revendication pour un habitat décent adapté à leurs besoins) dénonce la marginalisation, la formation de ghetto, et le maintien d'une règlementation soucieuse de ne pas soulever un débat sur l'acceptation des minorités tsiganes au sein de la société.