Promenade ethnographique à travers l'île Maurice entre créolité et indianité.
Khaleel Torebully, dit Khal, est né en 1956 à l'île Maurice et a grandi dans un quartier où temples, églises, shivales et mosquées se côtoient. Il s'installe ensuite à Lyon où il obtient son doctorat de linguistique. De son écriture mosaïque, il relate une mémoire plurielle.
Cet ouvrage est le fruit d'un projet international sur la formation des enseignants en contexte multiculturel. Les expériences menées dans huit pays différents permettent de dégager d'utiles éléments pour favoriser la compréhension de l'autre et la tolérance dans un monde où la xénophobie et la violence augmentent sensiblement. Tels sont les enjeux de l'éducation dans la diversité culturelle.
L'ethnicité à Maurice semble être le principal mode de structuration des rapports sociaux. De même, les stéréotypes ethniques et les typifications jouent un rôle primordial dans les interactions sociales. De même, l'institutionnalisation du droit des minorités constitue le mot d'ordre essentiel de l'idéologie officielle. Celle-ci affiche d'un côté une politique de construction nationale, de l'autre la sauvegarde des identités culturelles en phase avec l'histoire particulière des groupes ethniques composant le pays. Cette étude montre comment les remaniements culturels qui s'opèrent à l'intérieur des groupes ethniques ne s'effectuent pas en vase clos mais s'ajustent au reflet, disqualifiant dans le cas présent, ce que leur renvoie l'extérieur. Ces aménagements ont une incidence sur la définition des frontières qui assurent la persistence des frontières ethniques. En contexte de créolisation, tout contribue à l'effacement des limites, au brouillage des transitions. L'ethnicité, en tant qu'expression d'un lien d'appartenance, offre alors un répertoire de rôles disponibles pour ceux qui s'en réclament.
De nos jours, rares sont les pays où des peuples de races, de religions et de langues différentes coexistent pacifiquement. Trois cas sont décrits dans ce livre : l'Ile Maurice (seul pays où des populations hétérogènes coexistent sans problème depuis une vingtaine d'années); les Etats-Unis (Californie), et son modèle de Multiculturalisme et de société multiraciale; l'Italie (Haut Adije, Sudtirol), où les germanophones majoritaires dans cette région y ont conquis un statut modèle). Après avoir consacré un chapitre à l'«Europe assiégée», l'auteur analyse les questions du seuil de tolérance et de l'intégration des étrangers en France et en Suisse à travers deux études de cas. En comparant tous ces modèles d'intégration, l'auteur conclut que les politiques d'immigration et d'intégration devront être à l'avenir européennes, internationales. Quelles qu'elles soient, l'Europe connaîtra le métissage, ou elle ne sera pas.
Analyse de l'originalité du processus migratoire des jeunes femmes mauriciennes vers la France (1960-1990) à partir des enquêtes de terrain auprès des Mauriciennes créoles, employées de maison ou femmes de ménage résidant à Paris ou sa proche banlieue. Il en ressort que parmi les causes des migrations on trouve une forte volonté d'émancipation, une crise des emplois dans les secteurs traditionnels d'activité et une insatisfaction dans les nouveaux secteurs d'activité à l'Ile Maurice, et les besoins qui existent en France, notamment en personnel de service et en futures épouses pour endiguer le célibat des agriculteurs français. En définitive, le mariage serait le point nodal de l'émigration des jeunes mauriciennes.
Cette thèse examine dans quelle mesure la socialisation des Mauriciens dans leur pays d'origine les a prédisposé à s'insérer dans la société française. Le repérage de certains éléments forts, comme la langue, et les comportements socio-culturels, en général, laissent voir les spécificités de ce type d'insertion. L'auteur privilégie, toutefois, l'approche géographique et analyse le cadre socio-politique de ce mouvement migratoire et la dimension internationale de l'immigration mauricienne en France qui se caractérise par son ancienneté et son implantation dans le secteur économique informel.
Etude de la production sociale des identités ethniques dans la société de l'île Maurice caractérisée par le Multiculturalisme et le multilinguisme. Réflexion sur le concept d'ethnicité, sur l'ancrage politique (le parti politique considéré en termes de représentativité ethnique) et culturel (fonction emblématique de la langue et de la religion) du phénomène ethnique, sur les relations sociales de parenté et sur le sentiment d'appartenance ethnique (dynamiques d'attrait du semblable aussi bien que du contraire).
Description des variétés (écrites et orales) de langue française en présence à l'île Maurice chez les francophones (locuteurs de langue première française) mauriciens. Analyse de leurs attitudes et représentations de ces variétés et de la valeur identitaire attribuée à ces variétés. Le rôle du français, à la fois langue véhiculaire, "ethnique", "colonisatrice", dans la catégorisation sociale aussi bien que dans le positionnement face à la mauricianité.
Analyse de l'évolution de la pratique religieuse et de la pratique alimentaire (adoption du régime végétarien) chez les Télégous de l'île Maurice : recherche d'une valorisation au sein de la communauté hindoue par une identité religieuse spécifique et revendication d'un statut social en utilisant l'idéal brahmanique et végétarien de l'orthodoxie. La rationalité ainsi introduite dans la religion fait du brahmanisme un phénomène social et ethnique, renforçant la cohésion du groupe dans une société plurielle.
Nationalisme et ethnicité, idéologies rivales dans une société pluriethnique en mutation : étude des conséquences de l'utilisation d'une langue sur les relations interethniques et la formation d'une conscience nationale, l'exemple de l'Île Maurice. Description de la situation linguistique, de la pratique langagière des communautés, du système éducatif, des stratégies ethniques dans la définition identitaire. Analyse du rôle de la langue vernaculaire : créole, de la possibilité d'en faire une langue nationale, ciment ethnique et national.
Etude comparative de la gestion de l'ethnicité à l'île Maurice et à La Réunion à partir de la présence-ou absence-de références ethniques dans les ségas (folklore musical commun aux deux îles), considérée comme révélateur des positionnements officiels et des représentations populaires du fait ethnique. Présentation des groupes ethniques en présence dans les deux îles, repérage des références ethniques par catégorie de population dans les ségas réunionnais, interprétation du non-dit mauricien, sorte d'autocensure ethnique. Analyse de ces deux comportements en relation avec celui des gouvernements.
Ce recueil se veut le reflet d'un certains nombre de travaux qui sont menés sur deux sociétés polyethniques et culturelles : l'île Maurice et la Réunion.
Terre d'accueil depuis le XVIII ème siècle, l'Ile Maurice a entrepris un vaste mouvement d'émigration à partir du milieu de ce siécle. Pour des raisons démographiques, économiques, politiques, religieuses et même matrimoniales, les Mauriciens sont partis vers l'Australie, le Royaume-Uni, la France, l'Afrique du Sud, l'Amérique du Nord. A perçu de la manière dont vivent et travaillent les Mauriciens en France.