Ce livre comprend les résultats d'une enquête visant à étayer un diagnostic pour la création d'une maison de retraite adaptée aux immigrés dans le 1er arrondissement de Marseille. Il permet des éclairages sur deux questions essentielles : quelles sont les conditions de vie des migrants retraités en matière de revenus, de logement, de santé où d'accès aux droits sociaux ? quelles relations les migrants retraités entretiennent avec leurs pays d'origine ? Les principales réflexions s'inscrivent dans la lignée d'une série d'enquêtes et de travaux de recherche menés récemment sur les migrants vieillissants. En les recoupant pour l'essentiel, ils contribuent à poser les premiers jalons d'un diagnostic pour la création d'une maison de retraite adaptée aux immigrés dans le 1er arrondissement de Marseille.
La reconquête des centre-villes est régulièrement présentée comme un enjeu politique majeur, plus particulièrement à Marseille. Une des difficultés importantes réside dans l'incapacité à trouver des solutions au relogement des personnes isolées. Agées et pauvres, ces dernières sont le plus souvent issues de l'immigration magrébine mais sont progressivement remplacées dans l'habitat qu'elles occupent, par d'autres catégories de populations tout aussi précarisées. (Présentation de l'éditeur).
Dans le quartier ancien et central de Belsunce à Marseille, des familles de commerçants d'origine algérienne, marocaine et tunisienne, ont opté pour l'école privée car elle garantit à leurs enfants une éducation morale et un suivi scolaire que n'apporte pas l'école publique, pourtant localement dotée de moyens pédagogiques exceptionnels. A travers le choix de l'école, les parents cherchent à se démarquer de l'image négative du quartier.
L'étude de trois communautés étrangères de la banlieue de Marseille prouve la diversité des trajectoires des femmes dès lors que l'on considère leur rapport à la culture d'origine, à travers leur manière d'envisager l'espace du dehors par opposition à l'espace familial. L'histoire de Samia qui est marocaine montre comment les filles aménagent des formes inédites de passage d'un monde à l'autre.
Cet article présente l'ouvrage de Tarrius (A.), intitulé "Arabes de France dans l'économie mondiale souterraine", résultat d'une étude qu'il a menée pendant dix ans dans le quartier de Belsunce, lieu de passage de centaines de milliers de Nords-Africains transitant par Marseille. Après avoir distingué cinq catégories de populations se croisant à Belsunce et analysé la structure des familles propriétaires des commerces et leur entourage, l'auteur s'est attaché à la mise à jour de l'économie informelle. Enfin, comparant Algériens, Marocains et Tunisiens, l'auteur constate de fortes disparités dans le comportement des membres de la seconde génération vis à vis des activités paternelles, ce qui l'amène à plaider pour une reconnaissance de ces dispositifs économiques et une renonciation à l'idéal d'intégration ou d'assimilation. Le rédacteur de cet article s'interroge quant à lui sur les conséquences à tirer du dévoilement opéré par ces travaux, et se demande si l'on peut mettre en balance les quelques dizaines de milliers de Maghrébins investis dans l'économie informelle analysée dans ce livre et les centaines de milliers d'autres, engagés dans la voie de l'intégration.
Etude concernant l'habitat des célibataires ou travailleurs isolés du centre-ville de Marseille et la difficile question de leur relogement d'un point de vue opérationnel. Qu'il s'agisse de résidants en foyers ou en hôtel-meublé ou encore en structures d'hébergement provisoire, la précarité des conditions de vie de ces 3500 personnes, l'absence de mobilité résidentielle vers le parc HLM, la dégradation du bâti, la sur-occupation des locaux rendent les solutions peu nombreuses ou trop coûteuses. Améliorer le logement ou reloger massivement ne peuvent se concevoir que de manière modérée en préservant la seule alternative qui résulte d'une addition de moyens alliée à un changement de représentations du quartier.
Suivant une tradition méditerranéenne millénaire, et sans qu'on y prenne garde, un comptoir commercial "colonial" a pris forme à Marseille ces dernières années.L'évènement s'est produit dans le quartier de Belsunce, centre historique d'accueil des immigrants venus des mondes pauvres ou en conflits tout au long de ce siècle. Ce dispositif, qui s'appuie sur les différentiels de rechesse entre pays, contribue à l'enrichissement de tous les maillons de son réseau. Il prend place dans une organisation mondiale de l'économie souterraine. (Présentation de l'éditeur)
A partir d'une enquête menée auprès de la population maghrébine des clients du commerce de Belsunce, à Marseille, d'une part sur les lieux mêmes d'achat et d'autre part dans les logements sociaux à Lyon, Saint-Etienne, Valence, Avignon, Nîmes, Toulouse et Perpignan, l'auteur met en évidence : 1) la réalité de plus en plus généralisée des doubles situations des migrants : plus petits statuts économiques et sociaux en France, notables dans leurs pays d'origine, grâce à des micro-investissements productifs; 2) le rôle déterminant de la transformation de Belsunce en dispositif du type «comptoir commercial colonial méditerranéen» (au sens donné par F. Braudel à cette expression), dans cette généralisation des formes d'enrichissement là-bas, c'est-à-dire de réussite du projet migratoire originel; 3) la forte distance de cette évolution par rapport à l'influence islamiste intégriste.
Analyse des éléments constitutifs du déplacement ou de la sédentarité des Maghrébins dans la région de Marseille. Chacun de ces éléments s'inscrit dans un territoire circulatoire superposé aux espaces résidentiels, constitué d'axes reconnus par les migrants et canalisant, concentrant, les divers échanges. Il s'agit de la connection d'itinéraires intergénérationnels, résidentiels et quotidiens, d'amplitude internationale, régionale et locale, qui trace les contours de véritables territoires de référence activés dès que la nécessité se présente.
Le quartier de Belsunce est un lieu de transit pour les immigrés qui débarquent dans la ville de Marseille. L'auteur relate l'histoire de ce quartier du centre, à partir du 19ème siècle, qui fut une plaque tournante de l'immigration des Maghrébins, des Italiens, des Grecs et autres migrants originaires de la Méditerranée. Il décrit leurs conditions de vie, la réhabilitation de l'habitat et la vie quotidienne dans cet espace qui a marqué l'historique des migrations du bassin méditerranéen.
Selon le contexte historique la notion de "dispositif commercial international" est susceptible de nombreuses manifestations. Dans cette communication, l'auteur analyse le réseau de circuits des entrepreneurs maghrébins à Marseille (quartier de Belsunce), montre les populations en présence et définit une typologie des entrepreneurs migrants. Il présente ensuite les contextes de la métamorphose du centre de commerce de Belsunce en dispositif nomade, à la fin des années 80.
Le quartier de Belsunce, dans le centre historique de Marseille accueille, depuis le XIXème siècle, des diasporas de migrants méditerranéens (Italiens, Arméniens, Juifs Sépharades, Maghrébins) qui développent là des activités économiques favorables à leur insertion dans la société française. Jusqu'en 1987 les Algériens dominaient la représentation maghrébine et perpétuaient le rôle historique de ce quartier. Depuis, ce sont des entrepreneurs tunisiens et marocains, aux profils de nomades internationaux, qui ont provoqué le basculement d'une économie communautaire locale vers l'économie souterraine mondiale, vers une forme proche du comptoir colonial, à partir de leurs relations avec les Turcs pour les Marocains passés par Bruxelles et Madrid, avec les Italiens et les Libanais pour les Tunisiens passés par la Lybie, l'Espagne et l'Italie. L'auteur analyse la complexité de cette transformation sociale et économique et ses effets sur le dispositif urbain qu'est Belsunce.
La présence noire africaine à Marseille, en particulier des «gens du Fleuve» Sénégal, est ancienne : elle date significativement de la première guerre mondiale. Depuis lors les migrants se sont succédés sans interruption et le repérage des quartiers centraux, tel celui de Belsunce, s'est affirmée de génération en génération, faisant «mémoire collective» avant même l'affirmation de la présence collective manifeste. La visibilisation des Noirs-Africains est, elle, très récente : elle est contemporaine de la massification de cette migration, ces cinq dernières années. Elle a été rendue possible par une grande proximité culturelle et économique avec les Maghrébins déjà présents, mais elle s'est distinguée des activités de ces derniers. Salons de coiffure, magasins de mode, restaurants communautaires ou exotiques, vente de produits vivriers africains, sont les principales activités commerciales.
L'auteur décrit ici les dispositifs commerciaux maghrébins, dont le quartier Belsunce à Marseille est l'élément central. Les populations de ce quartier à rayonnement international sont également présentées, depuis les plus pauvres : les primo-arrivants, jusqu'aux entrepreneurs commerciaux.
Cette approche anthropologique du changement urbain, vu dans la perspective de l'internationalisation, analyse trois situations où mobilité et territorialité sont considérées comme des phénomènes articulés, producteurs d'identités sociales et d'interculturalités. Il s'agit : 1) du Royaume-Uni (Londres, quartier des Docklands) où dockers, irlandais d'origine, et entrepreneurs internationaux fondent la nouvelle ville européenne; 2) de la France (Bouches-du-Rhône, Marseille, quartier Belsunce) où les commerçants maghrébins jouent le rôle d'acteurs économiques et sociaux, à la suite des diasporas d'Arméniens, d'Italiens, de juifs; 3) des circulations internationales de cadres européens, élite constitutive de nouvelles citoyennetés.