La zone méditerranéenne, au carrefour de trois continents, est un espace de migrations multidirectionnel. Par son histoire et sa configuration géographique, elle concentre et illustre, parmi d'autres, l'essentiel des problèmes de migrations rencontrés dans le monde.
Détroit de Gibraltar, Canaries, Lampedusa, les routes maritimes de la migration, méditerranéennes ou atlantiques, sont devenues tristement célèbres depuis des années du fait des immigrants qui périssent en haute mer ou qui échouent sur les plages européennes, vivants ou morts...
Les migrations en Méditerranée sont un champ en vaste recomposition. Les révolutions arabes, la situation économique dans les pays européens et l'attraction du sud, qui devient aujourd'hui une destination presque aussi prisée que le nord (sur 240 millions de migrants internationaux, 130 millions se dirigent vers le nord, et 110 millions vers le sud) ont-ils eu des conséquences pour les pays d'origine des immigrés dans la région et les destinations des migrants ?
Dans le domaine des migrations, la Méditerranée est vue depuis ses rivages du nord, comme un péril constant. Les crises politiques et sociales sont dès lors révélatrices d'une inquiétude obsidionale dont la rationalité est problématique. Ce fut récemment encore le cas, à l'occasion des événements qui ont bouleversé la Tunisie et la Libye : confrontées à un flux de migrants Nord-Sud, les politiques migratoires des pays européens et de l'Union européenne n'ont pas varié et ont continué à se fonder sur des critères de « maîtrise des flux » et d'externalisation des contrôles, y compris en ce qui concerne les réfugiés.
Les bouleversements sociaux, économiques et surtout politiques qui ont affecté les pays du Maghreb ont engendré de profondes mutations en matière de migrations sur les pourtours de la Méditerranée. Ce dossier analyse les nouvelles figures migratoires qui se déploient de nos jours dans l'espace euromaghrébin en interrogeant également les reconfigurations de l'économie mondiale et des stratégies de recrutement des profils très qualifiés des firmes internationales.
Examinant la diversité des peuples et des cultures des bords de la Méditerranée, ce numéro s'intéresse à l'histoire de cette région et aux enjeux actuels des usagers linguistiques et de l'immigration clandestine des jeunes. Des articles sur la transmission du berbère et de l'arabe en France, la situation du français en Algérie, les manuels scolaires au temps de la colonisation...
La détermination des migrants « clandestins », maghrébins ou subsahariens, ont démontré aux décideurs européens et nationaux l'illusion d'une fermeture des frontières humaines de l'Europe. La question bouscule le projet européen lui-même et son rapport au monde, en l'obligeant à choisir entre un modèle d'Europe forteresse repliée sur elle-même et l'utopie universaliste d'une « Europe sans rivages ».
Vingt ans après son livre L'immigration : une chance pour la France, l'auteur réitère, avec Olivier Picard, son appel à une prise de conscience de l'immense richesse que représente la diversité française. Diversité raciale, culturelle et religieuse. Il tord ainsi le cou aux idées toutes faites, aux réflexes nationalistes et aux sentiments de peur. Il propose des solutions et des mesures politiques (laïcité, logement, éducation, décentralisation,...) à adopter d'urgence pour tirer parti de ce formidable potentiel.
Dynamiques migratoires en Europe du Sud. L'organisation socio-spatiale de Naples en tant que place d'achat et trajectoire des commerçants qui la fréquentent...
Dans une Méditerranée riche en tempêtes, la guerre d'Algérie et la question palestinienne représentent deux paroxysmes. C'est une bonne raison pour les regrouper et leur donner ici une place centrale. Il en est d'autres qui tiennent à certains traits communs de ces conflits. Les négations de l'identité nationale d'un peuple et des politiques de peuplement systématiques leur confèrent des caractères coloniaux et l'allure d'affrontements intercommunautaires. Parmi les enjeux qui ont été privilégiés dans ces études ressortent fortement la terre et l'eau, les équilibres écologiques, les migrations. (Présentation de l'éditeur)
La Méditerranée est aujourd'hui vue dans la politique européenne comme une région périphérique de l'Europe et comme une frontière identitaire et culturelle. Or, à l'inverse, c'est en la considérant comme un espace commun que l' Europe pourra trouver vis-à-vis d'elle une politique juste. (Présentation de la revue)
L'économie de bazar, telle que nous l'entendons, constitue un ensemble d'activités relevant de la vaste nébuleuse des économies souterraines et informelles.
Les marchands, immigrés, colporteurs ou entrepreneurs décrits dans ce livre présentent la double caractéristique d'être à la fois "transnationaux" et "indigènes. Dans l'anonymat, ils déploient au quotidien des formes d'action en s'appuyant sur des ressources culturelles qui ne sont pas celles de la culture Coca-Cola mais qui n'en sont pas moins efficaces. Ils font en quelque sorte partie de la face cachée de la mondialisation, plus difficile à "investiguer" que le monde des institutions en raison du caractère fluide, polymorphe et souvent informel des activités transnationales.
Cette étude concerne la Méditerranée, premier espace migratoire au monde et se pose les questions suivantes: comment expliquer la spécificité migratoire méditerranéenne, quelles en sont les composantes et mutations contemporaines, quels enjeux ces mouvements de plus en plus vifs et mal contrôlables suscitent-ils?