L'auteur aborde la particularité de la demande de main-d'oeuvre dans la région de Bergame. Il utilise les résultats d'une recherche sur le terrain pour mettre en relief les orientations et les attentes des entrepreneurs locaux à l'égard de la force de travail étrangère.
L'auteur aborde le thème de l'insertion des immigrés dans le tissus productif de la Lombardie face à la situation économique italienne. Il utilise des données statistiques fournies par le ministère de l'Intérieur et relatives à la présence des étrangers en France. D'après ce chercheur, l'approche qualitative sert à ne pas réduire les immigrés à un groupe amorphe composé d'individus identiques et additionnables. Sans aucun doute, l'immigration étrangère en Italie n'a pas été prévue ni sollicitée par le système économique. C'est seulement à partir de 1987 que la loi a défini la figure juridique de l'immigré étranger. L'immigration dont il s'agit est essentiellement spontanée, peu encadrée par la grande industrie et par les pouvoirs publics, peu protégée par les programmes de politique sociale. Les immigrés arrivent malgré tout à trouver leur place dans les interstices du marché du travail grâce aux réseaux d'information et de solidarité développés par les communautés nationales présentes.
On assiste dernièrement en Italie à une sorte de guerre concernant la dimension du fait migratoire et la formulation d'hypothèses de quantification. Ces approches du phénomène migratoire sont nécessaires, mais, elles sous-entendent trop souvent la notion de "seuil de tolérance". Il s'agit d'un vieux concept positiviste qui a été mis à mal dans la mesure où l'on n'a pas pu démontrer qu'il n'y avait correspondance directe entre la montée d'un conflit ethnique et la présence d'un quota de populations étrangères. Le concept de "seuil de tolérance" peut, éventuellement signaler un phénomène de rupture entre groupes sociaux différents. Phénomène qui peut être déclenché par la présence d'un groupe immigré, en concomitance avec des facteurs qui ne concernent pas directement les dernières arrivées.
Conformément aux pouvoirs attribués par les lois italiennes, l'intervention de l'administration régionale couvre plusieurs champs. Parmi ceux-là, citons la démarche du fait migratoire du point de vue démographique, social et culturel ; la promotion d'une activité de recherche intensive, apte à comprendre les dynamiques et l'évolution de l'immigration et à intervenir sur le plan de la politique sociale. Citons encore l'observation du marché du travail, spécialement en ce qui concerne la demande et l'offre des travailleurs immigrés ; la promotion des initiatives culturelles, en particulier, l'enseignement de la langue italienne ou la définition des typologies des services publics. Citons enfin la vérification des projets de premier accueil présentés par des organisations publiques et privées ; l'emploi des crédits affectés pour la réalisation des initiatives régionales. Une analyse attentive montre bien que l'immigration étrangère ne peut être abordée dans le cadre d'un seul secteur des politiques sociales, mais, plutôt par le biais de services spécialisés et bien ciblés.
L'auteur s'est efforcé d'analyser le fait migratoire du point de vue des parcours et des représentations des immigrés. La recherche aborde de nombreuses questions concernant les dynamiques de vie des travailleurs migrants. Notons parmi celles-ci le choix du lieu de travail (Bergame), la recherche d'emploi et de logement, l'insertion dans le monde du travail, les chances d'améliorer son statut de travailleur. Notons également des questions telles que les aspirations et les trajectoires migratoires, les attitudes envers le travail, les organisations syndicales et l'administration publique.
L'article aborde la question de l'insertion des immigrés dans le marché du travail italien qui se caractérise par un taux de chômage très élevé des nationaux. L'activité économique des immigrés est expliquée par le processus de segmentation du marché du travail et par la croissance de l'autonomie de l'offre de travail par rapport aux conditionnements de la demande. Dans la seconde partie, l'auteur approfondit la question en faisant référence aux expériences présentes au Nord de l'Italie, notamment en Lombardie, la région qui connaît le plus l'insertion professionnelle des immigrés. A partir d'enquêtes de terrain, trois formes d'intégration des immigrés dans le marché du travail sont distinguées : l'intégration "industrielle" dans les usines, l'intégration "subordonnée" dans le secteur de services, l'intégration "entrepreneuriale" en tant que créateurs d'activités indépendants.
Analyse des résultats de la régularisation des immigrés extra-communautaires en Italie (Lombardie), qui a été rendue possible par la loi n° 943, approuvée à la fin de 1986, et qui s'est déroulée durant l'année 1987. Les régularisés étaient 15 000 en Lombardie, dont la moitié étaient des chômeurs : la seule province de Milan a absorbé 78