Les processus de désaffiliation touchent de manière spécifique les jeunes d'origine maghrébine. Ceux-ci, sont en effet bien moins protégés par leurs diplômes que leurs homologues français. C'est du moins ce qu'une enquête CNRS-INSEE a permis de mettre en évidence dans le quartier de Lille-Sud. Ce quartier est aussi caractérisé par un taux très élevé de pratique religieuse régulière chez ces jeunes. Comprendre comment se constitue peu à peu une frontière entre les communautés requiert d'analyser les expériences biographiques de ces jeunes. C'est ce qu'à fait l'auteur de cette enquête qui fait ressortir l'accumulation des sanctions négatives (échec scolaire, éviction du marché de l'emploi, racisme, police, etc.) rend la loyauté à l'égard des agents classiques d'intégration de plus en plus difficile. L'auteur souligne que dans un tel contexte de frustration, la rencontre avec des "alternateurs", porte-parole d'instance de légitimation alternative, peut être à l'origine d'une conversion, voire d'une rupture radicale.