Justice sociale, liberté, démocratie, égalité, dignité. Ces revendications universelles ont secoué et secouent encore le monde arabe. Nous avons tenté de lire les révolutions arabes du point de vue des diasporas, en nous concentrant en particulier sur les communautés tunisienne, libyenne et marocaine...
Point traditionnel d'arrivée de flux migratoires sud-sud, la Libye s'insère progressivement depuis une décennie dans les circuits migratoires nord-sud de l'aire méditerranéenne. De pays d'immigration, elle est devenue un pays d'émmigration. L'étude des migrations à destination et en provenance de Libye illustre la mise en relation de plusieurs espaces migratoires ainsi que l'interpénétration des espaces relationnels dans lesquels se déploie ce pays.
Le contexte migratoire régional et international a projeté la région maghrébine sur le devant de la scène comme carrefour de la circulation migratoire entre trois ensembles géographiques majeurs : Afrique subsaharienne, Maghreb et Europe. Pour l'Union européenne, la défense de la "forteresse Europe" passe par l'établissement d'une zone de sécurité migratoire qui s'étend depuis les frontières extérieures du sud de l'Union aux frontières sahariennes méridionales des pays du Maghreb. Ces derniers sont ainsi chargés de la surveillance et du contrôle des flux à destination de l'Europe, que les migrants soient maghrébins, africains ou originaires d'autres continents. Après avoir analysé les origines des migrations de transit au Maghreb dans un contexte de poussée migratoire et l'instauration d'une zone tampon contre les migrations entre l'Afrique et l'Europe, l'auteur étudie la circulation migratoire et les contrôles aux frontières méridionales, puis il se centre sur le cas de la Tunisie, de la Libye et du Maroc.
Depuis la fin des années 90, la Libye a lancé un processus de règlement de ses contentieux internationaux avec les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU afin d'obtenir la levée de l'embargo qui pesait sur le pays. L'une des conditions posées avant la levée des sanctions internationales a porté sur la question de la migration de transit des Africains subsahariens qui traversaientt le Sahara, puis les détroits maritimes afin de se rendre clandestinement en Europe. Or, le prisme euro-méditerranéen fait perdre de vue l'importance des flux migratoires et marchands qui lient de manière croissante les deux rives du Sahara, mais aussi l'Afrique aux places marchandes asiatiques. L'auteur tente ici de saisir ces dynamiques invisibles en proposant un aperçu de la capitale libyenne, attentive aux changements observés au sein même du tissu urbain, alors que les pouvoirs publics gomment tous les liens visibles de l'africanité de la Libye si prégnante durant les années 90 pour transformer Tripoli de capitale d'Etat 'paria" en vitrine d'une Libye en voie de réintégration au sein de la communauté internationale.
Si la question de l'immigration, axe majeur dans le cadre des relations Nord-Sud, fait l'objet d'études scientifiques et universitaires, la recherche sur la mobilité Sud-Sud et ses conséquences économiques, politiques, sociales et culturelles fait défaut.; Les modalités de la migration Sud-Sud reposent sur l'apparition de nouveaux pôles d'emploi depuis les années 70, la multiplication des flux migratoires de courte distance et le développement de réfugiés. Particulièrement occultée, la question du racisme représente un enjeu majeur. Dans cet article, l'auteur étudie le rejet de l'immigré en Algérie, les mécanismes d'exclusion communs aux pays du sud de la Méditerranée et les tendances xénophobes en Afrique noire.
Ce numéro thématique de la revue Palestine-Israel Journal contient 16 articles très brefs (5 p. en moyenne) consacrés aux réfugiés Palestiniens. Tous les thèmes liés à leur situation sont évoqués, de la recherche d'une définition à celle d'une solution, en passant par l'histoire, l'exode, le droit du retour, les négociations actuelles, les camps de réfugiés. Les auteurs sont en grande majorité des universitaires, spécialistes de ces questions.
Peu d'études ont abordé l'histoire des réfugiés et des rapatriés italiens venus d'Afrique et d'Asie. Difficiles à chiffrer précisément ces flux s'échelonnent à partir de 1940 avec la fin de la colonisation et proviennent essentiellement de Lybie, d'Egypte, puis d'Ethiopie, d'Erythrée et de Somalie.
Historique des migrations des Tunisiens vers les pays européens, puis après le coup d'arrêt de l'immigration en Allemagne et en France - respectivement en 1973 et 1974 - vers la Libye, où la découverte du pétrole a élargi le marché du travail. Les migrants tunisiens sont devenus une arme politique pour la Libye qui n'a pas hésité à en renvoyer des milliers à chaque crise diplomatique entre les deux pays.
Depuis les années 1970, l'Egypte connaît une émigration importante de travailleurs majoritairement peu qualifiés qui s'est orientée d'abord vers la Libye et les pays arabes exportateurs de pétrole, puis vers l'Irak et la Jordanie. La guerre du golfe a contraint au retour un bon nombre de travailleurs migrants, ce qui met ce pays en situation difficile.
Historique des migrations turques vers les pays d'Europe et du Moyen-Orient, décomposé en six phases majeures entre 1956-1990. Etude des conséquences des migrations et transfert de fonds sur l'économie de la Turquie (investissement dans des entreprises, coopératives); étude de l'impact des migrations sur l'organisation sociale des pays d'accueil et d'origine : mobilité sociale, perte de main-d'oeuvre qualifiée, migration des femmes, changement social. Examen de quelques aspects récents de l'émigration : l'impact de la législation allemande de 1991 sur le statut juridique des migrants turcs, les problèmes des générations issues de l'immigration, le développement de la création d'entreprises, la revendication de participation politique, le mouvement de retour.
L'exode des cerveaux égyptiens : généralités relatives à l'émigration en Egypte suivies d'une analyse détaillée du départ de la main-d'oeuvre hautement qualifiée, 1982-1992. Les pays d'immigration, les secteurs d'activité, les causes des migrations, le niveau d'éducation (universitaire ou post-universitaire), le transfert de fonds, la migration permanente ou l'éventualité du retour, la position du gouvernement égyptien face à ces mouvements migratoires, tels sont les aspects essentiels qui sont examinées à l'appui de données statistiques et de témoignages d'émigrés.
Se fondant sur une étude menée auprès de migrants de retour au Bangladesh après une ou deux années d'émigration au Moyen-Orient, cet article analyse l'expérience vécue par les Bangladeshis durant le cycle migratoire. L'accent est mis sur les conditions de réinsertion au pays d'origine (adaptation du migrant et de sa famille, insertion sociale et professionnelle), les problèmes soulevés par l'absorption des flux de retours massifs, leur impact sur une économie orientée vers l'exportation de la main-d'oeuvre. Un ensemble de recommandations, visant à faciliter la réadaptation, complète cette analyse.
Etude générale de l'émigration des travailleurs Coréens vers le Moyen-Orient entre 1974-1985 réalisée à partir d'un échantillon de 480 migrants de retour en Corée. Présentation des caractéristiques socio-démographiques des migrants (distinguant entre les travailleurs engagés sur contrat temporaire et les travailleurs déplacés par leur entreprise), des conditions de vie et de travail dans les pays d'accueil, de l'adaptation des migrants et de leurs familles à la situation migratoire, de la réinsertion au pays d'origine, des conséquences des migrations sur les familles, sur l'économie (utilisation du transfert de fonds), sur les comportements individuels.
Les caractéristiques des migrations sud-sud entre pays arabes (stratégie migratoire du travailleur, objectifs et politiques des pays de départ et d'accueil, types de migration, etc.) sont examinées à partir de deux cas : l'émigration des Jordaniens vers les pays du Golfe Arabo-Persique, celle des Tunisiens vers la Libye. Une réflexion sur l'avenir des migrations vers les pays arabes complète cet article.
Pour analyser la stratégie d'optimisation du rapport salaire-qualification que poursuivent les entreprises multinationales asiatiques en exportant leur main-d'oeuvre vers les pays du Golfe Arabo-Persique, l'auteur propose une synthèse de trois théories. Il étudie ensuite la spécificité des relations économiques entre les divers pays d'origine et le Golfe, s'attardant sur le cas de la Corée du Sud (entrées en devise, disparité de salaires par nationalité et besoin en main-d'oeuvre des entreprises coréennes). Il examine, enfin, la gestion de la force de travail sur place.