L'émergence toute récente de la catégorie « jeunes » à La Réunion s'accompagne de celle des « parlers jeunes » principalement en milieu lycéen et d'une modification de la sociabilité, liée à l'urbanisation. Ces pratiques linguistiques identitaires se présentant comme un mélange de créole, de français (plus particulièrement « jeune » et familier) et de quelques termes anglais illustrent l'évolution de la diglossie vers une décrispation
L'analyse des parlers des "jeunes de banlieue" en France, des pratiques linguistiques et langagières au Maghreb et à La Réunion témoigne des phénomènes de croisements, de mélanges entre langues en contact, malgré l'influence des politiques monolingues. Toutes ces pratiques renvoient à des stratégies diversifiées en réponse à des situations de communication spécifiques et ont souvent une fonction identitaire. Mais ces usages peuvent tenir les élèves les plus en difficulté à l'écart des situations communicationnelmles et de la distanciation propres au langage normé et aus apprentissages scolaires.; La reconnaissance du plurilinguisme effectif des migrants ou de leurs enfants ainsi que d'une imprégnation culturelle bilingue chez leurs enfants comme atout et non comme handicap semble être une des conditions d'une meilleure intégration.
L'ouvrage propose de s'intéresser à la jeunesse comme ressource. La jeunesse apparaît comme telle à chaque fois qu'elle est associée à la résolution des problèmes qui la concernent dans des domaines aussi divers que l'éducation, la culture, la citoyenneté et l'insertion. Sous quelles formes et à quelles conditions les jeunes peuvent-ils engager des compétences sociales ? Dans quels espaces et avec qui ?
Cet ouvrage retrace l'itinéraire d'un sociologue, disparu en 1993, qui a su, dès la fin des années soixante-dix, donner la parole aux habitants des quartiers les plus difficiles par le biais des « permanences de parole », et construire ainsi des accords entre voisins et renouer les liens entre locataires et institutions. Sont rassemblés ici ses textes les plus significatifs, non seulement ceux relatant les expériences de réhabilitation des quartiers nord de Marseille ou les opérations de développement social des quartiers lancées à La Réunion, mais aussi ses articles théoriques.
Dans la perspective de l'examen du projet de loi d'orientation pour l'outre-mer, la commission des lois du Sénat a effectué deux missions destinées à mieux connaître la situation actuelle des départements d'outre-mer et les aspirations de leurs populations : la première de ces missions s'est rendue en Guyane, Martinique et Guadeloupe du 12 au 23 septembre 1999 et la seconde à la Réunion du 12 au 15 janvier 2000. Ces deux missions ont permis à leurs membres de constater, au-delà du cadre institutionnel unique issu de la départementalisation de 1946 et de graves difficultés économiques communes, la très grande diversité des situations locales.
L'auteur, psychologue clinicienne, tente une interprétation chez les Indiens réunionnais de culture hindoue de la fonction symbolique des rites, rites de passage, de conjuration et de guérison. Elle étudie la représentation culturelle du corps et du psychisme, les relations entre la mère et le bébé, la famille et l'enfant. La notion hindouiste de "sacrifice de soi" est à la base de ces pratiques rituelles et c'est par le corps et ses rituels que s'effectue la transmission culturelle
En dépit de problèmes et de tensions, de nombreuses sociétés pluri-ethniques ne semblent pas s'acheminer vers le déchirement, la violence et le conflit. C'est - espérons-le - le cas de la Belgique, de la Suisse, de La Réunion et d'autres pays ou régions encore... (Résumé de la revue)
Etude des formes de métissage dans des lieux où se rencontrent des grandes cultures alimentaires à travers le laboratoire que constitue la société réunionnaise et "l'espace social alimentaire" réunionnais.
Les études consacrées aux sociétés créoles ne font que peu de cas du père, souvent ignoré car supposé absent sur la base d'une généralisation abusive des travaux conduits aux Antilles. L'article identifie, à La Réunion, les "lieux du père", de la conception de l'enfant à la naissance. Le rôle de l'ascendant est ici décrit et envisagé à partir des théories de fabrication du bébé, de son importance supposée lors du processus de développement de l'embryon, aux comportements relevant de la couvade, manifestations représentatives de l'implication physique et symbolique du géniteur lors de la venue au monde de son enfant. L'absence mythique du père en société créole est remise en cause dans le contexte réunionnais et se pose la question d'une nouvelle approche de la structure familiale présente dans cette île de l'océan indien.
Rapport réalisé dans le cadre du Programme interministériel de recherche « Culture, ville et dynamique sociale ». A partir de l'observation de deux projets culturels visant à favoriser l'insertion sociale des habitants dans les quartiers, l'auteur s'interroge sur les conditions de réalisation de l'action culturelle par rapport aux définitions de l'intervention sociale. Parce que les projets culturels s'inscrivent dans une logique de l'action, en interaction avec les caractéristiques socio-culturelles des habitants, ils permettent de sortir des représentations et d'induire de nouveaux processus qui dans le contexte réunionnais donnent aux valeurs de métissage et d'apport de la culture créole, un contenu particulièrement dynamique.
Les relations interethniques à la Réunion relèvent-elles de l'idéologie du melting-pot ou du pluralisme culturel ? L'auteur tente de répondre grâce à l'analyse des différentes vagues migratoires, du métissage et des divers groupes ethniques qui composent l'île.
La place et le statut de l'islam dans la société française sont étudiés sous diverses approches dans cette partie : l'intégration de l'islam dans la République et des musulmans dans la citoyenneté ; la situation de l'islam au regard de la laïcité (inégalités de fait et chances de la laïcité) ; l'islam à La Réunion (contexte et exemplarité réunionnais) ; l'évolution des jeunes musulmans et de leurs pratiques (construction identitaire, pratiques culturelles et religieuses, spiritualité) ; vers une véritable intégration de l'islam en France (les conditions du changement et propositions pour l'avenir).
Le quatre mars 1848, les membres du gouvernement provisoire de la République signent le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. L'Arabie Saoudite n'a supprimé officiellement l'esclavage qu'en 1963 et la République islamique de Mauritanie ne l'a imitée qu'en 1980. Changeant toujours de forme, la question de l'exploitation reste un problème d'actualité.
Dans le but de contribuer au questionnement de la problématique des relations interethniques et interculturelles, l'auteur s'interroge sur la pertinence de concepts tels que communauté, diaspora, identité et ethnicité employés à l'égard des Chinois de la Réunion et de leurs descendants en s'appuyant sur le parcours migratoire et l'histoire culturelle des Chinois de cette île. A travers l'histoire de la migration chinoise, on observe la présence de plusieurs générations de "Chinois", de mouvements alternatifs d'individus entre les îles (La Réunion, Madagascar, l'île Maurice, les Seychelles), une migration numériquement faible, un déséquilibre du sex-ratio, une absence de politique culturelle et une pratique cultuelle marquée par le syncrétisme religieux.