Alors que la tradition nationaliste irlandaise analyse les rapports entre l'Irlande et la Grande-Bretagne selon le paradigme colonial, la tradition unioniste considère que l'Acte d'Union de 1800 a fait de l'île une « partie intégrante » d'un nouvel Etat fonctionnant à l'échelle de l'archipel. Cependant, à deux reprises pendant le XXe siècle, la communauté unioniste fut contrainte d'imaginer une Irlande sans les Britanniques. Si, lors de la première crise autour de la Home Rule, l'unionisme bénéficiait de réseaux de solidarité, au niveau national et impérial, ces soutiens avaient très largement disparu lors de la deuxième crise qui éclata dans les années 1960 et qui s'intensifia en 1985 avec la signature de l'Accord anglo-irlandais.C'est à partir de cette époque que certains éléments dans le camp unioniste élaborèrent un discours identitaire destiné à souligner les différences entre l'identité unioniste et la « culture dominante » irlandaise. On peut se demander si cette activité culturelle ne correspondrait pas à celle d'une nation en gestation, dont une des fonctions serait de fournir à la communauté des marqueurs identitaires monnayables en cas de désengagement britannique afin d'obtenir des concessions constitutionnelles ou territoriales.
A travers plusieurs études de cas (en France mais aussi en Italie, en Slovénie, en Irlande du Nord) et à différentes échelles (des grandes divisions culturelles au sein de l'espace national aux césures entre "pays" et entre quartiers urbains), ce livre examine les processus de fragmentation de l'espace qui peuvent se traduire par des coupures anodines, d'intenses contacts ou des fractures dramatiques. Aux sites frontaliers, qui ouvrent le champ des possibles échanges, s'opposent ainsi les sites frontières, traversés par une ligne de démarcation. (4e de couverture)
Au cours de la présente décennie, une oeuvre importante a été accomplie au sein du Conseil de l'Europe en vue de la reconnaissance des droits politiques, juridiques, socio-économiques et culturels de certains groupes minoritaires générés par les nombreux déplacements de frontières et de populations que l'Europe a connus au fil des siècles. Ces efforts ont abouti à l'adoption de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (1992) et de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (1995). L'ouvrage examine les caractéristiques démographiques des principales minorités nationales en Hongrie, Roumanie et République slovaque et des deux communautés en Irlande du Nord et contient une analyse des sources d'information en matière de religion, langue, groupe national-groupe ethnique.
Après un rappel historique, l'auteur analyse l'évolution démographique en Irlande du Nord. Selon lui, le taux de natalité élevé et la surfécondité de la population catholique, vis-à-vis de celle des protestants, sont de nature politique. Malgré la discrimination multiforme dont elle a été l'objet, cette évolution démographique constitue un enjeu essentiel pour le passage d'un statut de minorité à un statut de majorité.
Cet ouvrage analyse la situation des droits des minorités en Irlande du Nord, au Sud-Tyrol, en ex-Yougoslavie et dans le reste des Balkans, Albanie, Bulgarie, Grèce (Kosovo et Macédoine). Les auteurs s'interrogent sur la possibilité de renforcer le régime de protection des droits des minorités et évaluent le rôle que pourraient tenir le Conseil de l'Europe et la CSCE dans la création d'un régime transnational pour la protection des minorités européennes. Un tel régime pourrait permettre d'éviter que les tensions qui sévissent entre les Etats et les minorités ne dégénèrent en sécessions, en mouvements forcés de populations et en guerres, comme dans le cas tristement célèbre de l'ex-Yougoslavie. La paix et la stabilité doivent à tout prix être garanties sur le continent européen.
Les études présentées dans cet ouvrage montrent, à travers un vaste ensemble de situations historiques et sociales, comment des populations en sont venues, sous l'effet de processus divers, conquête, annexion, redécoupage des frontières ou migration, à occuper au sein de la société dans laquelle elles s'insèrent, une position de "minorité". Qu'entend-on exactement par ce terme ? Le grand intérêt de la comparaison des conditions dans lesquelles tel ou tel groupe est/ou se produit comme minoritaire est de montrer qu'aucun attribut ne désigne en soi une minorité si ce n'est le rapport social qui la lie à une majorité dans une situation socio-historique donnée. Chacune de ces contributions et leur mise en perspective aident à retracer la genèse de ce rapport tel qu'il s'est construit au cours d'une histoire longue dans le cas des anciennes minorités, ou tel qu'il se dessine en pointillé dans l'évolution des populations immigrées dans les sociétés contemporaines d'Europe ou d'Amérique.
L'Irlande du Nord et Israël ont créé des écoles dans lesquelles sont scolarisés, respectivement, des catholiques et des protestants, des juifs et des musulmans, dans un contexte local de relations interethniques difficiles. Cet article présente une évaluation de ces expériences en les situant dans leur contexte social et politique et en faisant ressortir les enjeux qui s'y rattachent. Les auteurs analysent l'impact sociopédagogique de ces interventions : résultats scolaires, dimensions psychologiques et relations intercommunautaires. Ils identifient les conditions favorables au succès d'une telle intervention basée sur une réelle intégration des jeunes de communautés différentes dans l'école pour permettre l'adaptation à d'autres sociétés et résoudre le conflit culturel.
L'auteur étudie l'impact des conflits ethniques sur la société internationale depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il replace les conflits ethniques dans la théorie sociologique des conflits et dresse une typologie des groupes ethniques en conflit ainsi que des formes de conflit. Il examine le cas de l'Irlande du Nord, du Sri Lanka, du Nicaragua et du Pays basque espagnol. Il dégage les tendances générales des mouvements ethniques, l'internationalisation des conflits, les soutiens idéologiques qu'ils reçoivent, l'action des Etats, des organisations non-gouvernementales (ONG) et des Nations-Unies sur ces conflits.