Jakarta, a city rife with disparities like many cities in the Global South, is undergoing rapid change. Alongside its megastructures, high-rise residential buildings, and franchised convenience stores, Jakarta's massive slums and off-hour street markets foster an usettled urban population surviving in difficult conditions. (extrait de la quatrième de couverture)
En appui sur des terrains réalisés auprès de travailleurs migrants indonésiens, entre l'Indonésie, la Malaisie et Singapour, l'auteur propose d'aborder ces expériences dans une perspective sociologique. En montrant que les affects attachent les migrants à leurs lieux, il souligne que les considérer permet de saisir des parcours migratoires autrement difficiles à lire.
La situation des femmes colonisées varie selon leur situation initiale. L'auteur tente d'étudier la situation de ces femmes en Afrique, aux Antilles, en Algérie, en Inde et en Indonésie.
Le dernier quart du XXe siècle a été marqué par l'émergence, puis le déclin, des mouvements islamistes-un phénomène aussi spectaculaire qu'inattendu. Alors que le repli de la religion dans la sphère privée semblait un acquis du monde moderne, on vit apparaître, dans les années 1970, des groupes politiques qui ne juraient que par le Coran, se réclamaient du jihad-le combat sacré pour la cause de Dieu-et voulaient instaurer l'Etat islamique. Après une première vague, qui culmina avec la révolution iranienne de 1979, l'islamisme, favorisé par le recul du messianisme socialiste, se répandit dans l'ensemble du monde musulman, tandis que l'Iran et l'Arabie saoudite, conservatrice, s'en disputaient férocement l'hégémonie. Déclenché l'année suivante en Afghanistan contre l'URSS, le jihad devint la cause islamiste par excellence, contaminant et exacerbant partout les conflits : en Egypte et en Algérie notamment où les groupes radicaux s'engagèrent dans une escalade de la violence qui leur aliéna peu à peu la population. En dépit de poussées parfois spectaculaires-jusque dans les pays occidentaux-, dès la seconde moitié des années 1990, de la Turquie à l'Indonésie, de l'Egypte à l'Algérie et aux banlieues européennes, le déclin était manifeste. Tout indique aujourd'hui que l'heure du postislamisme a sonné, et que les sociétés musulmanes vont entrer de plain-pied dans la modernité, selon des modes de fusion inédits avec le monde occidental. C'est donc le bilan de vingt-cinq ans d'islamisme que dresse Gilles Kepel dans ce livre, où le mouvement est analysé dans ses diverses dimensions : historique, culturelle et sociale. Et cette synthèse originale, à la fois savante et claire, permet, pour la première fois, de comprendre un des principaux phénomènes politico-religieux de la fin du XXe siècle.
L'ouvrage fait référence à tous ceux qui fuient une situation de crise extrême sur le plan politique, religieux, foncier, environnemental ou qui subissent un déplacement contraint du fait de politiques migratoires voulues par l'aménagement du territoire. Par mobilité sous contrainte, il faut entendre les mouvements collectifs, massifs, imposés parfois de manière brutale, tous induits par des forces d'expulsion vers un ailleurs qui n'a pas été souhaité. La diversité des cas analysés dans ce texte rend compte de la notion de réfugié et de déplacé dans le sens de leur définition première ainsi que de celle, plus restrictive, des organismes onusiens. La première partie de l'ouvrage tente de poser les jalons d'une classification entre déplacés, réfugiés, migrants économiques, demandeurs d'asile et exilés. Comment intervenir face à des situations si différentes ? La deuxième partie rassemble six études de cas, dont quatre en Afrique et deux en Asie du Sud-Est. Dans la troisième et dernière partie du livre les auteurs s'interrogent sur le rôle des sciences sociales à propos des connaissances qu'il faudrait acquérir afin d'accueillir au mieux les réfugiés.
Initiée par les colonisateurs néerlandais à partir de 1905, la transmigration des Indonésiens était encore, en 1997, le plus important programme de migration organisée jamais entrepris par un Etat. Bien que pratiquée sur une base essentiellement volontariste, cette transmigration a impliqué des programmes de nature assez coercitive. En comparant deux villages de migrants, l'un d'émigrés forcés et l'autre d'émigrés spontanés, l'auteur essaye d'expliquer que les premiers réussissent mieux que les volontaires dans leur nouvel environnement.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de jeunes filles avaient été déportées de la péninsule coréenne pour être livrées aux soldats de l'Armée impériale. Or, pendant presqu'un demi-siècle, cet esclavage sexuel planifié par l'Etat japonais avait été passé sous silence. Outre la destruction systématique des preuves lors de la défaite, ainsi que l'occultation des archives par les gouvernements de l'après-guerre, la difficulté principale était liée au fait que les nombreuses victimes, traumatisées et accablées par un sentiment de honte, ne s'étaient jamais manifestées. Néanmoins, depuis 1991, des milliers de déclarations se sont succédées dans la péninsule coréenne ainsi qu'en provenance de Chine, des Philippines, de Malaisie et d'Indonésie grâce à l'intervention des associations féminines sud-coréennes. C'est par leurs témoignages que l'une des zones cachées de l'histoire de la colonisation japonaise est en train de se dévoiler. Cependant, cette réhabilitation des victimes du Japon impérial survient à un moment où une nouvelle génération de révisionnistes entendent faire renaître la fierté nationale en donnant une vision positive et non "masochiste" de leur histoire. Ce texte a été rédigé afin de retracer les destins croisés de deux femmes coréennes nées au moment de la domination coloniale japonaise et de décrire une forme de racisme institué au nom des nations. Il s'agit de l'histoire de la mère de l'écrivain, fille de paysan ruiné et contraint d'émigrer au Japon ainsi que de Mme Song, victime de l'esclavage sexuel de l'Armée impériale.
Les déplacements forcés et réinstallations de populations consécutifs à des programmes de développement ont atteint une ampleur et une fréquence telles qu'ils sont reconnus comme des phénomènes universels et nécessitent des solutions régies par des politiques spécialisées. L'auteur identifie les tendances générales révélées par le vaste corpus de données empiriques en matière de réinstallation, pour ensuite esquisser un modèle théorique de déplacement et de reconstruction. Ce modèle tire avantage des toutes dernières recherches en matière de réinstallation et propose un large cadre théorique pour diagnostiquer et anticiper les risques d'appauvrissement. L'auteur souligne que la reconstruction et l'amélioration des moyens d'existence des personnes déplacées exigent une lutte pour renverser les risques de paupérisation au moyen de stratégies soutenues par un financement adéquat. Enfin, il critique les approches qui négligent la reconstruction et les limites propres à l'analyse des coûts et avantages.
Conférence faite le 14-15 mai 1998 à Manille aux Philippines. Analyse de l'impact de la crise financière asiatique sur les migrations dans les pays de départ et dans les pays d'accueil en Asie. Cette crise, qui a une incidence sur l'économie des pays d'accueil, notamment sur la Thaïlande, la Corée, la Malaisie et Hong Kong, a comme corollaire le chômage dans cette région du globe, les perspectives d'emploi étant très incertaines. Cette crise a aussi une incidence sur les pays de départ (notamment sur l'Indonésie, les Philippines et le Bangladesh), car les pays d'accueil privilégient leurs propres intérêts. De ce fait, ces derniers ont mis en place des politiques migratoires restrictives.
Etude de la relation entre migration internationale et développement économique, en référence à l'expérience vécue par l'Indonésie au cours des vingt-cinq dernières années. Amorce de l'analyse - encore peu explorée - d'un rapport à établir entre la poussée à l'émigration et le changement structurel, au niveau macro-économique, changement à associer au processus d'industrialisation et de développement, et de réorganisation du marché de l'emploi.
L'héritage colonial de l'Indonésie moderne et indépendante se manifeste encore aujourd'hui dans le cadre des projets d'équilibrage démographique. En 1905 le gouvernement colonial charge l'assistant-résident H. G. Heijting d'étudier la possibilité d'un projet de transmigration avec le double objectif de politique sociale dans les "îles intérieures" (Java, Madura, Bali) et de politique de développement dans les "îles extérieures" (Sumatra, Kalimantan, Sulawesi). Heijting envoie alors 155 familles de Kedu (Java-Centre) à Gedong Tataan (Lampung) où ils fondent le village de Bagelen. Entre 1906 et 1911 quatre autres villages voient le jour dans le cadre du projet "Kolonisatie". L'auteur montre que les échecs de la transmigration sont dus à une perception erronée de l'évolution du paysannat javanais face à la croissance démographique, à des préjugés envers les populations des îles périphériques ainsi qu'à une politique exclusivement agraire de développement. Entre 1928 et 1931, découragé par les mauvais résultats des projets de colonisation, le gouvernement colonial songe à abandonner le programme. Toutefois, en 1931, lorsque la grande crise frappa le secteur des plantations industrielles, plusiers milliers de personnes sont envoyées dans les colonies déjà existantes. Entre 1905 et 1941, le gouvernement colonial déplaça environ 200 000 ouvriers javanais vers les îles extérieures. Dès la proclamation de l'Indépendance (17 août 1945), l'organisation pratique de la transmigration subit de nombreuses vicissitudes, principalement dans les années soixante-dix, sans pour autant être remise en cause.
Dernièrement un des plus grands phénomènes aux niveaux économique et social consiste en la féminisation des migrations internationales de travail. Les problèmes relatifs aux femmes migrantes dépendent du fait d'être à la fois femmes et migrantes. La spécificité des flux de travailleuses migrantes, asiatiques en particulier, a été étudiée relativement aux modalités de réunification familiale et à la résidence permanente, aux entrées temporaires sur la base des critères du marché du travail, du recrutement et aux conditions d'entrée et d'admission à l'étranger.
Parmi les migrants, travailleurs dont le nombre croît sans cesse - ils sont aujourd'hui plus de 35 millions - les femmes asiatiques constituent le groupe dont l'expansion est la plus rapide. L'Asie est le théâtre d'une "industrie de la migration" en plein essor, tant légale que clandestine, qui offre une sous-traitance de main-d'oeuvre à quelques-unes des économies les plus riches et dynamiques du monde, à un coût humain souvent très élevé.