Si le Secod Empire a lancé la conquête de la péninsule indochinoise, c'est la Troisième République, qui avait fait siennes les valeurs du siècle des Lumières, qui l'a achevé. Sa domination a été ressentie comme une oppression par beaucoup d'Indochinois. Et, malgré la répétition des idéaux et des bonnes intentions de la colonisation, la réalité de la domination et l'exploitation ne fut pas effacée.
Dans les années 1920, alors que s'affirme un discours "humanitariste" de la colonisation, le ministère des Colonies et ses agents en mission outre-mer paraissent animés de velléités réformatrices en matière de politique sociale dans l'Empire. Reprenant le projet d'une règlementation du travail dans les colonies, le gouverneur d'Indochine A.Varenne arrête en 1927 des dispositions susceptibles de défendre une main-d'euvre dont le recrutement et l'exploitation provoquent des scandales. Mais cette tentative, premier pas vers une protection ouvrière en Indochine, s'insère dans le cadre d'un système fondé sur l'inégalité et la contrainte. Et c'est cette dernière dimension qui caractérise globalement la politique d'une administration indochinoise soumise à la pression des milieux économiques coloniaux et désireuse avant tout de maintenir l'ordre établi dans la colonie. (Résumé de la revue)
L'image positive dont bénéficient généralement les populations du Sud-Est asiatique en France est alimentée par l'histoire récente (des guerres anti-américaines à l'engouement pour le boudhisme) plus que par l'histoire coloniale de l'Indochine française.
Le colonialisme a partie liée avec l'idéologie de la IIIe République naissante et permet d'affermir la République encore fragile avec un projet porteur d'unité nationale.
A la fin du XIXe siècle, la France règne sur un immense empire : Maghreb, Afrique noire, Indochine... L'idéologie coloniale élabore un modèle de l'"indigène sauvage" que la République va doucement amener vers la "civilisation". Après 1945, le mythe de l'assimilation potentielle des peuples colonisés se brise sur l'écueil de la guerre d'Algérie puis des indépendances. L'image de l'immigré supplante progressivement celle de l'indigène. Aujourd'hui la perception des immigrés de l'ex-empire témoigne d'un retour des stéréotypes coloniaux. Les auteurs appellent à une analyse critique de cette page d'histoire pour dépassionner le débat sur l'immigration.
En un an, l'audiovisuel et la presse ont multiplié les documents sur l'Algérie et l'Indochine. Le travail des historiens intervient pour restituer la mémoire, comprendre le passé et faire connaître aux jeunes Algériens ce que fut réellement la guerre d'Algérie.
Historique des migrations à partir du XVIème siècle en France des travailleurs migrants chinois. Recrutés pendant la première guerre mondiale, puis étudiants au début du siècle, cette vague migratoire débute en 1920 et ne s'intensifie qu'à partir de la mort de Mao en 1976. Le principal flux d'exilés provient de l'Asie du Sud-Est et comprend de nombreux indochinois fuyant le Vietnam à partir de 1954. Le second volume est consacré à l'activité économique des Chinois à Paris. Ouvriers, colporteurs, commerçants, maroquiniers, restaurateurs, ébénistes, cette communauté ethnique investit dans le quartier conserve sa pratique culturelle mais perd peu à peu sa pratique religieuse.