Délinquance, violence, insécurité : les « banlieues » sont devenues le réceptacle de tous les maux de la société française. Comment en est-on arrivé là ? Quels sont les enjeux politiques et idéologiques d'une telle mise en scène des banlieues ? Quels effets engendre-t-elle sur le terrain ? Quelles réalités sociales conduit-elle à dissimuler ? S'appuyant sur une longue enquête menée dans les Hauts-de-Seine, l'auteur montre que la vie sociale dans les quartiers « difficiles » ne se résume pas à la délinquance. Parce qu'on assiste aujourd'hui à une criminalisation de fait des classes populaires, il était urgent de porter un autre regard sur ces espaces stigmatisés, de donner un aperçu des ressources disponibles, du fourmillement d'initiatives, des solidarités qui y sont à l'ouvre.; Banlieue
A rebours des analyses misérabilistes sur les quartiers populaires, l'auteur montre que se produit et se renouvelle un certain rapport à la politique, notamment par l'émergence de porte-parole issus de l'immigration. Il s'interroge dès lors sur l'exclusion progressive de ces militants de cité du champ politique local.
La disparition du monde ouvrier et du système social qui l'accompagnait ont bouleversé les structures physiques, politiques et sociales des anciens quartiers de la banlieue rouge. L'exemple du quartier des Grésillons à Gennevilliers montre avec acuité les transformations économiques et sociales en illustrant les différentes phases de transitions que connaît la société post-industrielle. La nouvelle génération, fils d'immigrés et fils d'ouvriers qui ne peuvent plus devenir ouvriers apparaît comme la population touchée par ses nombreuses transformations, développant des stratégies d'adaptation et de résistance face à ses mutations qui les désignent actuellement comme des individus en marge de la société. (Résumé de la revue)
Le cahier est consacré aux travaux réalisés dans le cadre du programme sur les politiques municipales de l'hospitalité. Ce programme s'est donné pour objectif de fixer la réflexion sur l'accueil de l'autre à l'échelon municipal, ce dernier intervenant à la fois en tant que relais et i nterprète des politiques nationales d'accueil et de solidarité et en tant que creuset de politiques propres.
L'ASAV (Association pour l'accueil des gens du voyage) est une association de Hauts-de-Seine qui s'occupe des Tsiganes, français ou étrangers. Cet article décrit les objectifs de cette association, fait un rappel historique de la présence des gens du voyage roumains en France, et notamment à Nanterre, et décritle dispositif dérogatoire au droit commun mis en oeuvre à l'intention de cette population en ce qui concerne l'accès aux soins et l'insertion en France.
Evaluation des contrats locaux d'accompagnement scolaire (CLAS), mis en place en 1996 dans quatre département (Hauts-de-Seine, Isère, Gironde et Var) du point de vue du pilotage et de l'harmonisation des dispositifs et des partenariats. Si l'on constate une augmentation quantitative de l'activité péri-scolaire à l'échelle du département, elle a tendance à se concentrer sur les mêmes communes. L'harmonisation de tous les dispositifs au sein d'une procédure unique se heurte à plusieurs difficultés.
La ségrégation spatiale des populations issues de l'immigration en France est analysée à différentes échelles. L'échelle du quartier est plutôt caractérisée par la diversité ethnique dans laquelle les populations d'origine étrangère, sociologiquement minoritaires mais numériquement considérables marquent le paysage et la société. L'auteur s'interroge sur la nature et la dynamique des processus ségrégatifs à partir d'une étude de l'espace scolaire. Entre 1975 et 1990, l'augmentation de la présence d'enfants d'immigrés a entraîné une accentuation des écarts entre communes de forte et de faible concentration des jeunes issus de l'immigration. Partant d'une étude effectuée à Asnière-sur-Seine, l'auteur montre jusqu'à quel point cette commune cristallise tous les éléments favorables à la constitution d'un ghetto scolaire, dont l'origine se situe dans la ségrégation spatiale.
La présente étude tente de rendre compte des gestions municipales de l'immigration, son objectif est de comprendre quelles sont les conséquences de la présence de populations d'origine étrangère sur l'activité des communes. Il s'agit en particulier de comprendre comment et pourquoi cette présence est, dans certains cas, définie comme problématique. L'enquête a porté sur sept sites d'observation : Amiens, Antony, Gennevilliers, Montpellier, Montreuil, Reichshoffen et Saint Denis.
Au nord de l'agglomération parisienne, la commune d'Asnières, localité traditionnelle d'accueil des vagues migrantes, est nettement divisée entre quartiers bourgeois et populaires. Un curieux découpage de la carte scolaire amplifie la ségrégation sociale et ethnique. Là où le public scolaire comprend une proportion plus forte d'enfants d'origine maghrébine, le nombre d'élèves issus de milieux favorisés baisse sous l'effet notamment de déplacements dérogatoires vers l'établissement le plus prestigieux. Mais celui-ci, jouxtant des cités récemment dites « sensibles », connaît aussi la fuite d'une partie de ses effectifs vers les établissements privés.
L'auteur s'interroge sur la place du religieux dans la construction communautaire de la minorité arménienne en France, considérant qu'une communauté forme des territoires intermédiaires d'adaptation obéissant à des logiques de proximité. Après une brève approche historique de la Grande Diaspora du XXe siècle, elle étudie la pertinence de la composante religieuse et du légendaire national dans l'élaboration du lien communautaire ainsi que l'impact de l'Eglise apostolique et des traditions religieuses dans l'exil.
Résultats d'une enquête sur la quasi-totalité des élèves primo-arrivants non francophones des Hauts-de-Seine, cette photographie de la situation du département s'organise en trois grands chapitres : 1) l'identification des élèves primo-arrivants selon le pays d'origine, le continent, le sexe et l'âge; 2) la scolarisation en France et dans le pays d'origine; 3) l'orientation et le devenir de ces élèves à l'issue d'une année de scolarisation en France. Parmi les conclusions de ce travail, on peut noter une extrême diversité des pays d'origine (donc pas de méthode FLE (français langue étrangère) uniformément applicable), le fait que la plupart des élèves surmontent leur handicap majeur (la langue) à l'issue d'une seule année de scolarisation, la nécessité de continuer à suivre 50 de ces élèves pour maintenir intactes les chances d'une intégration scolaire réussie.
Femmes d'origine maghrébine entre 25 et 40 ans, mères de famille, inscrites à l'ANPE ont répondu à la formation expérimentale proposée par la Mission Banlieue de Médecine du Monde et la Direction Santé de la Ville de Gennevilliers. Formation sanitaire et sociale dont l'objectif est d'amener la communauté dont elles sont issues à utiliser le système de santé à titre préventif, à savoir leur droits et apprendre le fonctionnement sanitaire et social.
Dès 1925, près de la moitié des Arméniens réfugiés habitaient à Issy-les-Moulineaux ou à Alfortville. La diaspora issue de la rupture connaissait ces deux lieux. Chaque exilé savait qu'il pourrait compter sur le réseau d'entraide de la communauté pour faire étape ou fonder un foyer. L'auteur a recueilli le témoignage de ceux qui ont vécu cette période de l'histoire de la communauté arménienne et de ses territoires.
Le bidonville de Nanterre, émietté, s'est constitué à partir des années cinquante. Chaque vague migratoire apporte une population nouvelle, venant s'ajouter aux Algériens, Italiens, Espagnols puis Maghrébins. Devant le gonflement de la population le problème de logement devient essentiel. Les nouveaux arrivants sont rejetés et dispersés sur des territoires situés à la périphérie de la commune. Cet ouvrage relate l'histoire de ce lieu aujourd'hui éradiqué, mais qui reste présent dans la mémoire des habitants.