Les démographes expliquent par les migrations de main-d'oeuvre masculine le fait que les femmes soient chefs de ménage dans les pays d'émigration : en l'absence du mari, la femme assume ce rôle. C'est ce que les spécialistes appellent «l'argument du rapport de masculinité». Or, on constate que la vérification empirique de ce mécanisme, sur des données de recensements ou d'enquêtes d'un grand nombre de pays, aboutit à des résultats décevants. On ne peut établir aucune corrélation statistique significative entre les rapports de masculinité et diverses caractéristiques des ménages. Pour comprendre l'échec de cette méthodologie, il faut passer de la démographie à la sociologie des migrations et prendre en compte les contextes culturels, et plus particulièrement les statuts et rôles des femmes. C'est ce que montrent deux exemples : la Caraïbe et l'ethnie Dogon du Mali.
La diversité ethnique des habitants du Guyana a été l'origine de violents conflits qui l'ont affaibli politiquement et économiquement. L'auteur étudie les origines, l'évolution et les conséquences de ces conflits qui ont opposé les diverses composantes de la société guyanaise : les Africains, les Amérindiens, les Européens et les Indiens.
Histoire de l'immigration des Portugais de Madère en Guyana (ex-Guyane Britannique), entre 1835-1898. Les causes de leur exode de Madère, et leur insertion sociale et insertion professionnelle en Guyana. Leur contribution au développement économique de la colonie grâce à leur expérience de l'agriculture et du commerce. Leur contribution à son développement culturel par l'implantation et le rayonnement de l'Eglise Catholique Romane et du catholicisme (construction d'églises, création d'écoles privées enseignant en portugais et d'associations religieuses vulgarisant la culture d'origine).
L'immigration des Chinois en Guyana, 1853-1891 : la réponse à un besoin de main-d'oeuvre après l'abolition de l'esclavage. Analyse de l'adaptation économique des chinois employés d'abord sur contrat dans l'agriculture et les plantations et ensuite se consacrant à la création d'entreprise et au commerce. Analyse de leur adaptation sociale et culturelle, avec la préservation de leur identité ethnique et de leur culture d'origine, analyse de leur problème d'intégration à la société d'accueil.
L'émigration des Indiens au Guyana (Guyane Britannique) au milieu du 19e siècle, 1838-1871 : une solution au problème de main-d'oeuvre rencontré par les planteurs de canne à sucre après l'abolition de l'esclavage (1834). Les efforts des planteurs guyanais pour attirer ces travailleurs immigrés de substitution. Les raisons pour lesquelles seules les Présidences de Madras et du Bengale ont fourni des émigrés. L'opposition du Colonial Office et du gouvernement Indien à l'introduction de la main-d'oeuvre de la Présidence de Bombay, par le biais d'entreprises privées, due au refus de reconnaître les avantages de l'émigration.