A partir de pratiques culturelles de leurs régions d'origine, les Antillais travaillant au centre de tri de colis que l'auteur a observé ont reconstruit de nouvelles règles de cosommation alimentaire et de commensalité sur leur lieu de travail en région parisienne. En partant de l'étude de la transposition d'une pratique alimentaire ancienne, l'auteur décrit l'organisation rituelle du casse-crôute, l'approvisionnement en denrées alimentaires, le déroulement du repas et ses participants. Ces repas seraient un rituel, un devoir qui permet d'entretenir les traditions du pays.
Cet article porte sur les représentations et pratiques relatives au corps telles qu'elles sont mises en acte et en parole par les migrants guadeloupéens en Ile de France. Si ces représentations et pratiques évoluent et se créolisent en fonction du contexte migratoire et des contacts avec d'autres groupes sociaux, elle s'inscrivent également dans la continuité et sont garantes d'une unité et d'une identité antillaise. (résumé de l'auteur)
En Guadeloupe, Guyane et Martinique, l'option nationaliste, comme moyen de sortir de ce qu'il reste de situation coloniale, fait problème. Cet article a pour but d'approfondir ce que sont les fondements historiques et sociaux de ce problème et, d'autre part, de réfléchir sur les limites de la compatibilité entre la forme nationale de l'organisation politique et le plus grand épanouissement de la démocratie dans les territoires qui sont encore les départements français d'Amérique.
Les sociétés de la Caraïbe ont su élaborer des systèmes originaux de représentations du corps et de la maladie. L'ouvrage étudie la manière dont à la Guadeloupe les savoirs sur la santé et la maladie constituent un ensemble structuré de représentations et de pratiques. L'auteur analyse la pharmacopée de plantes médicinales et le paysage des jardins de case dont l'organisation reflète la vision du monde des occupants et leur bien ou mal-être.
Dans la perspective de l'examen du projet de loi d'orientation pour l'outre-mer, la commission des lois du Sénat a effectué deux missions destinées à mieux connaître la situation actuelle des départements d'outre-mer et les aspirations de leurs populations : la première de ces missions s'est rendue en Guyane, Martinique et Guadeloupe du 12 au 23 septembre 1999 et la seconde à la Réunion du 12 au 15 janvier 2000. Ces deux missions ont permis à leurs membres de constater, au-delà du cadre institutionnel unique issu de la départementalisation de 1946 et de graves difficultés économiques communes, la très grande diversité des situations locales.
Analyse de l'afrocentrisme antillais à partir de l'ouvrage d'Ama Mazama « Langues et identité en Guadeloupe : une perspective afrocentrique ».
Historique des migrations des Antillais en France depuis 1946 jusqu'au milieu des années 70. A partir de cette date, l'émigration diminue en raison de la discrimination qui touche les jeunes en même temps que déclinent leurs perspectives de retour. Migration de peuplement, ces Français originaires des Antilles reconstruisent leur histoire en territoire métropolitain, réassignés dans une différence qui les contraint à redéfinir leur identité.
Avant 1996, année de l'arrivée des nouvelles thérapies, le sida signifiait la mort annoncée, le mal absolu prêt à terrasser n'importe qui. On ne se préoccupait guère alors des migrants originaires de pays où le sida est endémique. Surtout s'ils vivaient sans papiers ou dans la précarité sociale, car disait-on, il ne fallait pas les stigmatiser davantage. La majorité des Haïtiens sont de ceux-là. C'est dans ce contexte que l'auteur a interrogé des acteurs du système de soins et les intéressés eux-mêmes, en Ile-de-France et en Guadeloupe. Après une présentation éclairante sur l'histoire des migrations haïtiennes, sur le contexte social et sanitaire en Haïti et les représentations culturelles du corps et des maladies, l'auteur laisse la parole aux uns et aux autres. Interviews, citations, dialogues se succèdent. Des spécificités se dessinent au fil des paroles directes et des réponses qui s'entrecroisent. Les personnes discutent l'interprétation des maladies et du sida, les stratégies de prévention et vision des rapports entre hommes et femmes, toile de fond de la possible tragédie. Une culture riche et originale se révèle avec les changements que l'immigration provoque en elle. La conclusion ouvre des perspectives d'action pour la prévention du sida qui tient compte des particularités des migrants haïtiens.
Depuis trois siècles, Guadeloupe et Martinique vivent une relation réciproque d'attraction répulsion avec la métopole. L'origine de cette situation provient de la colonisation.Les relations Antilles françaises-métropole sont typiques d'un rapport parent-enfant. Tous les aspects de la vie sociale, économique et politique ramènent à cette analyse. C'est donc là le noeud du problème. Les réflexions qui s'en dégagent suggèrent des propositions dont beaucoup vont à l'encontre des politiques suivies depuis la départementalisation de 1946.
Cet ouvrage regroupe des articles sur les femmes écrivains des Antilles (Haïti, Guadeloupe, Martinique). Au-delà d'auteurs très connues du grand public et incontournables, comme Simone Schwarz-Bart ou Maryse Condé pour la Guadeloupe et Marie Chauvet pour Haïti, qui suscitent, depuis longtemps déjà, de nombreuses études, nous invitons le lecteur à la découverte d'écrivaines relativement peu connues en dehors des cercles de spécialistes, ou bien qui se trouvent oubliées des lecteurs, comme Marie-Magdeleine Carbet, Mayotte Capécia ou Nadine Magloire. Les auteurs présentent également des études et des entretiens qui portent sur la production littéraire de ces dernières années où l'on a assisté à la floraison de nouvelles écrivaines antillaises, par exemple, Suzanne Dracius, Gisèle Pineau, Ina Césaire, Lilas Desquiron et Yanick Lahens, entre autres. Ce recueil auquel ont contribué de nombreux universitaires d'horizons divers, spécialistes de littérature afro-antillaise, nous semble combler un vide dans le domaine de l'analyse littéraire des oeuvres des femmes antillaises qui écrivent en français.
L'auteur se livre à une analyse de la sorcellerie dans une société créole rurale, à partir des conflits et disputes du domaine privé ou domestique. La jalousie considérée comme l'expression d'un lien social fort est le mobile principal des querelles. Cette microethnographie donne à voir comment sont gérés les antagonismes, leurs modes de résolution, les itinéraires thérapeutiques.
Une analyse de l'histoire des antilles sous forme de strates du mouvement de population permet de lire la créolité d'aujourd'hui. Cette créolité est ici défini comme un triple héritage : améridiens, blancs européens, noirs d'Afrique. L'ethnocide, l'esclavage et le ressourcement culturel des nantis blancs en métropole ont dépossédé ces communautés culturelles de leur mémoire collective qui se sont fondues en une culture du métissage. Un regard sur la pratique religieuse par exemple permet de discerner un apport vaudou, un apport du christianisme mêlé d'hindouïsme du aux plus récentes migrations. De cette analyse ressort un concept la «créolisation, qui peut être transposée à d'autres contextes».
La Guyane compte un nombre croissant d'étrangers, soit 26
Révision de quelques idées reçues sur le développement de migrations massives de main-d'oeuvre vers les Caraïbes, 1830-1900, conjointement à l'abolition de l'esclavage. La position de la France en relation avec sa politique coloniale. Evaluation approximative, incombant à l'imperfection des sources, des mouvements migratoires vers les plantations ou chantiers caribéens, allant de l'immigration "volontaire" de travailleurs engagés sur contrat jusqu'à la déportation organisée (réseaux de traite négrière clandestine, déplacement de populations inter-caraïbes) visant à assurer la modernisation technique et l'augmentation de la production sucrière (Africains, Asiatiques, Noirs Américains, Européens et surtout Indiens et Chinois).