Cet article propose à la fois un questionnement théorique et quelques matériaux empiriques interrogeant la manière dont sont saisis les changements brutaux résultant d'opérations de renouvellement urbain par les populations "en place". La démarche défend le rôle d'acteur socio-spatial de l'habitant dans la production de son espace de vie quotidien même lorsque celui-ci s'inscrit dans un contexte de bouleversements importants. Par ses pratiques, individuelles ou collectives, l'habitant peut créer de l'imprévisible et des significations propres à détourner certaines appropriations des lieux imposées par l'intervention. (Résumé de la revue)
La pratique de la ville affecte profondément la culture de la famille émigrée. Rapidement, l'exposition à l'espace public, les mots, les objets, les formes de consommation conjuguent leurs effets. Il en résulte l'hybridation des pratiques quotidiennes, urbaines et domestiques. La famille n'est plus la même du point de vue de sa composition mais aussi du point de vue de la répartition des pouvoirs, des identités et des positions relatives de ses membres. La maison du retour, envisagée comme terme d'un nomadisme résidentiel nécessaire, devient vite une résidence secondaire, appendice d'une résidence principale placée dans la périphérie d'une grande ville française. L'analyse de ces transformations est au centre de l'ouvrage. C'est le résultat d'une recherche collective menée sur plusieurs sites en France, mais aussi au Maghreb. L'ambition des auteurs est de renouveler la compréhension du rapport des "immigrés" de France à la société et à l'espace, à partir d'une étude ethno-sociologique.
Enquête sur les relations école-parents à partir de deux dispositifs d'accompagnement scolaire, activité péri-scolaire et école ouverte dans une logique de participation sociale des habitants à leur quartier. L'analyse des discours parentaux relatifs à l'éducation de leurs enfants révèle un fort investissement vis-à-vis de la réussite scolaire et paradoxalement un désintérêt ou une insatisfaction récurrente pour l'établissement scolaire. Quant aux dispositifs péri-scolaires, leur usage par ces derniers varie en fonction de représentations de l'appartenance de l'association support au quartier et des pratiques de proximité qu'ils ont de leur environnement. A l'inverse, les dispositifs d'accueil des élèves pendant les vacances touchent ceux qui se distancient des services de proximité. Cette logique d'usage dans les banlieues stigmatisées procède d'une attitude de classement et de visibilisation des prestations scolaires qui interroge le rôle joué par deux dispositifs complémentaires et leur recours selon la manière dont ils seront inscrits localement.
Cet ouvrage apporte un éclairage sur un aspect peu connu de la Résistance : le rôle joué par les organisations de jeunesse de la section juive de la MOI (Main-d'Oeuvre Immigrée) à Lyon et Grenoble essentiellement. En s'aidant des témoignages recueillis et de l'analyse des documents d'époque, l'auteur fournit des données sur la guerre, la législatioin anti-juive, la restructuration de la section juive de la MOI, l'organisation de la résistance communiste juive à Lyon, l'Union de la jeunesse juive.
Tentative pour constituer un fichier ou corpus de l'action culturelle urbaine en France depuis 1990 à partir de critères qui combinent l'objectif artistique de l'action, son financement, l'inscription concrète dans l'espace urbain et le mode de participation sociale qu'elle induit auprès du public. L'objectif est de montrer comment l'interaction se réalise entre l'art de la rue et un espace social public dans un lieu et à une date donnés. Trois monographies permettent de décrire ce type de spectacles, L'art sur la place en France (Lyon), Retour d'Afrique en France (Nantes) et Week-end de spectacles de rue en France (Grenoble).
A partir de l'observation de trois quartiers d'habitat social à Grenoble et des modes de socialisation déployés par des immigrés et leur famille, Algériens, Tunisiens et Chiliens, l'auteur s'interroge sur la nature du lien civil qui se crée avec le pays d'accueil. Derrière les problématiques de citoyenneté ou de participation sociale, les relations étrangers-nationaux obéissent à des positionnements et des revendications d'appartenance interactifs, issus non seulement de la nature des relations sociales mais aussi des sentiments de légitimité que produit chaque groupe ou individu en fonction de sa propre histoire.
Ce travail constitue le rapport final de l'"Etude des conditions de création ou de rupture du lien civil sur trois quartiers de l'agglomération grenobloise" ; il traite des populations d'origine maghrébine vivant en France depuis une trentaine d'années et logées en habitat social. Après le rappel des hypothèses de départ (la coproduction du lien civil soumise à l'orientation et à l'évolution des interactions d'individus et de groupes ; l'actualisation de ce processus selon des modalités différentes) et de la méthodologie, l'auteur procède à l'analyse d'entretiens et d'itinéraires avant de conclure sur l'actuel positionnement réciproque des deux groupes considérés, français et maghrébin.
Le vieillissement de la population étrangère isolée, son enracinement dans et par le temps et les modes d'habitat de cette population, son enracinement dans et par le lieu, sont une des failles dramatiques du projet de l'intégration en France. Des acteurs associatifs et professionnels prennent en compte ce problème et élaborent un projet qui pourrait bien se révéler un exemple à suivre.
Sont rassemblées ici les contributions de trois élus qui, selon des approches différentes, abordent la question de la participation des étrangers à la vie locale. Françoise Jullien, maire de Mons-en-Baroeul (1989-1995), retrace le contexte, sur sa commune, de mise en place de la première expérience française d'élection d'étrangers associés à un conseil municipal et en fait le bilan. Aziz Sahiri, maire-adjoint de Grenoble (1989-1995), tout en relatant son parcours d'élu indique la façon dont sont perçus les jeunes issus de l'immigration quand il s'agit de leur faire prendre place sur une liste en vue d'élections municipales. Gilles De Robien, député-maire d'Amiens, préconise quant à lui l'association des étrangers à la vie locale par des actions concrètes dans les quartiers.
Présentation d'une action artistique de proximité dans le domaine du théâtre qui s'est déroulée dans le quartier du Village Olympique à Grenoble en 1995-1996, sur la base de la réflexion de comment éviter aux enfants de devenir des délinquants à l'adolescence et comment réinculquer dès le plus jeune âge les règles de vie et de citoyenneté. Le deuxième volet de cette action artistique concerne "Les racines du présent" : à une époque où le racisme et la xénophobie renaissent, la compagnie de théâtre affirme cette mixité de populations comme une richesse et un apport au présent à construire ensemble dans ce quartier comme ailleurs.
La présente étude se propose d'analyser les formes d'action et de réaction des habitants aux enjeux qui s'offrent à eux localement, leurs possibilités d'intervention sur la scène politique locale, et donc les conditions d'exercice de leur citoyenneté.
Synthèse d'une étude qui porte sur une analyse critique des principaux ouvrages qui ont traité du vécu et des représentations de l'habitat dévalorisé. Elle comporte en même temps l'analyse de l'évolution des politiques de logement auxquelles sont confrontées, dans leur majorité, les populations immigrées. Cette lecture critique s'accompagne d'un travail de clarification des concepts qui vont être utilisés : ethnicité, communautarisme, ségrégation. Une enquête de terrain menée dans la banlieue lyonnaise, à Grenoble et à Cholet succède à cette réflexion.
Enquêtes menées dans la région de Lyon et de Grenoble, qui révèlent la montée de l'idéologie des mouvements islamistes en France et du retour à l'islam particulièrement chez les jeunes, ce qui peut entraîner une confusion entre religion et vie associative.
Enquête menée en France (Isère, Saint-Martin-d'Hères) auprès de jeunes portugais : une intégration individuelle qui n'exclut pas le retour à la communauté.