L'émigration galicienne vers les Amériques a souvent été considérée comme un phénomène aux conséquences négatives pour la société d'origine. Dans cet article, l'auteur prouve que le retour a joué un rôle décisif dans le processus de modernisation de la société galicienne avant 1936. Les émigrés ont financé des écoles, des associations agraires, ont soutenu des journaux locaux dans leur lutte contre les propriétaires terriens et notables locaux et ont contribué au développement du syndicalisme ouvrier dans les régions rurales. De plus, l'auteur définit un cadre théorique du retour prenant en compte différentes variables se rapportant à une expérience associative et à un engagement politique en Amérique, au degré de mobilité sociale, etc.
Les sources espagnoles utilisées pour l'étude de l'émigration non seulement sont incomplètes, mais elles sont très éparses. Si quelques-unes furent créées aux seules fins migratoires par l'Etat ou par les compagnies maritimes, d'autres, ainsi les actes notariaux, sont plus générales. Ainsi, les obligations hypothécaires d'embarquement permettent de tracer des cartes de l'expansion de l'action des agents de compagnies de navigation et les listes de fugitifs montrent que le pays de destination préféré était Cuba ou le Brésil. Les Galiciens, pour la plupart d'origine rurale, ont émigré en Amérique dans des zones urbaines. L'analyse du lieu de naissance des émigrants en provenance de La Coruña permet de détecter des cas de migrations par étapes.
Sur la base de 40 témoignages biographiques d'émigrés galiciens qui sont rentrés en Galice (Espagne), cette recherche analyse le contexte historique de l'émigration galicienne vers les Amériques et l'Europe entre 1900 et 1995, la vie quotidienne des émigrés galiciens, le contexte historique de la migration de retour à partir de 1960 et les différents types de discours sur le retour.
Le transport par voie maritime a entrainé des changements notables au cours du XIXe siècle, lorsque la capacité de la cargaison et du transport des passagers a connu un accroissement considérable, parallèlement à une réduction drastique de la durée des voyages, faits qui ont eu une incidence sur les flux migratoires galiciens en Amérique. Les bateaux à voile ont rendu possible cette émigration depuis 1830 jusqu'en 1870, mais par la suite ils furent remplacés par des bateaux à vapeur. A partir de là, les voyages furent plus courts et les conditions de la traversée meilleures. Le raccourcissement du temps improductif du à la traversée réduisit les coûts de l'émigration et rendit possible les retours non définitifs.
L'émigration galicienne a été traditionnellement appréhendée comme une soupape d'échappement des tensions sociales du pays d'origine, et par conséquent comme un facteur qui contribua à désamorcer les conflits sociaux et politiques en Galice. Dans cet article l'auteur discute cette interprétation à la lumière de l'interaction effective entre communautés émigrées en Amérique et leur pays d'origine tant au niveau local qu'au niveau national en Galice. L'activité véhiculaire des sociétés locales galiciennes (les sociétés d'instruction) et le rôle dynamisateur des élites politiques tant émigrées que résidant en Galice ont fait partie d'un processus qui contribua au développement des principaux mouvements sociaux opposés à la prédominance des partis et des élites politiques traditionnels qui surgirent dans le pays à la fin de la Restauration.
A travers l'analyse de la migration en provenance de Galice (Espagne) en Amérique entre 1830 et 1930, cet article explique les différences qui existent dans les stratégies migratoires et dans les préférences des Galiciens. Rôle positif des facteurs micro-sociaux et des réseaux sociaux informels créés autour de l'information (entre le pays de départ et les pays d'arrivée), du financement du voyage, de l'accueil et de l'intégration des émigrés galiciens. Rôle de l'émigration dans les stratégies familiales et des différents mécanismes d'information qui ont permis aux familles galiciennes et aux émigrés potentiels de prendre la décision d'émigrer. En outre, l'auteur met en évidence l'importance des chaînes migratoires comme moyen du regroupement familial.
Le phénomène de l'émigration transocéanique en Amérique a atteint des dimensions massives en Espagne (Galice) dès la deuxième moitié du XIXème siècle. L'importance de ce mouvement migratoire engendra réflexions et débats théoriques au sein des élites politiques et sociales galiciennes et suscita des prises de position du nationalisme galicien dès ses origines. Pour les nationalistes galiciens espagnols, l'émigration était un phénomène négatif qui contribuait à la destruction des caractéristiques nationales du pays bien que ce phénomène migratoire fût aussi considéré comme inévitable. En outre, les nationalistes galiciens installés en Amérique se montraient très critiques à l'égard des causes et conséquences des migrations. Cependant, les nationalistes s'avèraient généralement incapables de définir une politique d'application immédiate.
Analyse de l'immigration espagnole en Argentine (Cordova) pendant la période de l'immigration massive (1870-1914). L'auteur présente l'étude de cas de la chaîne migratoire de marins originaire d'Espagne (Galice, Pontevedra) et de Ciudadela, originaire d'Espagne (Baléares, Minorque) et considère l'insertion professionnelle de ces Espagnols, leurs modèles de mariage et leur participation politique en Argentine. La coïncidence idéologique avec les groupes conservateurs dominants prévaut dans quelques cas sur les différences nationales éventuelles, facilitant ainsi l'insertion sociale de ces immigrés dans le pays d'accueil.
L'étude de l'immigration des Espagnols en provenance de l'Espagne (Galice) vers l'Uruguay (Montevideo) est rendue difficile par le caractère fragmentaire des sources disponibles, par l'incompatibilité de critères entre sources d'origines diverses, par l'inaccessibilité pas toujours justifiée d'autres sources et par la rareté de sources qui proportionnent une information sur des bases régionales. Malgré ces restrictions, on a pu décéler l'existence de quelques chaînes migratoires basées sur la relation avec la région d'origine qui ont influencé dans le choix du secteur d'implantation et dans le choix de la profession de ces immigrés en Uruguay.
Après avoir passé en revue les causes des migrations de l'Espagne (Galice) vers l'Uruguay, en soulignant les conditions économiques et politiques du pays de départ, l'action des compatriotes Espagnols et les agents de recrutement, l'auteur analyse les politiques migratoires du gouvernement uruguayen dans la deuxième moitié du XIX ème siècle. L'insertion sociale des Galiciens, l'attitude de l'élite uruguayenne, le rôle des immigrants dans les premiers conflits ouvriers et la naissance du syndicalisme en Uruguay sont analysés dans cet article.
A partir de l'étude d'un cas concret, la composition d'un groupe d'activité dans l'agriculture en Espagne (Galice), l'auteur analyse la stratégie développée par un paysan pour recruter ses partenaires. Le recours à l'«Axuda», réseaux d'entraide, s'explique en partie par l'évolution du système foncier et surtout par l'émigration qui a vidé la campagne de la population jeune, entraînant une pénurie de main-d'oeuvre.