Comptes-rendus et suppléments aux actes du colloque publiés dans le numéro 25 de la revue.
Les déplacements de population ont évolué au cours des dernières décennies. Aux migrations économiques sont venus s'ajouter les déplacements liés aux conflits armés. Dans les deux cas on observe maintenant des retours. L'auteur a analysé ces réinstallations des réfugiés de guerre comme indissociables de la réconciliation, de la réhabilitation et de la reconstruction. Les populations restent traumatisées par les événements ayant causé leur départ. C'est pourquoi il est primordial de défendre les droits de ceux qui rentrent et d'agir en tenant compte des raisons qui les ont poussé à fuir, afin de favoriser leur réintégration dans la société d'origine.
Au sommaire : venir d'un pays qui n'existe plus, les immigrés de l'ex-Yougoslavie en France ; immigrés franco-algériens et conflits identitaires.
L'article décrit la politique de l'actuelle Macédoine à l'égard de ses minorités. Depuis la mort de Tito, la reconnaissance du peuple macédoine commence à primer et remet en cause la république macédonienne comme foyer d'autres nationalités (albanaise, turque et plusieurs groupes ethniques). A partir de la crise des années 1980, les Macédoniens affirment souffrir d'une répartition économique injuste par rapport aux autres pays membres de l'ex-Yougoslavie. L'auteur essaye de mettre en relation la revendication d'une situation de domination de la part de la Macédoine et son traitement politique des minorités à l'intérieur du pays.
Au cours des siècles les Arméniens se sont installés dans les Balkans. Selon l'auteur, en 1996, ils constituent des minorités au sens démographique et culturel du terme. La diaspora arménienne dans la zone balkanique souffre d'un réel déficit d'études et de publications, notamment sur l'aspect étatique du traitement des minorités. Néanmoins, cette minorité arménienne est présentée en termes de minorité oubliée par rapport aux ex-démocraties populaires, telles la Bulgarie, la Roumanie, la Yougoslavie et l'Albanie. A partir de 1945 le "rideau de fer" semble avoir isolé ces pays du réseau diasporique arménien. Différent semble être le cas de la Grèce, en raison de son appartenance à l'OTAN depuis 1952.
Il s'agit d'un recueil de différentes études et de recherches dont l'objectif est une meilleure connaissance de la mosaïque des Balkans. Il n'existe en effet, en Europe, aucune région comparable où, au cours des siècles, se sont succédées, heurtées, mêlées tant de populations diverses. Ces travaux mettent en exergue trois points. En premier lieu, cette région est l'aboutissement d'une des principales voies d'invasion dès les premiers millénaires de notre ère. En deuxième lieu, ces contrées ont représenté, en certaines périodes, des zones de refuge des groupes religieux et/ou ethniques. En troisième lieu, certains Etats balkaniques ont parfois fait recours aux étrangers pour des motifs économiques. Par conséquent, il s'agit d'analyser les bouleversements apportés aux minorités au cours des temps par les guerres et les conquêtes.
L'essai présente une analyse de la tragédie yougoslave de façon rétrospective. Il précise que les symptômes d'une rupture formelle et du malaise yougoslaves étaient connus par les gouvernements occidentaux bien avant la guerre qui a brisé l'unité de la Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix. L'auteur considère que, dans la mesure où les puissances internationales n'ont pas vu leurs intérêts nationaux menacés, elles n'ont pas risqué une intervention militaire directe.