Avec le recul d'un quart de siècle, Migrations Société revient sur la réalité des migrations à l'intérieur du continent européen dans le cadre de la nouvelle donne géopolitique résultant de la chute du mur de Berlin et de la dislocation de l'URSS. Les différents textes contribuent à apporter une meilleure compréhension de la réalité des causes et des conséquences des mouvements migratoires intraeuropéens...
La crise des ressources humaines dans le domaine de la santé a généré, ces dernières années, de forts déplacements de professionnels de santé vers les pays développés. L'élargissement de l'UE, en 2007, et la reconnaissance des qualifications médicales ont entraîné l'intensification de la migration des médecins roumains et bulgares vers l'Europe de l'Ouest.
Cet article s'intéresse aux Roms est-européens installés en banlieue parisienne et aux formes d'intervention institutionnelle (pouvoirs publics, ONG) à leur endroit. En analysant ce phénomène à différentes échelles (européenne et locale), l'auteure montre comment ce groupe, sédentaire à l'origine, est maintenu avec le concours de l'action des pouvoirs publics dans un nomadisme forcé, perpétuant et même renforçant ainsi sa marginalisation.
La traite des personnes est un enjeu majeur dans le contexte des nouvelles mobilités entre l'est et l'ouest de l'Europe. Des campagnes d'information ont été lancées dans plusieurs pays est-européens afin d'informer les populations au sujet des dangers qui y sont liés et de prévenir ce phénomène...
L'élargissement de l'Union européenne aux anciens pays du bloc de l'Est aura-t-il des conséquences migratoires ? La question se pose surtout pour les relations, très intenses depuis 1990, entre l'Europe centrale qui adhère à l'Union et les pays orientaux pour le moment tenus à l'extérieur des frontières de Schengen. (Présentation de la revue)
La France a été entre les deux guerres une terre d'accueil privilégiée des migrations de l'est de l'Europe. Elle ne joue plus aujourd'hui ce rôle. Elle n'est certes pas restée à l'écart des importants mouvements de population qui ont suivi l'ouverture du rideau de fer. Mais en dépit d'indéniables efforts, elle demeure beaucoup moins concernée par ce nouveau courant migratoire que d'autres pays, en particulier que l'Allemagne. (Résumé de la revue)
Cet article fait le lien entre l'enseignement sur la pensée politique féministe et les résultats d'une recherche entreprise sur les violences faites aux femmes dans les pays du Sud-Est européen. Il met en regard les politiques internationales élaborées pour lutter contre la traite des femmes et les débats féministes menés autour de ce trafic. (Présentation de la revue)
La migration chinoise en Europe de l'Est s'est constituée au cours de ces 15 dernières années. Contrairement à l'Europe occidentale et méridionale, cette migration est majoritairement composée d'entrepreneurs. Dans cet article, l'auteur montre comment la niche économique occupée par les Chinois, leurs réseaux transnationaux et leur exclusion des institutions sociales ont donné naissance à une "minorité d'intermédiaires" semblable aux communautés chinoises du Sud-Est colonial, mais possédant à la fois plus de marge de manoeuvre sous certains aspects et moins sous d'autres.
Le flux migratoire en provenance d'Europe de l'Est vers la France est faible. Il s'agit historiquement de Polonais et de Russes et récemment de Roumains, déjà scolarisés et avec parfois un haut niveau de qualification professionnelle, cadres ou étudiants. C'est une migration temporaire dont la circulation devrait continuer à s'accentuer avec les perspectives d'élargissement de l'Europe.
Ce commentaire de l'article de GARSON (J.P.), REDOR (D.), LEMAITRE (G.) sur l'intégration régionale et les migrations en Europe Centrale et de l'Est souligne leur effort d'aborder les nouveaux mouvements migratoires dans le cadre conventionnel des analyses économiques. Montrant la difficulté des prospectives migratoires à long terme (leur nature et volume) au sein de la CEE, l'auteur se penche sur la nature complexe des récents courants migratoires européens et s'interroge sur les perspectives de leur perpétuation ou rupture en confrontant les postulats théoriques aux données empiriques et en suggérant de nouvelles interprétations.
Réflexion sur l'article de GARSON (J.P.), REDOR (D.), LEMAITRE (G.) consacré aux migrations dans le contexte de l'intégration régionale des pays d'Europe Centrale et de l'Est. L'auteur aborde plusieurs points : l'inégalité de développement économique des pays considérés, entraînant un phénomène de déséquilibre ; la définition de la notion de "migration" ; le choix d'un cadre conceptuel d'analyse économique ; les écarts de capitaux dans les économies "en transition" ; les déterminants des investissements étrangers directs.
Réfléchissant au rôle de l'enseignement et de la structure éducative institutionnelle sur la mobilité de la main-d'oeuvre, l'auteur souligne le lien entre éducation, acquisition d'une qualification et marché du travail, en Europe et en particulier en Europe Centrale et de l'Est. Il étudie les conditions de transfert international de compétences, les implications pour les migrations en provenance des pays d'Europe de l'Est et les conséquences démographiques des flux migratoires.
Cette réflexion sur le passage des pays de l'Europe Centrale et de l'Est à une économie de marché aborde la question des interrelations entre migrations, libre commerce et intégration régionale. L'auteur examine les mouvements migratoires vers l'Europe Occidentale en liaison avec les accords NAFTA, d'une part et dans le contexte d'un processus de transition, d'autre part. Enfin il attire l'attention sur les dimensions politiques et microéconomiques des migrations qui ont été négligées au cours du séminaire.
Regroupant une dizaine d'articles, extraits de la presse européenne, ce dossier du Courrier International évoque la possible naissance d'une nation tsigane. Contre l'assimilation forcée pratiquée par les divers régimes depuis deux siècles en Europe, les nouveaux militants roms exigent la reconnaissance de leur culture et de leur mode de vie. Victimes, eux aussi, du génocide perpétré par les nazis, les Roms, dont le nombre varie selon les estimations de 6,8 à 8,6 millions en Europe, restent en butte au racisme, latent ou manifeste. Ils vivent dans des ghettos ou sont rejetés vers les terrains vagues. Depuis la chute du mur de Berlin, leur situation s'est souvent dégradée. Parallèlement, l'émergence d'une nouvelle génération politique, plus radicale, s'accompagne d'un véritable renouveau culturel et artistique.