Le député-maire PS d'Evry (91), Manuel Valls, s'interroge sur le concept de laïcité. Dans sa pratique politique il encourage la diversité et la visibilité cultuelles, sans nier pour autant la présence d'éventuelles tensions communautaires. Il se prononce pour une révision de la loi de 1905, permettant le financement public des cultes afin de parer aux inégalités entre les religions : l'établissement de lieux de cultes décents est un préalable à l'application sereine du principe de laïcité.
Aujourd'hui le mot d'ordre de mixité se présente comme un mode de traitement de la présence immigrée dans la ville. L'objectif explicite de mixité sociale recouvre une visée sous-jacente de mixité ethnique alors même que le thème de l'ethnicité est contourné par les discours publics nationaux. La confrontation des trois terrains -les villes d'Evry, Mantes-la-jolie et Sainte-Eulalie- montre que les deux postulats de la mixité ethnique -dispersion spatiale et intégration sociale individuelle des populations immigrées- sont loin de rencontrer l'assentiment des partenaires locaux. Leur scepticisme se double d'une incapacité à formuler un diagnostic spatial concernant les regroupements résidentiels des immigrés. Les stratégies mises en oeuvre pour réaliser l'objectif de mixité sollicitent différents leviers d'action, mais les marges de manoeuvre des politiques publiques apparaissent réduites. L'analyse des pratiques locales permet de vérifier le déficit de transparence, l'importance des pratiques discriminatoires qui effectuent la gestion du logement des immigrés. (résumé de la publication)
Les villes, fortement marquées par la division sociale de l'espace entre quartiers résidentiels et quartiers populaires, voient se développer une ségrégation spatiale qui influe sur l'offre de scolarisation, autant sur le plan quantitatif que qualitatif. Pour tenter de résorber ces inégalités, l'État initie différents dispositifs, des ZEP à la veille éducative. Ces nouvelles démarches sauront-elles lutter contre le décrochage scolaire et les inégalités ?
Le rapport final de cette recherche-action, conduite entre novembre 2003 et juin 2004 par Tessiture et Integr'action, est conçu comme un dialogue et s'articule autour de quatre thèmes majeurs : l'emploi des femmes des quartiers, le manque de reconnaissance de ces femmes, les parcours scolaires des jeunes filles, le contrôle social qui s'exerce sur elles dans les différents contextes d'interactions sociales.
Etude comparative des politiques de revitalisation de quartiers pauvres, à Baltimore aux Etats-Unis, et à Grigny en France.
Comparaison entre les Empowerment zones des Etats-Unis et les grands projets de ville en France, politiques qui s'apparentent à un traitement préférentiel des quartiers pauvres par un déploiement de moyens exceptionnels et ciblés afin de faciliter leur retour à une situation où ils ne relèveront plus que d'un traitement ordinaire.
Effectuée pour le Fasild en 2000, cette étude s'est arrêtée sur trois sites dans l'Essonne, dans l'agglomération lyonnaise et dans l'Isère. Des entretiens ont été menés auprès de 65 jeunes de 18 à 30 ans ainsi qu'auprès de 35 professionnels. Elle a mis en évidence entre autres, les atouts dont les jeunes sont porteurs (mobilité résidentielle, projet de vie), la perception qu'ils ont de leurs conditions d'habitat (cohabitation, niveau de confort), les difficultés et les obstacles rencontrés (revenus, sexe, origine étrangère), les services auxquels ils peuvent avoir recours, leurs relations avec les bailleurs privés ou sociaux et les pratiques de ces mêmes bailleurs.
L'article rend compte d'une enquête réalisée auprès des acteurs en charge des politiques de l'habitat sur trois sites : Evry, Mantes-la-Jolie et Sainte-Eulalie. Il montre que les immigrés constituent un enjeu central des politiques locales de l'habitat. Pourtant, les acteurs ne parviennent pas à définir des critères objectifs pour appréhender cette question.
Cette étude, réalisée à partir d'une enquête menée dans six sites en Ile de France et en province s'est attachée à - analyser la formation du discours politique sur une période de cinq ans 1991-1995 et les pratiques effectives en matière d'intégration dans les actions publiques, ordinaires et contractualisées ; - déterminer les liens entre les discours et les pratiques des élus locaux ; - examiner d'une manière transversale la place des jeunes sur la scène politique et associative locale et le mode de construction des catégories de population concernées par les discours sur l'immigration et par les actions menées au titre de l'intégration. En annexe, une monographie sur les sites étudiés.
Présentation du FAS comme une des institutions administratives en charge de l'intégration des immigrés et de ses différents domaines d'intervention : logement, formation, action sociale et éducative, action culturelle. L'accent est mis sur les procédures financières et de subvention, les obligations comptables, le contrôle de l'action ainsi que le rôle de cet établissement dans les contrats de ville. La dernière partie est consacrée aux réseaux d'entraide que constituent les mouvements d'échanges réciproques des savoirs mis en place par la commune d'Evry.
L'auteur, photographe, s'est attaché à présenter un dialogue visuel entre des familles maliennes restées au pays, à Kayes principalement, et leurs proches venus travailler et résider à Evry, ville nouvelle en banlieue parisienne. Ses photographies racontent les correspondances et les contrastes des modes de vie d'ici et là-bas.
L'analyse, dans cet article, est centrée sur les élections d'étrangers associés aux conseils municipaux qui se sont déroulées dans diverses villes en France. Les auteurs font le point sur ces actions, s'intéressent à leur mise en place et au fonctionnement de ces dispositifs. Des fiches indiquent ensuite, pour chaque ville, les principales caractéristiques des élections et l'identité des élus.
A partir de son témoignage, l'auteur, enseignante, décrit comment la notion de médiation culturelle est apparue dans sa pratique à travers des situations concrètes.
Cet article est centré sur les pratiques alimentaires de groupes familiaux hmong originaires du Laos, l'auteur restitue les matériaux collectés auprès de six familles pendant une semaine (82 repas) lors d'une enquête en milieu urbain français. Ces pratiques alimentaires s'organisent autour de plusieurs pôles culturels. Le pôle hmong relativement prédominant et stable avec la présence structurelle d'un équilibre "sauté" "bouilli, le riz et le piment comme éléments les plus récurrents, certains "légumes hmong" du potager et l'usage régulier de la cuillère. Le pôle asiatique pour les repas festifs avec des plats vietnamiens, laotiens ou chinois. Le pôle "moderniste" avec l'enrichissement en protéines, la commensalité mixte et l'apparition de certains comportements alimentaires individualistes. Ces pratiques illustrent ainsi certaines tendances de la culture matérielle contemporaine marquée par le polycentrisme (plusieurs sources culturelles) et les syncrétismes (mélange accidentel ou construit de ces sources).