Les parcours résidentiels de deux générations successives d'une vingtaine de sujets issus de l'immigration algérienne et portugaise sont présentés afin d'étudier l'impact d'un pôle d'accueil tel que le bidonville de Champigny sur leur habitat ultérieur. L'enquête révèle que l'habitat précaire a joué le rôle de premier accueil pour la moitié des familles rencontrées. Le premier accès au logement social a représenté une amélioration des conditions d'habitat et une promotion sociale. Par opposition au secteur privé, et même au réseau de compatriotes, non exempt d'exploitation, il offrait des garanties appréciées. Les représentations deviennent négatives aujourd'hui, du fait, de la dégradation du bâti et de la concentration progressive dans les HLM des familles les plus pauvres, particulièrement africaines. Dans tous les cas étudiés, l'effet de réseau a joué un rôle notable, surtout dans les années soixante et soixante-dix, pour l'accession à la propriété, objectif commun à la plupart des ménages et réalisé pour près de la moitié d'entre eux. L'étude des trajectoires résidentielles complètes permet aussi de constater une relative continuité : les enfants, pour la plupart, résident à Champigny ou dans des communes limitrophes. (résumé de la publication)
Un historique du bidonville dans une France d'après guerre marqué par la crise du logement le boom démographique et l'afflux d'un nombre important de travailleurs étrangers.
La commune de Champigny-sur-Marne assure depuis 1992 une large diffusion gratuite de préservatifs par distributeurs automatiques répartis en différents points ciblés de la ville, notamment dans les quatre foyers de travailleurs migrants. En 1995, EVAL, à la demande de la municipalité, a réalisé auprès des résidents, une enquête qualitative portant sur l'appréhension du risque sexuel inhérent à la prostitution dans ces foyers.
Outre les conseils municipaux, il existe d'autres formes plus classiques de participation des étrangers à la vie locale. L'auteur en présente trois exemples : la Commission Extra-Municipale des Immigrés (CEMI) d'Hérouville-Saint Clair; l'Office Municipal des Migrants (OMM) à Champigny; le Conseil Consultatif des Etrangers (CCE) à Strasbourg.
Etude comparative entre les émigrés portugais habitant le XVIème arrondissement de Paris et deux communes périphériques : Champigny et Villiers-sur-Marne. Après avoir suivi l'installation de ces Portugais arrivés en France dans des tissus urbains différents, l'auteur se penche tout particulièrement sur les relations sociales et les relations interethniques locales, ainsi que sur les organisations socio-culturelles émanant de la vie associative mises en place par les intéressés. Les Portugais, s'ils entrent dans un processus d'insertion sociale en tant que sujets-acteurs, ils n'en restent pas moins attachés à leur pays d'origine, le Portugal. Dans ce processus, le rôle des jeunes, comme celui des femmes, demeure prépondérant.
Le bidonville de Champigny fut une plaque tournante de l'immigration. A la fin des années 1950, les Portugais qui arrivaient en France durent affronter le problème de l'hébergement. Or la région parisienne connaissait une grave crise de logement. C'est alors que les premières constructions rudimentaires sont apparues sur le plateau de Champigny. C'est à partir de 1956 que s'est constitué ce bidonville où les Portugais qui travaillaient dans le bâtiment-travaux publics faisaient venir leurs familles, leurs voisins. C'est l'histoire de ce lieu de mémoire de l'immigration que l'auteur relate, à partir du témoignage de ceux qui ont vécu cette période.
L'auteur dresse un panorama de l'historique des migrations portugaises au cours de cinq siècles et propose d'examiner le mouvement migratoire qui s'est tourné vers la France à partir des années 1950 et principalement en région parisienne. L'objectif de cette recherche est d'observer et d'analyser les relations interethniques, les pratiques de cohabitation pluriethnique et les modalités d'organisation sociale. Elle revient sur l'idée généralement admise que les Portugais sont très bien intégrés à la société française et souligne qu'ils résistent bien à l'assimilation et préservent leur identité culturelle. Le rôle de la famille dans ce processus d'intégration est largement développé.