Les migrations tamoules représentent le segment régional le plus important de l'émigration indienne durant la période coloniale. En 1931, plus d'un million et demi de Tamouls furent recensés dans d'autres colonies (surtout britanniques) après un siècle d'immigration. Un trait distinctif de l'émigration tamoule fut le système Kangani dans lequel le recrutement et la supervision de la main-d'oeuvre revenaient des contremaîtres tamouls. Les travailleurs Tamouls furent envoyés principalement vers les nouvelles plantations, mais furent également actifs dans l'économie urbaine. Ceylan, la Malaisie et la Birmanie reçurent le plus grand nombre d'entre eux. D'autres colonies (françaises notamment) n'accueillirent que quelques milliers de migrants. Après l'indépendance, les anciennes colonies dotées de groupes autochtones puissants tentèrent de se débarrasser de ce qu'elles tenaient pour un legs embarassant de la période britannique. Dans cet article nous essayons d'interpréter le phénomène en terme de cycle migratoire.