A partir de la consultation des registres notariés du Roussillon, du Conflent et du Haut-Vallespir et de l'examen systématique de tous ceux conservés par les bourgs et les villages des vallées du Tech et de la Têt ainsi que de nombreux sondages réalisés dans les minutiers de Perpignan, un fait s'impose : dès les années 1410, plus massivement de 1440 au premier quart du XVIe siècle, des Basques émigrent vers les forges du Roussillon, du Conflent et du Haut-Vallespir. Ces forges sont des entreprises rurales, et leur poids économique est important à l'échelle de l'industrie de ces montagnes.; Cet article analyse la migration de main-d'ouvre basque, des forges de Guipúscoa a celles de Catalogne, puis étudie les Basques en Catalogne et l'uniformisation des pratiques dans la forge.
Histoire de la présence marocaine en Espagne, qui s'est surtout beaucoup accrue au milieu des années quatre-vingt. C'est la première communauté étrangère en Espagne. Les marocains, pour la plupart, et depuis l'instauration du régime des visas en 1991, entrent clandestinement et voient leur situation se régulariser par la suite. De plus en plus de femmes marocaines émigrent, montrant par là leur volonté de s'affirmer, mais aussi la gravité de la situation économique au pays.
L'auteur aborde le discours des sciences sociales sur les phénomènes migratoires en Catalogne dans une perspective critique.
Les flots migratoires des dernières trente années ont comporté un accroissement de l'hétérogénéité culturelle et religieuse en Espagne en en Catalogne. Le pays a assisté à l'arrivée de migrants venus de pays lointains qui ont modifié la réalité multiculturelle du pays et la vision que les Espagnols avaient d'eux. Partant de cette réalité, les chercheurs se sont intéressés à des groupes concrets de migrants mais en laissant souvent de côté le rôle de la religion dans l'intégration ou l'assimilation dans la société d'accueil. Cet article tente de remédier à ce manque.
Les politiques d'accueil des migrants sont récentes. A l'école, elles mettent l'accent sur les apprentissages linguistiques, l'intégration rapide dans le cursus scolaire normal et l'éducation à l'interculturel. Cependant, malgré des évolutions sensibles, des difficultés demeurent. Et chaque enseignant doit trouver des solutionspar lui-même.
Approche comparative entre plusieurs pays d'Europe du Sud des questions soulevées par la territorialisation de l'école, grâce à la mise en place d'un réseau de recherche France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal. La présentation de chacun des systèmes éducatifs, dans sa conception du territoire et de l'articulation entre les prérogatives centrales de l'état et les perspectives d'autonomie à l'échelon local varie selon le poids d'histoire nationale et la tentation de réduire cette question sous l'angle des pratiques des enseignants. Ce qui oblige à penser la notion de territoire comme une construction politique et sociale qui excède l'échelle territoriale.
L'industrialisation catalane, fondée sur l'industrie textile du coton, dépendait de l'importation du coton des plantations américaines et brésiliennes. L'exportation de produits agricoles, combinée avec une flotte marchande catalane, a favorisé le développement d'un commerce d'outre-mer nettement catalan dans la plupart de ports américains. Les activités commerciales requéraient une contrepartie fiable sur le continent américain, ce qui donna naissance à l'expansion des réseaux commerciaux part le biais des réseaux familiaux. Cet article trace le profil du migrant catalan : un jeune de sexe masculin, célibataire, peu qualifié, sa situation en Amérique dépendant de la situation de ses parents en Catalogne. La décision d'émigrer n'était pas individuelle, mais familiale et le jeune émigré devait faire parvenir à sa famille restée en Catalogne une partie de ses revenus.
La Catalogne apparaît aujourd'hui comme un espace clé au niveau européendu fait de son originalité identitaire qui la place au coeur des réflexions sur le nationalisme, l'identité ethnique et l'Etat-nation. Le nationalisme dominant actuellement s'est constitué dans la période franquiste en termes d'opposition et de revendications. La question migratoire a longtemps été un point conflictuel du débat nationaliste. Associés au pouvoir castillan assimilationiste, les immigrés espagnols internes, surtout ceux d'origine andalouse, ont été fortement rejetés par une grande partie de la population catalane. Cependant, souffrant eux aussi du pouvoir franquiste en ce qui concerne le respect de leurs droits démocratiques, ces immigrés ont fini par s'intégrer aux luttes pour la démocratie, strictement liées en Catalogne au combat pour l'autonomie perdue. De nos jours, l'apparition de l'immigration étrangère se produit dans un contexte de crise économique mais de relative stabilité identitaire. Si les flux en provenance de l'Europe et d'autres pays industrialisés tels que le Japon sont perçus comme l'apanage de la modernisation et de l'ouverture au nouveau monde globalisé, ceux en provenance des pays du tiers monde sont vus selon de tout autres critères. Par ailleurs, les partis nationalistes, qui ont alimenté au début de la période démocratique le débat sur l'immigration, semblent aujourd'hui démunis et s'expriment peu à propos des relents racistes et xénophobes actuels.
Réflexion sur l'éventuelle apparition d'une forme de pouvoir des "exclus" sur la ville, générée par la pauvreté, à partir de trois recherches menées de Perpignan à Barcelone au sein des communautés gitane et maghrébine et de groupes de jeunes.
Le texte propose une analyse du nationalisme à partir du cas catalan. La pensée nationaliste est une doctrine de légitimation politique susceptible de multiples usages et interprétations. Elle peut être liée à la xénophobie et au racisme ainsi qu'aux mouvements qui défendent les droits des peuples opprimés. Il n'y a pas d'accord sur la définition du nationalisme, néanmoins il s'agit d'une des principales idéologies de ce siècle. L'auteur décrit la plate-forme qui a favorisé le développement des pricipaux partis politiques clandestins et des organisations s'opposant au franquisme en Catalogne (1971) ainsi que leur dissolution au moment de la proclamation de la démocratie. A cette époque les partis politiques plus importants de Catalogne ont opté pour la perspective d'une identité catalane "menacée" : ils sont ainsi devenus nationalistes.
Qu'apprennent les enfants à l'école. Des «contenus et des techniques»... ou quelque chose d'autre. Comment influe l'école sur l'acquisition des valeurs et des préjugés, des modes d'agir et des habitudes. Ce livre révèle les processus de socialisation à l'école, et tout spécialement ceux qui deviennent pratiquement «invisibles» du fait qu'ils sont tellement incrustés dans les routines quotidiennes. En s'appuyant sur un solide travail de terrain, les auteurs analysent la portée et l'importance de l'école pour l'intégration des enfants des minorités. Pendant plus de dix ans, à Barcelone et à Paris, les auteurs ont coordonné une recherche ethnographique comparée, en développant ainsi un des premiers travaux de ce genre réalisé en Europe.
Cet article a pour but d'identifier et analyser les relations paradoxales que l'on peut observer entre le nationalisme et les différents flux d'immigration qui se sont installés en Catalogne, région à l'identité très marquée. La première partie présente rapidement le système migratoire catalan, replacé dans son contexte historique et social, les flux d'immigration venus d'autres régions d'Espagne, dévéloppés surtout dans les années cinquante à soixante-dix, et les flux étrangers (du Premier et Tiers Monde), qui apparaissent dans la décennie quatre-vingt. L'article présente ensuite quelques traits représentatifs de l'évolution du discours catalaniste face à l'immigration, à travers l'opinion de différents auteurs. La dernière partie est consacrée à la perception de cette idéologie par les immigrés eux-mêmes, telle qu'elle ressort des entretiens menés par l'auteur.
L'immigration n'est pas un phénomène nouveau ni en Catalogne, ni dans la Région Métropolitaine de Barcelone. En effet l'immigration a fortement influencé le profil démographique de la région comme de la ville pendant le siècle dernier. L'immigration venue des autres régions d'Espagne, massive dans les années soixante, s'est ralentie à partir de 1975. Depuis, alors que la situation économique se détériore, on a enregistré un accroissement de la population étrangère. Les flux les plus importants viennent d'Afrique et d'Amérique Latine. Cet article propose une réflexion sur les indicateurs d'intégration à partir d'une enquête d'origine africaine dans la région métropolitaine de Barcelone, réalisée en 1994 par l'Institut d'Etudes Métropolitaine de Barcelone.
L'histoire des migrations en Catalogne a enregistré un flux migratoire provenant du reste de l'Espagne pendant les années quatre-vingts mais aussi un accroissement constant des immigrations internationales pendant les derniers vingt ans. Etant donné que la scolarisation des enfants d'immigrés pose des problèmes d'ordre culturel, social et pédagogique, les auteurs de l'article ont cherché à analyser le rôle exercé par l'école primaire dans la construction de l'identité des jeunes de deuxième génération.
Après un bref examen de la situation migratoire en Catalogne, l'auteur traite des caractéristiques de l'emploi des immigrés marocains à Barcelone. Il analyse ensuite la logique de distribution territoriale de ces travailleurs.