L'ouvrage fait référence à tous ceux qui fuient une situation de crise extrême sur le plan politique, religieux, foncier, environnemental ou qui subissent un déplacement contraint du fait de politiques migratoires voulues par l'aménagement du territoire. Par mobilité sous contrainte, il faut entendre les mouvements collectifs, massifs, imposés parfois de manière brutale, tous induits par des forces d'expulsion vers un ailleurs qui n'a pas été souhaité. La diversité des cas analysés dans ce texte rend compte de la notion de réfugié et de déplacé dans le sens de leur définition première ainsi que de celle, plus restrictive, des organismes onusiens. La première partie de l'ouvrage tente de poser les jalons d'une classification entre déplacés, réfugiés, migrants économiques, demandeurs d'asile et exilés. Comment intervenir face à des situations si différentes ? La deuxième partie rassemble six études de cas, dont quatre en Afrique et deux en Asie du Sud-Est. Dans la troisième et dernière partie du livre les auteurs s'interrogent sur le rôle des sciences sociales à propos des connaissances qu'il faudrait acquérir afin d'accueillir au mieux les réfugiés.
Pendant la période coloniale, on a pu observer des migrations pastorales forcées de plus ou moins forte ampleur, provoquées autant par les calamités naturelles que par les contraintes administratives, sous couvert des besoins de développement économique. Ensuite, avec les indépendances, les flux migratoires de la zone sahélo-saharienne se sont dirigés vers des gisements miniers et pétroliers du nord. Enfin, la sécheresse de 1968-73 et de 1983-85 a provoqué une migration pastorale contrainte vers les pays méridionaux mieux arrosés. D'après l'auteur, depuis 1990, avec les révoltes Touaregs du Mali et du Niger et la répression qui s'ensuit, il ne s'agit plus de migrations mais d'exodes, au sens de fuites, des familles et des troupeaux en direction du Burkina Faso, de l'Algérie et de la Mauritanie.
Entre 1900 et 1950 des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées de la colonie de Haute Volta vers les colonies voisines, tandis que d'autres milliers, pour échapper aux réquisitions, ont dû se réfugier hors de portée des administrations locales dont les exigences variaient d'une circonscription à l'autre. Même si à cette époque on ne parlait pas de migrations forcées, ni de déplacés, l'histoire du peuple mossi est faite de déplacements multiples que la périodes coloniale a engendrés vers la Côte-d'Ivoire, le delta du fleuve Niger et l'actuel Burkina Faso.
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
Des animateurs du collectif de Floirac (de la banlieue de Bordeaux) présentent trois projets exemplaires d'aide en direction du Burkina Faso réalisés avec des adolescents à l'initiative d'une association locale et de la municipalité.
Récit d'un professeur dans une université en Autriche : son voyage avec un groupe d'étudiants en milieu rural au Burkina Faso et modification des représentations qui suivent l'approche de l'Afrique.
Impulsée par l'administration coloniale, la migration des Burkinabè vers la Côte-d'Ivoire profite d'un environnement économique et politique favorable pour se développer après l'indépendance des deux pays. S'appuyant sur une communauté anciennement installée et déjà nombreuse, les Burkinabè ont fondé un véritable système migratoire au sein duquel les hommes et les richesses vont pouvoir circuler. Dans un contexte politique, économique et social, les Burkinabè vont alors intensifier leur circulation migratoire, multipliant les lieux géographiques d'installation et économiques d'insertion professionnelle tant sur le sol ivoirien que burkinabè.
C'est le récit d'un villageois originaire du sud-ouest du Burkina-Faso, du pays lobi qui a passé une grande partie de son existence en Côte-d'Ivoire. D'Agboville à Korhogo en passant par Abidjan et Tiassalé, Pascal est successivement manoeuvre dans une plantation, apprenti cuisinier, cuisinier avant de rentrer au village pour la retraite. Loin d'être un acte isolé ou atypique, exemplaire, le parcours de Pascal nous renseigne sur les mécanismes sociaux à l'oeuvre dans la migration et sur les constructions communautaires.
Les migrations du Sud vers l'Europe occidentale ont pris une dimension intercontinentale, alimentée par le sous-développement, la surpopulation, l'instabilité politique, les guerres. Face à ces pressions migratoires, comment l'Europe doit-elle réagir ? C'est à cette question qu'essayent de répondre les auteurs qui analysent, dans l'ordre, l'évolution récente des flux migratoires, et les liens entre migrations et coopération au développement, pour ce qui concerne l'Algérie, le Maroc, les pays subsahariens, l'Egypte et la Tunisie.
Panorama du flux migratoire des seize pays de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) : Bénin, Burkina-Faso, Cap-Vert, Côte-d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Difficulté de comptage (clandestins, réfugiés). En 1990, cinq millions de réfugiés et une population déplacée évaluée à 12 millions de personnes. Etude des relations nord-sud, la France est le premier pays d'accueil pour la CEDEAO, suivie par l'Italie. Panorama des flux sud-sud, surtout de la migration temporaire due à la guerre, à la crise économique, à la sécheresse. Le Sénégal constitue le centre de gravité de ces migrations sud-sud.
Contribution à une étude des modes de rapatriement des épargnes migratoires de part et d'autre des frontières africaines, entre des Etats inégalement développés, à travers l'observation des trajectoires et projets de ressortissants du Sud-Mali émigrés vers la région d'Odienné, dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. à partir de quelques indicateurs sur les modes de placement du revenu des Maliens expatriés, examen de l'ancienneté de cette émigration, de la différenciation des flux et réseaux, de la pression lignagère persistante au coeur même de la mobilité spatiale et des logiques patrimoniales qui lui sont organiquement liées dans les ambitions et stratégies d'investissement.)
Réflexions sur l'utilisation d'une enquête rétrospective pour l'étude de la migration : la migration des femmes à travers l'«Enquête nationale sur les mouvements migratoires au Burkina Faso en 1974-1975». Présentation des enquêtes rétrospectives et des biographies migratoires. Caractéristiques de l'enquête retenue. Examen et comparaison de quelques méthodes de mesure du phénomène migratoire, évaluation du statut des migrants, analyse rétrospective (par génération, par trajectoire migratoire, par nombre et période de migration) débouchant sur les spécificités des migrations féminines.
Présentation de quelques éléments généraux et aspects ayant fait l'objet d'étude dans le domaine de l'insertion sociale, professionnelle et culturelle des migrants Africains Subsahariens dans les pays d'Afrique. Etude des aspects juridiques de l'insertion des migrants et refugiés et des conventions bi-ou multilatérales pour la préservation des droits des réfugiés (entre autres accès à la sécurité sociale).